THÉÂTRE ET MUSIQUE
Tarif C / Mobilité douce
Dès 12 ans – 1h30
LE DRAKKAR
Jeudi 15 mai – 19h
La puissance du vivant, entre rêve et réalité.
Une femme habille son petit garçon d’une combinaison de spationaute pour le faire passer de l’autre côté d’un trou noir où elle lui affirme qu’il existe une planète recouverte de forêts. L’enfant se retrouve alors à des millions d’années- lumière de la Terre, dans cet autre monde et part, accompagné d’un vieil homme et d’une garde forestière, à la recherche d’un pays légendaire où n’existerait ni la violence ni la dévastation et que sa mère appelle Le pays innocent.
Lauréat 2023 de l’appel à projets « Célébrer le vivant »
Création 2024 Texte et mise en scène : Samuel Gallet – Dramaturgie : Pierre Morice – Avec : Gauthier Baillot, Fabien Chapeira, Olivia Chatain, Caroline Gonin, Nadia Ratsimandresy, Mahieu Goulin – Musique : Nadia Ratsimandresy, Mathieu Goulin – Son : Fred Bühl – Scénographie et costumes : Aude Vanhoutte – Lumière : Ivan Mathis.
© Photo : Dan Ramaen
Production : Collectif Eskandar – Coproductions : Les Quinconces & L’espal - SN du Mans, DSN-Dieppe Scène Nationale, L’Arc SN du Creusot, Groupe Des 20 Théâtres En Île-de-France (Lauréat 2023), Le Théâtre De Rungis, Théâtre Des Bergeries - Noisy-le-Sec, Houdremont-Centre culturel de La Courneuve – Soutien : Ville de Caen, DRAC Normandie, département du Calvados, Commission de l’Aide Nationale à la création de textes dramatiques d’Artcena – Accueil en résidence : Les Quinconces & L’Espal - SN du Mans, DSN - Dieppe Scène Nationale, L’arc SN Le Creusot, Le Théâtre de Rungis, L’Assemblée, fabrique artistique de la ville de Lyon, le 34 rue de Bretagne à Caen – Texte publié aux Éditions Espaces 34 et lauréat de l’Aide à la Création d’ARTCENA (Session mai 2024).
Quelques notes sur Le pays innocent.
Après l’écriture ces dernières années d’une série de textes sur l’onirisme et le rapport à la catastrophe contemporaine (La bataille d’Eskandar, Visions d’Eskandar et La ville ouverte), après l’aventure de Conjuration sur le rapport à l’environnement, je poursuis aujourd’hui mon travail sur l’imaginaire de l’avenir dans la société contemporaine.
Quels nouveaux récits face à ce sentiment de perdre la terre ? Comment exprimer l’irruption de cette menace démesurée dont nous ne savons que faire ? Comment la période actuelle vient bouleverser à de nombreux endroits nos conceptions de ce qu’on appelle nature, biologie, culture, avenir ? Pourquoi les ruines hantent-elles nos imaginaires ? Comment appréhender son devenir aujourd’hui, l’inventer, face à la catastrophe ? Que peut-on fabriquer qui puisse être éventuellement ressource pour ceux et celles qui viennent ?
Fable écologique, le pays innocent parlera d’une renaissance possible et des alternatives réelles et imaginaires au catastrophisme ambiant et à la dévastation écologique.
Ce spectacle s’inscrit dans cette recherche d’un théâtre entre rêve et réel agençant plusieurs formes littéraires et théâtrales (récits, dialogues, poèmes, fragments) en dialogue constant avec la création musicale, la composition et la création sonore.
Le travail scénique se situera à cet endroit de friction entre le réel et l’imaginaire, entre le social et l’onirique, entre ce que nous décrétons être la réalité et la folie. Nous travaillerons théâtralement à brouiller peu à peu totalement les espaces, entre imaginaire, réel et symbolique.
Les trois écologies dont parle Felix Guattari, l’écologie mentale, l’écologie environnementale, l’écologie sociale, sont des axes majeurs pour nourrir cette écriture et me permettent de percevoir comment – pour paraphraser Annie Le Brun – la dévastation de la forêt amazonienne est en lien avec la déforestation de nos imaginaires. Les questions par ailleurs sociales, d’appauvrissement de nos expériences sensibles, seront présentes.
