Sept hommes exaltent la puissance du collectif dans une danse intense et acrobatique.
Fouad Boussouf se souvient de l’aura exceptionnelle du groupe musical Nass el Ghiwane, dans le Maroc des années soixante-dix. Puisant dans les sons traditionnels, ce groupe résonnait aussi avec la contestation populaire. N’y a-t-il pas une analogie avec le rôle occupé par le hip-hop des origines ?
Sur scène, sept danseurs se disputent dans la maîtrise impressionnante d’une palette de techniques très diversifiée, chacun farouchement engagé dans sa singularité. Le chorégraphe a patiemment inspiré et orchestré une composition de groupe qui tient toujours en haleine. Ses combinaisons inépuisables ne veulent rien perdre d’une culture du pays d’origine, tout en la vivifiant au bain des danses urbaines. Quelque chose d’un grand rite, d’une transe, imprègne le tumulte sacré de Näss (Les gens).
Un voyage où le spectateur se laisse happer par la transe et la puissance de ces danseurs hors pair. – La Dépêche
Un spectacle au souffle mystique et physique. – Le Parisien
Recréation 2024
Chorégraphe : Fouad Boussouf – Interprètes : en cours de distribution – Répétitrice : Filipa Correia Lescuyer – Lumière : Fabrice Sarcy – Costumes et scénographie : Camille Vallat – Son et arrangements : Roman Bestion, Fouad Boussouf, Marion Castor – Tour manager : Mathieu Morelle – Régie générale/ lumière (en alternance) : Romain Perrillat-Collomb et Lucas Baccini.
© Photo : Charlotte Audureau
Reprise de production : Le Phare - CCN du Havre Normandie/direction Fouad Boussouf – Production : Compagnie Massala – Coproduction : Théâtre Jean Vilar - Vitry-sur-Seine, Le Prisme - Élancourt, Institut du Monde Arabe - Tourcoing, Fontenay- en- Scènes - Fontenay-sous-Bois, Théâtre des Bergeries - Noisy-le-Sec, La Briqueterie - CDCN du Val-de-Marne, Le FLOW - Pôle Culture Ville de Lille, Institut Français de Marrakech – Soutiens financiers : ADAMI, Conseil départemental du Valde- Marne, Région Île-de-France, Ville de Vitry-sur- Seine, SPEDIDAM, Institut Français of Morocco – Soutiens/prêts de studio : La Briqueterie - CDCN du Val-de-Marne, Le POC d’Alfortville, Centre National de la Danse, Le FLOW - Pôle Culture Ville de Lille, Cirque Shems’y - Salé, Maroc, Royal Air Maroc. Le Phare – CCN du Havre Normandie est subventionné par le Ministère de la Culture / DRAC Normandie, la Région Normandie, le Département de Seine-Maritime et la Ville du Havre.
La puissance d’un souffle irrépressible - musical, chorégraphique - emporte vers des sommets, la pièce Näss (Les gens), de Fouad Boussouf. Le chorégraphe se souvient de l’aura exceptionnelle du groupe musical Nass el Ghiwane, dans le Maroc des années 70. S’inspirant des sons traditionnels, ce groupe résonnait aussi avec la contestation populaire. N’y a-t-il pas une analogie avec le rôle occupé par le hip-hop des origines ? Sur scène, sept danseurs masculins le disputent dans la maîtrise impressionnante d’une palette de techniques très diversifiée, chacun farouchement engagé dans sa singularité. Le chorégraphe a patiemment inspiré, et orchestré, une composition de groupe qui tient toujours en haleine. Ses combinaisons inépuisables ne veulent rien perdre d’une culture du pays d’origine (où Fouad Boussouf a voulu transporter la troupe pour une part du travail), tout en la vivifiant au bain des danses urbaines. Quelque chose d’un grand rite, d’une transe, imprègne le tumulte sacré de Näss (Les gens).
« L’histoire du célèbre groupe Nass el Ghiwane des années 70 au Maghreb a été un élément important dans mon inspiration. Les textes et le langage employé de ce groupe m’ont rappelé l’étrange lien qui pouvait exister avec le courant contestataire du rap et la culture hip-hop de cette même époque aux États-Unis. Dans leurs textes, j’ai découvert un hip-hop plus incarné, empreint de traditions ancestrales, toujours vivace car profondément habité. J’ai composé Näss comme un souffle, à la fois physique et mystique, qui me rappelle la nécessité d’être solidement ancré à sa terre pour mieux en sentir ses vibrations. »
Fouad Boussouf - Chorégraphe
De la danse, Fouad Boussouf dit qu’elle est élan, mouvement. Une définition qui caractérise aussi son propre parcours, fait d’une curiosité toujours en alerte et d’un constant désir d’évasion. Ses premières années marocaines, dans un village isolé de la région de Moulay Idriss, marquent son imaginaire de fêtes familiales et d’un environnement naturel à la simplicité monacale. À l’âge de sept ans, lorsque sa famille s’installe en France à Romilly-sur-Seine près de Troyes, il découvre un nouvel univers dont l’école lui enseigne la culture et les codes. Dès l’adolescence, il s’initie au hip-hop, apprenant au son des cassettes de Prince et de Michael Jackson. Ce qui, à l’origine, n’est qu’un moyen socialement valorisé de se dépenser physiquement, devient bientôt pour lui le chemin d’une véritable construction personnelle, où le dépassement par le corps apporte de surcroît la reconnaissance de ses pairs.
