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THÉÂTRE

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1h15 - Dès 12 ans

GRANDE SALLE
Vendredi 13 septembre – 20h


PARLER POINTU

STUDIO 21

Découvrez la saison 24/25 de DSN !
Toute l’équipe vous accueille pour vous dévoiler la programmation avant de partager, tous ensemble, Parler Pointu de Benjamin Tholozan !

Benjamin a grandi dans un village du midi. Une terre provençale, latine, violente, truculente. Une terre de corrida. Toute sa famille y vit encore et ils parlent tous comme des personnages de Pagnol. Tous sauf lui. Impossible de déceler la moindre intonation méridionale dans son phrasé, le moindre mot hérité du patois roman de ses ancêtres. Il a changé d’accent. Il parle pointu. C’est-à-dire avec l’accent du pouvoir.

Dans cette épopée historique et familiale, Benjamin Tholozan nous offre un moment jubilatoire en incarnant avec fougue, joie et précision, tour à tour les figures hautes en couleurs de sa famille et les personnages qui ont fait du « beau-parler » tourangeau, le français de référence encore aujourd’hui.


Le comédien s’enflamme et nous captive [...] tout en nous faisant passer du rire à la réflexion. Bravo ! – L’OEil d’Olivier
Intime, drôle et hautement politique. – Télérama

Écriture & jeu : Benjamin Tholozan – Écriture, dramaturgie et mise en scène : Hélène François – Création lumière : Claire Gondrexon – Création sonore & jeu : Brice Ormain – Scénographie : Aurélie Lemaignen – Régie générale : Thibault Marfisi et Antoine Marc Lanoy.

© Photo : Blokaus808, Marie Charbonnier

Production Studio 21 – Coproduction Théâtre Sorano – Soutiens : SN Théâtre-Sénart, Théâtre de la Tempête, CENT QUATRE - PARIS, Carreau du Temple, Théâtre 13 et Théâtre Public de Montreuil - CDN dans le cadre de résidence de création, FRAGMENT(S) #10 (La Loge) – Soutien : Adami - dispositif déclencheur, marie de Paris et SPEDIDAM.

Site de la compagnie

Hélène François crée des formes originales et collaborative à partie des expériences sensibles. Persuadée que les récits que l’on porte en soi ne sont jamais singuliers et circonstanciels, cette création emprunte pour beaucoup au roman personnel tout en convoquant l’histoire commune.
Avec Parler Pointu, elle travaille avec Benjamin Tholozan pour creuser la question de la langue et interroger ce que parler veut dire.

Benjamin a grandi dans un village du midi, berceau d’Alphonse Daudet. Une terre provençale, latine, violente, truculente. Une terre de corrida. Trivial et sacré s’y mêlent en permanence. Toute sa famille y vit encore, et ils parlent tous comme « avé l‘accent ».
Sauf lui.
Impossible de déceler la moindre intonation méridionale dans son phrasé, le moindre mot hérité du patois roman de ses ancêtres. Il a changé d’accent. Il parle pointu.
« Parler pointu » est une expression que les locuteurs du sud utilisent pour désigner l’accent de tous ceux qui vivent au-dessus du Valence, jusqu’à Lille. Les « gens du Nord » : ils ne font pas la distinction.

Parler pointu est un hommage aux racines latines de Benjamin, à une culture dans laquelle il n’a pas réussi à s’inscrire et qu'il a souvent l’impression de renier, lui qui ai modifié ma façon d’être et de s’exprimer pour faire du théâtre.

Je connais Benjamin depuis plus de 10 ans.
C’est mon ami et il m’a toujours fait énormément rire.
J’ai particulièrement toujours admiré un don qu’il a : celui d’imiter avec précision les accents et les façons de parler des gens qu’on connaît. Il se met dans leur peau et il improvise de longs monologues sensibles et hilarants.
J’ai toujours supposé que ce don n’était pas fortuit et que derrière cet apparent sens de l’humour se cachaient des non-dits plus souterrains.