Le pays innocent questionnera et le rapport que l’on entretient aux origines et à la descendance, à ce que nous projetons de nous-mêmes dans le monde qui vient et nos tentatives pour continuer d’inventer des espaces de lutte et de vies, dans une uniformisation de nos modes de vies.
Le jeu
Il s’agit pour les acteurs de travailler d’abord la dimension chorale de l’écriture, narrateurs et narratrices, les interprètes nous racontent l’histoire, la portent, se la répartissent en lien permanent avec la composition musicale. Ils jouent la fiction, la détaillent, la contestent, la chantent, la musique venant se mêler à la parole pour exprimer peut-être cet enchevêtrement dont chaque vie est faite nous situant à la fois en nous et hors de nous. La bascule entre un théâtre du récit et un théâtre de situation, comment sortir de la situation, la décrire, y revenir, trouver l’endroit juste d’une parole épique, intime et politique, sont les enjeux de la direction d’acteur et de l’aventure à laquelle j’invite l’équipe artistique. Le travail également avec l’amplification et les micros, trouver l’endroit juste de la parole amplifiée et de la parole acoustique s’inscrit au départ même du travail.
La musique
Le travail musical et de la partition est dans mon travail toujours premier, les musiciens et compositeurs sont associés dès le départ à la dramaturgie comme le reste de l’équipe. Nous partons d’un plateau vide, nu, où progressivement par le son, par un théâtre-récit nous basculons dans l’imaginaire, dans cet espace surréel que représentera la forêt. J’ai proposé à Nadia Ratsimandresy, ondiste, de nous rejoindre car l’onde Martenot apporte une dimension très onirique et un espace imaginaire très fort. Avec Mathieu Goulin, contrebassiste, avec qui je travaille depuis longtemps, et le créateur sonore Fred Bühl, nous travaillerons à déployer les différentes espaces que le sonore peut prendre en charge, réel, imaginaire, prise de parole directe des musiciens.
C’est aujourd’hui que je vais passer de l’autre côté du trou noir. Maman dit que le voyage sera long mais je n’ai pas peur. J’ai mis ma combinaison de spationaute et j’ai mangé mes pastilles d’iodes avec le lait et les corn flakes. J’attends que la porte s’ouvre. Maman regarde par la fenêtre. Il y a des petits nuages qui s’effilochent dans le ciel bleu au-dessus du stade et des immeubles. Le soleil pâle grimpe doucement à l’horizon mais la porte n’est pas encore apparue. Maman a peur qu’elle ne s’ouvre pas. Elle ne dit rien mais je le comprends dans la manière qu’elle a de tourner en rond dans le salon, de s’asseoir et de se lever, de me crier dessus pour que je range mes affaires. Je sais bien moi qu’il n’y a pas à s’inquiéter, que la porte s’ouvrira, que je passerai de l’autre côté et que nous serons sauvés. Mais ma mère s’inquiète, c’est comme ça, elle s’inquiète toujours, elle est angoissée, c’est sa passion. Elle a toujours peur pour moi. La nuit elle se réveille et elle vient vérifier si je respire. Elle aurait préféré, je crois, que je reste dans son ventre, protégé, intact, inaccessible. Elle s’inquiète de tout, ma mère, des poux dans mes cheveux, de la température de mon front, des enfants difficiles dans la cour de l’école, elle les regarde de loin et elle rêve de grandes prisons dont ils ne pourraient plus jamais sortir pour me faire du mal. Elle s’inquiète des voitures et des motos, des dealers devant chez nous, des cambriolages. Et elle s’inquiète de la pollution des radiations et de l’étanchéité de ma combinaison spatiale. Tous les matins, je mange mes pastilles d’iode. Elle regarde par la fenêtre. Il n’y a toujours rien. La porte va s’ouvrir maman et tu me rejoindras bientôt quand tu auras enfin reçu une combinaison à ta taille. Je suis ton éclaireur. Et quand le vent se lève, quand la porte s’ouvre soudain dans l’air avec le vent, je respire, je baisse ma visière, j’allume ma radio embarquée, je regarde le petit appartement – au revoir chez moi – au revoir toutes mes choses – au revoir je pars de l’autre côté du trou noir – et je prends maman dans mes bras.
