Tarif A - 1h
Dès 7 ans

GRANDE SALLE
Samedi 22 mars – 20h


YONGOYÉLY

CIRCUS BAOBAB

Un hommage à la puissance et à la libération entre danses, acrobaties et chants.

Le collectif de cirque guinéen, aux figures spectaculaires, se lance un nouveau défi : celui de mettre en mouvement la lutte pour l’indépendance des femmes guinéennes et africaines, la pression sociale au quotidien et le poids des traditions.

Au plateau, six circassiennes, deux porteurs et un voltigeur défendent leurs places dans la société par leur corps, leur voix et leurs prouesses. Que ce soit par l’usage de grumes en guise de fil de fer et de trampoline, de fouets de dompteuse ou de parpaings représentant la bétonisation folle de l’Afrique, Yongoyély rééquilibre les rapports de force.

Un spectacle poignant en forme de voyage dans les arts pour recouvrer sa dignité en beauté.


Portés acrobatiques (…), pyramides humaines vertigineuses, corps-à-corps et contorsions s’enchaînent sur un rythme frénétique. – Le Monde
Il était une fois un cirque guinéen, le Circus Baobab, le tout premier d’Afrique. Il était une fois des acrobates et des musiciens racontant des histoires dans des spectacles virtuoses. – Circus Baobab, Olivier Bailly

Avec : Kadiatou Camara, Mamadama Camara, Yarie Camara, Sira Conde, Mariama Ciré Soumah, M’Mah Soumah, Djibril Coumbassa, Amara Tambassa, Mohamed Touré – Direction artistique : Kerfalla Camara – Mise en cirque et scénographie : Yann Ecauvre – Intervenants cirque : Julie Delaire & Mehdi Azéma – Création musicale : Yann Ecauvre et Mehdi Azéma – Chorégraphie collective : Yann Ecauvre, Mehdi Azéma et Julie Delaire & les artistes – Costumes : Solenne Capmas – Lumières et son : en cours.

© Photo : Thomas O Brien

Production déléguée : R’en Cirque – Coproduction : Centre Culturel Franco-Guinéen – Soutien FODAC (Fonds de Développement des Arts et de la Culture en Guinée) – Autres coprod. en cours.

Site de la compagnie

« En voulant mettre les femmes au premier plan de cette nouvelle aventure, Kefalla m’a proposé de m’inspirer de l’histoire de M'Balia Camara, toujours symbole de la femme forte et courageuse en Guinée, martyre dont le meurtre à 26 ans (en 1955) fut l’un des catalyseurs de la révolte conduisant à l’indépendance de la Guinée !  

Après réflexion, plutôt que de parler de M’Balia Camara et d’un passé dont je n’avais que très peu de connaissances, pourquoi ne pas parler du présent et surtout chercher de quelles indépendances les femmes Guinéennes, voir africaines auraient besoin de nos jours... ? C’est en creusant cette piste que pas mal d’autres sujets traitant de la condition et de la place de la femme africaine sont devenus une évidence.

Ce spectacle s’inspirera donc de tous ces points de vue (de vie) portés sur scène par 6 femmes et 3 hommes.

Au programme une scénographie épurée avec des agrès rudimentaires.
Comme agrès principal plusieurs « petits troncs d’arbres » (grumes) guinéens. Ce bois sert notamment à fabriquer les arcs des chasseurs traditionnels, assez fins pour avoir l’air très fragiles, assez souples et résistants pour ne jamais casser.
Ces petits troncs serviront tantôt de mât chinois sans aucun hauban, tantôt de barre russe et tantôt de corde pour un funambule.
Le fouet, agrès du cirque traditionnel mais présent également dans les villages en Guinée pour éloigner les oiseaux des champs.
Les portés de tête, spécialité des femmes africaines.
Le hula-hoop qui incarne les jeux et l’enfance à merveille.
Un dérivé d’aérien, proche de la corde lisse mais sans portique ni corde. Surprise !
Des parpaings seront utilisés au service de constructions d’équilibres, se faisant l’écho d’une bétonisation folle qui touche la Guinée et toute l’Afrique...
Et bien sûr l’acrobatie et la danse, au coeur de l’expression artistique guinéenne !

Me voici donc devant un cahier des charges très engagé, plein de promesses et de challenges, bref une aventure qui s’annonce follement excitante. En ces temps où l'artistique a tendance à être trop souvent réduit au « divertissant », voici un nouveau projet qui tente de réunir visuel et dramaturgie puissante et africaine !

Et bien sûr, j'adore ce genre de défis »

Yann Ecauvre

Fort de ce constat Yann Ecauvre et son équipe de création enquêtent. Ensemble, ils souhaitent écrire, travailler et créer ce spectacle avec 6 jeunes femmes circassiennes, danseuses et chanteuses guinéennes, ayant, pour certaines d’entre-elles subies diverses violences. La distribution sera complétée par 2 porteurs et 1 voltigeur.