Achevant sa scolarité à Chalons-en-Champagne, il en profite pour suivre les ateliers menés par les élèves circassiens du CNAC (Centre national des arts du cirque). Il arrive à Paris en 2000 et entame un cursus en sciences sociales à l’université de Paris XII Créteil tout en donnant des cours de street dance, d’abord de façon informelle puis en tant que chargé de TD. En parallèle, il continue à se former à l’Académie de la Cité Véron, participe aux auditions du festival Suresnes Cités Danse et est interprète pour Farid Berki et Pierre Doussaint. Après avoir soutenu un DESS sur la danse hip-hop, il part pour un road trip de sept mois en Australie, début d’un cycle mariant voyages et activité de pédagogue qui le conduira également en Égypte et en Russie. Au retour, décidé à se consacrer pleinement à la danse, il fonde à 27 ans la Cie Massala. Il crée en 2008-2009 des soli et trii, et en 2010 sa première pièce de groupe, Déviations. Dès lors, le parcours de Fouad Boussouf s’écrit dans l’urgence d’un élan créatif sans cesse renouvelé. Hybride, sans souci d’étiquette, inscrite dans le présent, sa danse met le vocabulaire hip-hop au service de ses différents projets. Au fil des années, il affirme une écriture basée sur la spontanéité du geste et sur un mouvement continu, qui ne jamais ne commence et jamais ne s’arrête. Mus par cette dynamique qui les déplace hors de leurs gestuelles habituelles, les interprètes génèrent au plateau une irrésistible énergie cyclique. En témoignent les succès de Näss (Les Gens) en 2018, puis de Oüm (2020), en hommage à Oum Kalthoum, qui imposent le chorégraphe sur la scène internationale.
Si son outil de travail privilégié reste le corps, il se nourrit aussi d’autres expressions artistiques, notamment la vidéo et les arts plastiques – qu’elles soient contemporaines ou liées à l’histoire du monde méditerranéen. En témoignent ses films documentaires, Le Ballet Urbain (2019), ou ses collaborations avec le sculpteur Ugo Rondinone, pour l’installation vidéo Burn to shine (2022) au Petit Palais à Paris et pour la pièce Vïa (2023) avec le Ballet du Grand Théâtre de Genève, sur une commande de Sidi Larbi Cherkaoui. Après Fêu (2023), une pièce pour 10 interprètes féminines, il commence un laboratoire, en complicité avec Equinoxe, scène nationale de Châteauroux, avec Paul Molina et Gabriel Majou autour d’un duo musique live et foot freestyle. Chez ce « citoyen du monde », la création impose un rythme guidé par l’émotion, le goût du risque et l’envie permanente d’aller de l’avant.
Entre 2020 et 2022, Fouad Boussouf a été artiste associé à la Maison de la danse de Lyon, à Équinoxe - Scène nationale de Châteauroux et à la Maison de la musique de Nanterre. Choisi à l’unanimité pour diriger depuis le 1er janvier 2022 le Phare - Centre chorégraphique national du Havre Normandie, il a reçu la même année les insignes de Chevalier des Arts et des Lettres.
Isabelle Calabre
Photo © Boulomsouk Svadphaiphane
« Sur scène, sept hommes se fondent dans un bain de rythmes et de gestes traditionnels que le ciselé et la puissance physique emportent vers de nouveaux sommets. » Télérama Rosita Boisseau
« Un pur moment de danse où le souffle commun des interprètes (...) exalte le spectateur. » The art Chemist - Fanny Brancourt
« Une danse terrienne dans laquelle on devine aussi bien les gestes du travail des immigrés, l’ancrage des danses traditionnelles d’Afrique du Nord que les toupies du hip-hop et l’énergie de l’émancipation par la danse contemporaine ». Luc Hernandez, Exit Mag, 5 janvier 2022
« Un pur bijou de roc masculin ». Luc Hernandez, Exit Mag, 5 janvier 2022
« Les sept danseurs qui évoluent en groupe, en duo et solo ont présenté un spectacle percutant où chacun retrouve des thèmes forts tels que la fraternité, l’identité, la fureur de vivre… ». ladepeche.fr
« Un spectacle ébouriffant à la vitalité folle qui revigore et donne furieusement envie de se lever et de danser aussi » Arkuchi #27 (art, culture, architecture), avril 2022
« Mener tambour battant, Näss célèbre la joie d’être ensemble » Grain de sel, avril 2022
« Avec son énergie collective et propulsive, la pièce de Fouad Boussouf s’avère autant empreinte de traditions anciennes que portée par une urgence contemporaine » Karen Campbell, The Boston Globes / Living Arts, 17 octobre 2022
« La tension entre l’ancrage au sol des danseurs et leurs vibrations invisibles et spirituelles est palpable tout au long du spectacle, porté à son climax lorsque l’énergie des interprètes gonfle puis redescend. » Gia Kourlas, The New York Times, 19 octobre 2022
« Le merveilleux les prend tous, lutteurs, amants, ravers, breakdancers, prieurs. Dans leurs gestes on trouve une même demande, une curiosité pour le corps, ses palpitations et ses sueurs. » I/O GAZETTE – Ludmilla Malinovski
« Les danseurs, incroyables, déploient une énergie folle et sensuelle à la fois. » Mouvement – Marie Pons
« Näss se déploie entre mysticisme et élan physique. » CCÇ Danse - Véronique Vanier
« Avec Näss, Fouad Boussouf signe ainsi une pièce chorégraphique fédératrice, puissante et généreuse. » Paris Art
« Chez Fouad Boussouf, la danse est un remède contre le désespoir. » Le courrier de l’Atlas - Anaïs Héluin