- Tu es prêt mon petit spationaute ?
- Oui.
- 3-2-1
« Jusqu’à la fin du XXè siècle, chaque génération à travers l’histoire a vécu avec la certitude tacite qu’il y aurait des générations à venir. Chacune partait du principe que ses enfants et les enfants de ses enfants marcheraient sur la même terre, sous le même ciel. Les épreuves, les échecs et la mort individuelle étaient englobées dans cette assurance plus vaste d’une même continuité. Cette certitude est désormais perdue pour nous, quelles que soient nos décisions politiques à venir. Cette perte, non mesurée et incommensurable, est la réalité psychologique essentielle de notre temps. »
Joanna Macy, Agir avec le désespoir environnemental In Reclaim (recueil de textes éco féministes)
« Pour qui l’a compris, les poèmes du début de ce livre ne sont point précisément faits en haine de ceci, ou de cela, mais pour se délivrer d’emprises. La plupart des textes qui suivent sont en quelque sorte des exorcismes par ruse. Leur raison d’être : tenir en échec les puissances environnantes du monde hostile. »
Henri Michaux, préface à Épreuves, exorcismes 1940-1944
« DE LA PART DES HABITANTS DES MAISONS DE LA TERRE DANS LA VALLÉE AUX AUTRES HABITANTS QUI ÉTAIENT SUR LA TERRE AVANT EUX
Au début quand le mot fut prononcé,
Au début quand le feu fut allumé,
Au début quand la maison fut bâtie
Nous étions parmi vous.
Silencieux, comme un mot non prononcé,
Noirs, comme un feu pas allumé,
Informes, comme une maison non bâtie,
Nous étions parmi vous ;
La femme vendue
L’ennemi asservi.
Nous approchions,
Nous approchions du monde.
À votre époque quand tous les mots étaient écrits,
À votre époque quand tout était carburant,
À votre époque quand les maisons cachaient le sol,
Nous étions parmi vous.
Silencieux, comme un mot chuchoté,
Ternes, comme le charbon sous les centres,
Sans substances, comme l’idée d’une maison,
Nous étions parmi vous :
Les affamés,
Les faibles,
Dans votre monde, nous approchions,
Nous approchions de notre monde.
À votre fin quand les mots furent oubliés,
À votre fin quand les feux furent consumés,
À votre fin quand les murs s’écroulèrent,
Nous étions parmi vous :
Les enfants,
Vos enfants,
Mourant votre mort pour nous approcher,
Pour entrer dans notre monde, pour naître.
Nous étions les sables des côtes de vos mers,
Les dalles de vos foyers. Vous ne nous connaissiez pas.
Nous étions les mots que vous ne saviez prononcer.
Ô nos pères et nos mères !
Nous avons toujours été vos enfants.