Quand j’ai appris qu’il avait gommé son accent et que par là même, il avait mis à distance un héritage culturel qui avait été dénigré par des siècles de centralisme, ça a résonné avec mon histoire personnelle.
Ma mère est née à Madagascar, une ancienne colonie française où l’on a rendu l'enseignement en français obligatoire jusque dans les années 90. Là-bas, on cultivait une admiration infinie pour la France. L'Eldorado, c’était Paris. Et une des conditions pour y accéder, c’était de parler un français académique, c’est-à-dire abandonner sa langue maternelle pour parler un français parfait sans accent. L’objectif était qu’un jour peut-être, on pourrait venir en France, faire oublier d’où on venait et s’intégrer parfaitement à la société française.

Pour créer les figures qui peuplent le spectacle, nous nous inspirons de personnes de la famille de Benjamin, de son enfance, de personnages historiques, de faits réels, de journaux et de documentaires.

Benjamin a pratiqué l’écriture de plateau et l’improvisation avec plusieurs metteurs en scène : Lorraine de Sagazan, Guillermo Pisani, le collectif Transquinquennal…
De mon côté, j’ai développé une écriture ‘Bord plateau’ faite d’aller-retour entre le texte et le plateau, une écriture soumise aux nécessités organiques de l’acteur et du jeu.
Cet aller-retour constant entre l’écriture et le plateau nous oblige à l’humilité car, au-delà d’une idée préconçue sur les personnages, leur vérité et leurs moteurs s’imposent à nous.

Même si la plupart des situations et des personnages sont signifiés par le corps, la voix et le jeu, les éléments scéniques visent à distordre la réalité pour éveiller l’imaginaire des spectateurs et jouer avec le réel.

La musique travaille à créer des univers sonores.
La lumière, les projections installent cette ambiance méditerranéenne, latine, décrite dans les souvenirs de Benjamin l’opéra Carmen, la corrida, un théâtre en flammes…

Hélène François

La Vergonha est un processus « consistant à rejeter et à avoir honte de sa langue maternelle (ou de celle de ses parents) par la faute d'exclusions et d'humiliations à l'école », organisé et sanctionné par les dirigeants politiques français à partir d'Henri Grégoire. La Vergonha est toujours un sujet controversé dans le discours public français où certains nient l'existence d'une telle politique. Wikipedia

En questionnant la vergonha, nous avons étudié avec l'aide de Silvan Chabaud professeur d'Occitan à l'université de Montpellier, de Philippe Martel chercheur au CNRS spécialiste de l'espace occitan et de Nathalie Kolbe professeur de littérature médiévale à l'école normale supérieure et polytechnique le processus historique qui a mené à cette hégémonie d'un parler normatif. Les accents sont les vestiges des langues régionales peu à peu abandonnées.
La langue française au détriment des autres langues régionales s'est imposée à mesure que la nation française se constituait,depuis la croisade des albigeois avec l'extention du domaine royal sous Louis VII au sud de la France, jusqu'en 1789 avec la langue unique comme partie intégrante de la révolution, en passant par la fixation des règles de la langue par Malherbe et la création du dictionnaire par l'académie française.
Il nous a paru pertinent de retracer au plateau ces événements de la grande histoire pour mieux éclairer notre petite histoire et les conséquences sociologiques contemporaines.
Cette tresse historique permet des excursions jubilatoires de jeu d'acteur à différentes périodes et structure le spectacle autour de ces deux pendants.

L'écriture musicale

L'écriture musicale vient nourrir la narration et épouse la dramaturgie en explorant une diversité de textures sonores.
Brice Ormain revisite la musique classique, baroque et folklorique à l'aide d'instruments acoustiques et électriques : clavier, guitare, pédale de distortion. Il participe ainsi à la création d'espace temps en évitant l'illustration musicale.
Son écriture intervient en contrepoint des différents registres historiques avec des nappes en mineur, des interventions en majeur et aussi par le biais d'intervention chantées en duo avec Benjamin, en revisitant notamment les chants traditionnels occitans et bretons.
Brice est aussi acteur et originaire de Bretagne, il porte au plateau une autre langue régionale et une autre musicalité venue des celtes.