La radicalité circassienne de Yann Ecauvre, à la fois féroce et sans concession comme le vécu et la créativité de ces 9 artistes n’occulteront aucun tabou. Ils mettront en mouvement :
- L’indépendance de la femme guinéenne
- La pression sociale, le poids des traditions et de la fatalité incontournable
- Le refus de l’inadmissible, l’insupportable lame de rasoir qui change définitivement la vie et le corps des femmes et jeunes filles, mettant encore leur vie en danger (75% des femmes guinéennes sont encore excisées en 2020)
- Les souffrances sociales, physiques, psychologiques et sexuelles subies par les femmes

La création du spectacle "Yongoyély" (l’exciseuse en dialecte soussou) rend hommage à la puissance féminine, son rôle fondamental dans le développement économique d’un pays, ses capacités et son pouvoir de médiation intergénérationnel, d’éducation aux valeurs sociales et humaines des plus jeunes.

Elle rend surtout hommage à la capacité de résilience de la femme face aux multiples épreuves de la vie, telles que l'excision, les violences subies, l’accompagnement vers la fin de vie et le deuil etc.

Outre cette reconnaissance, l'objectif est de valoriser la femme guinéenne quant à ses capacités d'apprentissage, de remise en question de façon à faire évoluer les modes de transmission, de formation, de savoir-faire et d'entreprenariat associés à une meilleure compréhension du monde. C’est ce qui fonde le socle de l’éducation de nos enfants, les aident à mieux préparer leur avenir, en tout premier lieu dans leur propre pays.

Il s'agira d'une première création circassienne du continent abordant cette thématique.

En lui donnant une place prépondérante dans le spectacle à venir, Circus Baobab et R' en Cirque mettent en exergue leur volonté de travailler sur l’équité des genres et de s'adresser à un public mixte, ayant comme première cible des jeunes et adolescents en échec scolaire ou en déshérence, éloignés de l'offre culturelle, dont les capacités sont souvent disparates et complémentaires.

LE LANGAGE CIRCASSIEN
Le cirque africain se situe à la rencontre d’un double mouvement : Entre le divertissement moderne et les danses rituelles spectaculaires. Nous entendons par là un travail acrobatique qui se perpétue généralement par la reproduction du geste festif ou à l’occasion de rites initiatiques : main à main, portés et figures acrobatiques, pyramides symboliques, danses des masques ou des tambours sacrés, expression transposée des animaux chez les contorsionnistes.

Les artistes circassiens ont aujourd’hui un dialogue fructueux avec leur histoire, leur propre héritage culturel en étant conscients de la mutation inéluctable de ce monde traditionnel. Ils ont à coeur d’inventer et réinventer la poésie du mouvement en puisant dans les codes de la jeunesse d’aujourd’hui.

Pour les femmes, le corps humain devient le carrefour de la volonté, de la résistance, de l’effondrement et de la résilience, où la relation avec les autres est souvent le seul réconfort contre l’appel du vide.

R’ en Cirque est une association à vocation sociale et culturelle, installée à Marseille. Elle se consacre aux arts du cirque, aux cultures urbaines et aux sports urbains. Elle s'inscrit dans le réseau du cirque social, solidaire et citoyen dont l’objectif est d’éduquer ou de réinsérer, par les arts du cirque, en collaboration avec des structures locales à Marseille et Conakry, des jeunes que l’on ne voit pas ou mal.

R’ en Cirque accompagne dans son développement le collectif de cirque acrobatique Circus Baobab et coproduit ses spectacles.

Notre association collabore au projet de création du Centre des Arts Acrobatiques et métiers connexes de Circus Baobab, à Conakry, soutenu notamment par les Ministères de la Culture, de la Formation Technique et Professionnelle Guinéens, le Centre Culturel Franco Guinéen (CCFG), l’Institut Français et l’Agence Française de Développement.

Circus Baobab est un collectif d’artistes de cirque de Guinée et de la diaspora, mêlant les modes d’expressions traditionnels des évènements festifs ouest africains et les nouvelles écritures du cirque contemporain.

Fondée en 1998, sur une idée cinématographique de Laurent Chevallier et Baïlo Tellivel Diallo, la compagnie Circus Baobab bénéficie dès ses débuts du soutien artistique de Pierrot Bidon, ancien fondateur et directeur d’Archaos, cirque de caractères. Il met en scène le spectacle emblématique de la compagnie, La légende du singe tambourinaire, sachant introduire des agrès et des acrobaties méconnues sur le continent dans une scénographie grandiose symbolisant un baobab. C’est sous la direction et la production de Mory Diallo et d’Isabelle Sage que la relation Franco-Guinéenne s’encrera et n’aura de cesse de nourrir le milieu du cirque guinéen et les créations de Circus Baobab jusqu’en 2009.

En 2021, Circus Baobab renait, sous l’impulsion de Kerfalla Camara et Richard Djoudi qui décident, avec le soutien des pères fondateurs, de puiser aux origines de l’aventure pour proposer un nouvel élan à la compagnie, accompagnée de nouveaux talents et de nouvelles pratiques entre les deux continents.
Au-delà des créations et des tournées la compagnie oeuvre pour un cirque social, solidaire et citoyen et propose des programmes d’accompagnement à destination de la jeunesse guinéenne et d’ailleurs.