Depuis le début, depuis le début,
Nous sommes vos enfants. »
Ursula Le Guin, La vallée de l’éternel retour
Samuel Gallet
Né en 1981, Samuel Gallet écrit pour le théâtre et compose des poèmes dramatiques qu’il porte régulièrement à la scène avec le Collectif Eskandar, compagnie théâtrale basée à Caen. La plupart de ses pièces font l’objet de mises en scènes en France et à l’étranger (Angleterre, États-Unis, Allemagne, Mexique, Chili…) et sont diffusées sur France Culture. Lauréat 2014 de la Villa Médicis Hors les murs (Institut Français) pour travailler sur le théâtre politique contemporain chilien, régulièrement associé à des théâtres et des centres dramatiques (Le Préau CDN de Vire, Le théâtre de Privas, Théo Argence de Saint Priest, Les Scènes du Jura, l’Arc Scène Nationale du Creusot) il est co-responsable de 2015 à 2020 du département Écrivain Dramaturge de l’ENSATT à Lyon. Samuel Gallet fait partie de la Coopérative d’écriture qui regroupe plusieurs auteurs et autrices (Fabrice Melquiot, Marion Aubert, Rémi De Vos, Pauline Sales, Nathalie Fillion…). Ses textes ont notamment été créés par Jean-Philippe Albizzati, Frédéric Andrau, Jean-Pierre Baro, Marie-Pierre Bésanger, Nadège Coste, Philippe Delaigue, Guillaume Delaveau, Laure Egoroff, David Gauchard, Christophe Hocké, Kheireddine Lardjam, Simon Le Moullec, Rob Melrose, Jonathan Pontier, Luc Sabot… Avec le Collectif Eskandar, il met en scène ses propres textes (Oswald de nuit, La bataille d’Eskandar, Visions d’Eskandar) et propose des séries de performances textuelles, poétiques et musicales, autour des questions de l’imaginaire, de l’avenir et de la catastrophe. (CDN de Caen, Scènes du Jura, Scène Nationale de Dieppe, Théâtre de l’éphémère du Mans, L’Arc Scène Nationale du Creusot).
Il est boursier du CNL 2021-2022 pour l’écriture du Pays innocent.
Gauthier Baillot
Après une formation à l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique du Théâtre National de Strasbourg, Gauthier Baillot travaille avec les metteurs en scène Daniel Girard, Claude Yersin, Adel Hakim, Jean-Claude Fall, Joël Jouanneau, Agathe Alexis, Renaud- Marie Leblanc, Richard Brunel, Philippe Delaigue, Balazs Gera, Christophe Lemaître et Guy-pierre Couleau. Il joue le rôle de Macbeth de Shakespeare au Théâtre National de Chaillot dans une mise en scène de Katarina Talbach puis est engagé sur plusieurs créations de Christophe Perton dont Les gens déraisonnables sont en voie de disparition de Peter Handke au Théâtre National de la Colline, L’enfant froid de Marius von Mayenburg au Théâtre du Rond Point et Hop-là, nous vivons ! de Ernst Toller au Théâtre des Abbesses. Il joue au Théâtre de l’Atelier dans Caligula mis en scène par Charles Berling puis travaille avec Lars Norén dans A la Mémoire d’Anna Politkovskaïa au Théâtre de Nanterre Amandiers. Il joue ensuite sous la direction de Paul Golub dans Dans le vif et dans Le Cabaret de la grande guerre de Marc Dugowson puis dans Le Système Ribadier de Georges Feydeau mis en scène par Jean-Philippe Vidal. Ensuite il travaille avec Pauline Sales dans J’ai bien fait ? au Théâtre de la Tempête. Dernièrement il joue au coté de Natalie Dessay dans Hilda de Marie NDiaye mis en scène par Elisabeth Chailloux À la télévision, il tourne notamment dans la série Ainsi soient-ils réalisée par Rodolphe Tissot pour Arte. À la radio, il travaille avec Cédric Aussir pour France Culture.
Caroline Gonin
Après avoir obtenu une Licence Arts du spectacle Théâtre, Caroline Gonin, se forme au Conservatoire d’Art Dramatique d’Avignon de 2003 à 2006 sous la direction de Pascal Papini et d’Eric Jakobiak puis intègre en 2007 le dispositif de formation et d’emploi du Compagnonnage Théâtre à Lyon (Geiq Théâtre, Nouveau Théâtre du Huitième). Elle travaille ainsi avec Martine Viard, Jean- Louis Hourdin, Jean-Yves Picq, Darek Skibinski, Les Transformateurs, Le Lézard Dramatique, La Cie Haut et Court, Le Théâtre Craie, Le Collectif Nöjd, Les Trois-Huit Cie de Théâtre,... Depuis sa sortie, elle a travaillé avec entre autre, Géraldine Bénichou : Les Larmes d’Ulysse crée aux Nuits de Fourvière ; Sylvie Mongin-Algan : Notre Cerisaie et Oedipe Stories ; le collectif Groupe Moi : Hamlet 4Go ; Claire Rengade : Ceux qui ne sont pas là levez-vous ; Yves Charreton : Les Éoliennes de Anne-Frédérique Rochat, Au bois Lacté de Dylan Thomas ; La Cie Les Transformateurs : L’Oasis des Merveilles ; Festum ; La Cie du Veilleur - Matthieu Roy : Loulou dans le cadre de Voisins de passage à la Comédie de Valence ; La Cie Kobal’t : Imaginez Maintenant–Matériaux Impromptu pour 11 acteurs au Théâtre National de Chaillot - Gibiers du temps de Didier-Georges Gabily mise en scène : Mathieu Boisliveau - Le Misanthrope, Molière et La Mouette, Tcheckhov mises en scène par Thibault Perrenoud au Théâtre de la Bastille et en tournée… Elle a mené des ateliers auprès de divers publics avec La Comédie de Valence, Le TNG-Lyon et intervient depuis Septembre 2022 à l’école Eicar – Lyon avec la classe Acting tout au long de l’année. Membre du Collectif Eskandar, elle a participé aux performances Les anthologies oniriques, et joue dans Conjuration et Visions d’Eskandar.