La scénographie

La scénographie reprend les éléments de la maquette que nous avons présentée au festival Fragments avec des matériaux adaptés.
Les 3 praticables sur roulettes habillés de rideaux de sequin dessinent une arène qui fait écho à la culture occitane et à la tauromachie. Ils modulent l'espace et servent d'espace de projection. Au sol, un tapis de danse terracot, travaillé avec du blanc de meudon renforce le caractère minéral du spectacle. La lumière travaillera ausssi à accentuer cette impression de chaleur et de minéralité.
Sur le premier quart du spectacle, le grand-père cuisine pour Benjamin et pour quelques spectateurs une gardiane de taureau. Le praticable évolutif à jardin sert de coin cuisine dans un premier temps puis se transforme en diorama au fil de la représentation rappelant les images d'épinal et de cartes postales du sud de la France. C'est un espace réduit mais dans lequel les interprètes peuvent jouer.

Studio21

Hélène François
En 2009 elle fonde le groupe ACM avec Émilie Vandenameele, laboratoire théâtral au sein duquel elle écrit, joue et meten scène. Ensemble elles créent 6 spectacles dont Qu'est-ce qu'on va faire de toi ?, Casimir et Caroline, La dernière idole. Après 9 ans d’une amitié féconde et créative, elles décident de mettre un terme à leur collaboration. En 2018, elle crée avec Thomas Poitevin Les désespérés ne manquent pas de panache au sein de la Nationale Fantôme. En 2021, Hélène François fonde Studio21. Conçu comme un studio de création collaboratif, un carrefour possible derencontres, Studio21 met l’acteur-créateur au centre du processus de recherche. Hélène y crée des formes originales scéniques collaboratives issues d’un travail d’écriture en amont du plateau et de sa confrontation à un travail derecherche basée sur l’improvisation et la parole de l’acteur-créateur. Persuadée que les récits que l’on porte en soi ne sont jamais seulement singuliers et circonstanciels, ces créations empruntent pour beaucoup au roman personnel tout en convoquant l’histoire commune. Nourri par l’envie derassembler dans une salle une communauté de spectateurs et de faire sentir ce lien qui nous unit à travers son travailde création, Studio21 s’efforce de proposer des spectacles jubilatoires, proches du public dont il s’efforce de rouvrir la perception intime et politique. En 2021, Hélène coécrit avec Thomas Poitevin et met en scène Thomas joue ses perruques et créera en 2024 une vraie vie de poète à la scène nationale du sud aquitain.

Benjamin Tholozan
Benjamin Tholozan se forme au cours Florent, à L'École du Théâtre National de Chaillot et au Studio d'Asnières / ESCA. En 2017 il participe à la 26ème édition de l'École des Maîtres à la comédie de Reims, la comédie de Caen, le théâtre de la Balsamine à Bruxelles, Le Teatro India de Rome et Le teatro Academico Gil Vincente de Coimbra au Portugal. Il joue au théâtre sous la direction de Willam Mesguich Ruy Blas de Victor Hugo, Jean-Louis Martin Barbaz La cerisaie de Tchekhov et Lorenzaccio de Musset, Antoine Bourseiller Notre-Dame-des-Fleurs de Jean Genet, Jean-Paul Wenzel Les habitants d'Arlette Namiand, Pauline Bureau Cabaret de quatre sous d'après Brecht et Kurt Weill, Guillermo Pisani J'ai un nouveau projet et Là tu me vois, Xavier Boiffier Je suis le vent de Jon Fosse, Lorraine de Sagazan Démons de Lars Noren, Une maison de Poupée d'Ibsen, L'absence de Père (Platonov) d'après Tchekhov, et Un Sacre de Guillaume Poix.