Olivia Chatain
Elle a suivi les formations du Conservatoire du 8ème arrondissement de Paris auprès d’Elisabeth Tamaris et de l’Ecole Acting International avec Oleg Liptsin. Diplômée de l’ENSATT, ses professeurs sont Philippe Delaigue, Vincent Garanger, Evelyne Didi, Agnès Dewitte, Giampaolo Gotti, Frédéric Fonteyne.. Elle y a travaillé sous la direction de Matthias Langhoff, Simon Delétang, Enzo Cormann et Charlie Nelson. À sa sortie elle joue dans Q.G. de Julie Rossello- Rochet mis en scène par Guillaume Fulconis, et travaille avec Louise Lévêque et Aurélia Ivan. En 2012 elle est engagée dans la troupe permanente du Préau CDN de Normandie – Vire, dirigée par Pauline Sales et Vincent Garanger. Elle joue dans Les Arrangements de Pauline Sales (mes. Lukas Hemleb), Box office de Damien Gabriac (mes. Thomas Jolly), Cupidon est malade de Pauline Sales (mes. Jean Bellorini), Les Travaux et les Jours de Michel Vinaver (mes. Guillaume Lévêque), Docteur Camiski ou l’esprit du sexe de Fabrice Melquiot et Pauline Sales, Le Monde en Cage de Magali Mougel (mes. Aurélie Edeline), Taisez-Vous ou Je Tire de Métie Navajo (mes. Cécile Arthus), J’ai Bien Fait ? de Pauline Sales (mes. de l’autrice), et sous la direction de Guy Delamotte, Philippe Baronnet, Solenn Denis et Erwan Daouphars. Elle rejoint le collectif Eskandar en 2019 lors de résidences autour du projet Nos Vies parallèles et participe au projet Conjuration conçu et dirigé par Samuel Gallet. Récemment elle a joué Villa Dolorosa de Rebekka Kricheldorf mis en scène par Pierre Cuq (Spectacle lauréat du Prix Théâtre 13) et George Dandin de Molière dans une mise en scène de Jean-Pierre Vincent. Elle est en tournée avec le spectacle de Pauline Sales Les Femmes de la Maison et créera prochainement Le Ladies Football Club de Stefano Massini dans une mise en scène de Géraldine Szajman.
Fabien Chapeira
Né en 1998 à Paris, après une formation au Cours Florent de Paris, il est apprenti- comédien à l’École Supérieure des Comédien ·ne·s par l’Alternance (ESCA) à Asnières-sur-Seine. Il joue depuis 2020 dans « La vague » mis en scène par Alexandre Auvergne/Collectif DMT-12. En 2022, il joue dans « Oussama, ce héros » de Dennis Kelly, mis en scène par Léna Bokobza-Brunet, « En répétition » de Samuel Gallet, mis en scène par Paul Desveaux au Studio-Théâtre d’Asnières. En 2024, il jouera dans « The world is your oyster » de Claire Barrabès, une des pièces de la forme « Ellipses » mis en scène par Pierre Cuq.
Mathieu Goulin
Mathieu Goulin, a joué, joue encore ou jouera dans les formations suivante : Bonne Humeur Provisoire, l’Atelier d’Eveil Musical du Centre Social Raymond Poulidor, Riquet Jug Band, les Ongles Noirs, Rocky7, Saturday Night Massacre, Brouhaha Club, Quartier Libre Orchestra... Tous ces projets oscillent entre la chanson, l’expérimental, l’impro libre, le jazz, le rock ou le blues. Il travaille également pour la radio (ra dio libertaire, campus, sous forme de bandes sans fin (longues plages sonores nocturnes) regroupées sous le terme de Trans- Merdunor. Elles ont pris forme également en installations sonores (Métalu à Cha huter à Lille, Utopies sonores à Nantes, L’homme aux deux Oreilles à Amiens). Travaille régulièrement avec le Théâtre en tant que musicien et créateur sonore (Samuel Galet, Marie Dilasser, Mariette Navarro, festival de lec tures théâtrales Regards Croisés à Grenoble...). S’occupe avec son partenaire de Bonne Humeur Provisoire d’Animal Biscuit, mi cro-label Vinyle et cassette. Diplômé de la classe de Jazz de Malo Val lois à Montreuil à la contrebasse. Membre honorifique et actif du Collectif Eskandar, il joue dans Visions d’Eskandar créé au CDN de Caen en mars 2019.
Nadia Ratsimandresy
Née à Paris, Nadia Ratsimandresy découvre à l’âge de 9 ans la musique et l’onde Martenot dans la classe de Françoise Pellié-Murail à Evry. Issue d’un parcours clairement orienté Musicienne- Interprète (diplômée du CNSMDP en 2002), elle saura l’affûter suivant ses désirs et sa pensée électronique en y ajoutant la dimension scénique du spectacle vivant. Aujourd’hui, compositrice et improvisatrice, elle incarne cette figure de l’artiste complète que l’on trouvait jusqu’au XIXe qui ni ne scinde, ni n’oppose les actes d’écriture et de jeu. Son travail se revendique d’une prise de parole singulière p.23 qui veut s’inscrire dans une diversité des musiques de création, dans un renouvellement des expressions et des langages. Sa composition passe par le geste : celui instrumental motivé par un corps conscient traversé par l’émotion, celui issu construit et patiemment réfléchi par la question de l’intention. La connexion à un ressenti intérieur est primordiale et nourrit la source qui favorise l’émergence d’un geste juste et authentique en accord avec le monde qui l’accueille et l’entend naître. Se dessinent alors un univers sonore, des textures et des envies de développement des sons autour d’un geste originel - en réponse à une nécessité d’expression, à une force qui doit être mue. Chez Ratsimandresy, derrière sa pensée en lien avec la place du corps, l’émancipation est le moteur du récit - émancipation des corps sociaux, du répertoire dit classique, des textures et sons, des langages, des processus de collaboration. Improvisatrice - elle a partagé la scène avec Cécile Thévenot, Raymond Boni, Okkyung Lee, Maria Chavez, Paul Pignon ou Annabelle Playe - elle nourrit également son travail de composition grâce à son intériorité favorisant l’interaction entre l’émotionnel et les pratiques de l’instant et de construction architecturale musicale immédiate. Improviser est aussi composer. Nadia Ratsimandresy est co-directrice de la compagnie lozérienne AnA Compagnie avec l’artiste Annabelle Playe depuis septembre 2021. Elle est compositrice associée pour 2022/2023 et 2023/2024 aux Scènes Croisées de Lozère, dans le cadre du dispositif DGCA/Sacem.