Brice Ormain
Brice Ormain est comédien, musicien, auteur-compositeur. Au cinéma, Brice a récemment joué dans Plogoff 1980 et Le Réseau Shelburn de Nicolas Guillou, Inséparables, deVarante Soudian, Le Chant du Loup d’Antonin Baudry. Il a également tourné dans divers téléfilms et séries (Profilage,Famille d’accueil, Scènes de ménages, Commissariat Central…). Il a été « Talent Cannes » de l'Adami en 2006. Aux théâtre, il a récemment collaboré avec Laurence Andreini-Allione et Aurélie Toucas. Il travaille en tant que comédien et musicien pour diverses compagnies, et participe à des spectacles musicaux, comédies musicales… Il est aussi auteur-compositeur interprète du groupe JeanFrançoiZe où il joue de la basse et chante. Il écrit et réalisedes court-métrages (Du silence et du vide, La saison des pluies, Ballon…) et les clips de JeanFrançoiZe.

Claire Gondrexon
Formée au DMA régie du spectacle spécialité lumière de Nantes (2005) ainsi qu’à l’école du TNS (promotion 2008),Claire Gondrexon y travaille au côté de Marie Vayssière, Richard Brunel, Daniel Jeanneteau et Marie-Christine Soma. Apres avoir travaillé en régie lumière pour des spectacles de Jean-François Sivadier, d’Éric Lacascade ou encore de Denis Podalydès, elle se consacre au travail de création. Elle a collaboré aux créations de Charlotte Lagrange, de Matthieu Boisliveau, Vincent Ecrepont, Bertrand Bossard, Laurent Vacher. E lle créé les lumières du groupe La galerie, menée par Céline Champinot, du collectif Ubique, de la cie La brèche, mise en scène Lorraine De Sagazan ainsi que de Noemie Rosenblatt ou encore du collectif Franco-Norvègien The Krumple.

Aurélie Lemaignen
En 2001, Aurélie entame des études d'architecture tout en ayant en ligne de mire la profession de scénographe. Diplômé de l'école de Paris-La Villette en novembre 2007, elle navigue pendant deux ans entre architecture et scénographie. Elle décide finalement de se consacrer principalement au spectacle vivant. Depuis, elle est devenue la scénographe de Jean-Damien Barbin et de la compagnie Mahu ( Peau d'âne, Riquet à la Houppe, Monstres Humains, La Bête Humaine ). Elle est aussi l'assistante du scénographe Alexandre De Dardel pour des opéras comme La Traviata misen scène par Jean-François Sivadier. Elle continue de collaborer avec Fabien Teigné, notamment pour La petite renarde rusée , opéra de Janacek mis en scène par Marie-Eve Signeyrole au Corum de Montpellier.

« Benjamin Tholozan, à travers « Parler pointu », sa propre histoire, dénonce le silence imposé aux parlers régionaux, notamment l’occitan. C’est très sérieux et très drôle à la fois. » Gérald Rossi - L'Humanité

« L’art de Benjamin Tholozan à faire exister tous les membres de sa famille, en grande partie par l’accent qu’il retrouve pour l’occasion, ainsi que diverses figures historiques, est pour beaucoup dans la finesse de l’intelligence comique de sa proposition. » Anaïs Heluin - Sceneweb.fr

« Benjamin Tholozan s’empare de la grande Histoire […] Le comédien s’enflamme et nous captive […] La scénographie, faites de pendrillons de fils lamés et colorés, les costumes donnent à ce spectacle une couleur cabaret, qui sied très bien à l’univers que le comédien et la metteuse en scène, Hélène François, également co-autrice, ont voulu construire. Tout en nous faisant passer du rire à la réflexion. Bravo ! » Marie-Céline Nivière - L'Oeil d'Olivier

« Un spectacle original et courageux où l’histoire de France, du français et de l’opéra nous est contée avec fougue, joie et précision. » Édouard Brane - Forum Opéra

« Le spectacle, nourri d’un travail avec Hélène François, est en tous cas, rondement mené […] Benjamin Tholozan a gagné la partie, il est drôle et percutant sur un thème à rebours des modes. Grand-père peut être fier du pitchoun. » Louis Juzot - Hottello

« […] Brice Ormain, à la guitare, assure quelques bruitages et accompagne avec humour ce seul en scène prometteur, émouvant et plein de vitalité… » Mireille Davidovici - Théâtre du blog