Ivan Mathis
Ivan a grandi dans le milieu artistique et culturel de Châteauvallon. Enfant, il est très marqué par l’univers du spectacle et plus particulièrement de 1973 à 1976 par l’ambiance et les concerts du Festival de Jazz. Durant son adolescence, il participe à des créations de théâtre, danse, musique, art plastique et entreprend une formation de technicien du spectacle en lumière, son et scénographie. Dès 1987, il commence des tournées nationales et internationales avec entre autres F. Verret, D. Lardenois, E.Maccoco, K. Saporta et surtout J. Nadj pour qui il sera interprète, et ainsi qu’avec Fabrice Lambert – L’expérience Harmaat -. Parallèlement, il s’investit auprès de plusieurs compagnies régionales dont L’Insolite Traversée, Kaïros Théâtre et tout particulièrement avec Kubilai Khan Investigations, avec F. Micheletti et C. Phung Ngoc, au sein duquel il travaille comme créateur lumières, scénographe et parfois danseur depuis sa création en 1996.
Aude Vanhoute
Scénographe diplômée de l’ENSATT, depuis 2006, Aude travaille principalement pour les arts vivants en tant que conceptrice, technicienne, constructrice et/ou peintre. En tant que scénographe, Aude cherche le point de rencontre entre le projet et l’endroit où il est donné à voir, à entendre. Ainsi, que cela soit en rue ou en salle, elle s’attache aux possibles, elle observe, elle pratique et cherche à inscrire sa mise en espace avec minutie. Attentive à donner corps aux propos défendus par le.la metteur. e en scène, Aude développe des univers parsemés de grandes et petites surprises, qui ouvrent des perspectives et réinventent le quotidien. Elle souhaite mettre au coeur de ses dispositifs l’humain, qu’il soit artiste, spectateur ou usager. Ainsi, elle conçoit et réalise de nombreuses scénographies pour les compagnies : blOffique théâtre, Théâtre Détours, Les passeurs, la Lily, l’Abbatoir / festival Chalon dans la rue, la Cie Sens inverse, la Cie du chien jaune, la Cie Eolo, La silencieuse, la compagnie du Bonhomme ou encore le collectif Ca marche pas tout seul. En tant que technicienne plateau, réalisatrice de décors ou monteuse d’oeuvre, Aude entretient sa curiosité et son sens pratique. Elle travaille, entre autre, pour le festival des nuits de Fourvière (Cirque, danse, théâtre), l’Iloz (muséographie), les ateliers du TNP (peintre –accessoiriste ), la biennale d’art contemporain de Lyon.
Fred Bühl
Passionné par la musique depuis l’adolescence, Fred Bühl délaisse bientôt la pratique musicale pour s’intéresser au sonore dans son plus large entendement. Diplômé de l’ENSATT en réalisation sonore (2006), il se consacre depuis, principalement, au son dans le spectacle vivant. Il fait ses armes auprès de Christophe Perton au sein de la comédie de Valence, puis en compagnie. Il participe ainsi à la création de nombreux spectacles de théâtre (« Acte », « Hop-là nous vivons », « La nuit est mère du jour », « La dernière bande », « Roberto Zucco », « Le procès de Bill Clinton », « La folie d’Heraclès » ou il mène son travail en partenariat avec Fabrizio Cassol, « Les grandes personnes », « Souterrain blues », « La femme gauchère »…). Parallèlement à cette longue collaboration, il tend l’oreille vers d’autres écritures et approches. Théâtrales toujours, auprès, d’Olivier Werner (« Rien d’humain », « Occupe-toi du bébé »…), Vincent Garanger (« Trahison », « La campagne ») ou Pauline Sales (« En travaux », « J’ai bien fait ? »...). Il accompagne aussi techniquement des spectacles de Jacques Vincey, Fabrice Melquiot, la cie ARCOSM, Cecile Arthus…. Mais aussi d’autres langages scéniques, corporels, et collabore avec Nedjma Benchaib et Laure Saupique (« Terrier »), Sandrine Bonnaire et Raja Shakarna p.25 (« Le miroir de Jade » avec les musiciens Yi-Ping Yang et Gaguik Mouradian) ou encore Camille Decourtye et Blaï Mateu Trias (« Falaise » Baro d’Evel Cirk). Au sein du Collectif Eskandar (« La bataille d’Eskandar », « Visions d’Eskandar »), il poursuit son questionnement, déjà initié dans d’autres de ces travaux, de la mise en jeu du son dans le spectacle vivant, sous toutes ses formes. Le travail du sonore comme lien, soutien, contrepoint entre des interprètes, comédiens, danseurs, musiciens et une narration.
Pierre Morice
Comédien, né en 1982, après des études de lettres (hypokhâgne, khâgne) et une maîtrise de philosophie, il intègre le conservatoire du 8ème arrondissement de Paris puis l’école du Studio‐théâtre d’Asnières (Cie Jean‐Louis Martin‐Barbaz) et le CFA des comédiens au CNR de Boulogne. Il joue au Studio-théâtre d’Asnières sous la direction de Chantal Deruaz, Patrick Simon, Hervé Van der Meulen et Jean-Louis Martin-Barbaz. En tant que comédien il travaille aussi sous la direction de A. Barlind, F. Dragon, Y. Flügge, R. Leteurtre, C. Lemaître, A. Pralon, T. Tchénio. Il effectue également des stages au CDN d’Angers et à Théâtre Ouvert. Il fait à plusieurs reprises du doublage notamment sous la direction d’Hervé Icovic. En 2006, il s’associe à Tania Tchénio pour créer la compagnie DPLSP dans laquelle il coordonne et joue dans de nombreux projets de création en lien avec des territoires. La compagnie DPLSP s’attache particulièrement à constituer des assemblées théâtrales et à faire naître le théâtre de la rencontre avec des habitants. Dans ce cadre, il dirige notamment en 2011/2012 le projet Grand Opéra en Pays Ruthénois en collaboration avec des auteurs comme Samuel Gallet, Marie Dilasser, Julie Aminthe et Jean-Marie Clairambault. Il intervient également à travers des ateliers auprès de différents publics (personnes âgées, patients psychotiques…) travaillant particulièrement autour de la poésie. Il codirige le Collectif Eskandar et participe en tant qu’acteur et dramaturge aux créations de la compagnie : Anthologie onirique, Visions d’Eskandar, Conjuration.
Créé début 2015, implanté à Caen, Le Collectif Eskandar rassemble musiciens, comédiens et écrivains autour de l’écriture de Samuel Gallet.
Ces dernières années, le Collectif a proposé trois spectacles qui racontent chacun une histoire se déroulant dans la ville imaginaire d’Eskandar (La bataille d’Eskandar – Visions d’Eskandar – Chants de la ville d’Eskandar).
Proposant des formes mêlant théâtre épique, théâtre dramatique et concert électro-acoustique, ces spectacles dessinent ainsi des figures d’hommes et de femmes emportées dans des situations de ruptures, de refus ou de fuite, cherchant une place où vivre, des issues, essayant de se réapproprier leur existence, de vivre une vie qui soit vraiment la leur, dans un monde hanté par la catastrophe.
Comment vivre une vie singulière dans un monde qui uniformise les êtres, les comportements et les imaginaires ? Comment appréhender son devenir, l’inventer, quand la relation entretenue aujourd’hui avec l’avenir est exclusivement apocalyptique ?
Cette ville imaginaire d’Eskandar illustrerait ainsi cette modernité tardive dans laquelle nous vivons, le rapport que nous entretenons aux alternatives possibles face à la disparition du vivant, entre apocalypse et utopie, désir de destruction et métaphore d’un possible commun. Autour de ces créations, des résidences d’écriture collective sont régulièrement organisées pour travailler à partir de rencontres autour des questions qui animent le travail artistique.
À partir de rencontres, de lectures et d’échanges sur les rêves, les vies parallèles que chacun garde en soi et le rapport que l’on entretient à l’avenir, nous proposons des séries de performances qui rendent compte d’un certain état de l’imaginaire commun d’un lieu précis.
Les spectacles du collectif Eskandar ont été présentés notamment dans les centres dramatiques de Caen, Rouen, Vire, Poitiers, dans les scènes nationales de Dieppe, Cherbourg, Le Mans, aux Scènes du Jura, au Théâtre Municipal de Grenoble, au Périscope de Nîmes, au Théâtre de Châtillon, à l’Arc, Scène Nationale du Creusot et dernièrement aux Théâtres des Célestins de Lyon.