LA PIE VOLEUSE

Maria, une aide-ménagère d’une soixantaine d’années, passe ses journées à courir d’une maison à une autre dans le quartier de l’Estaque à Marseille. Elle ne gagne pas beaucoup et elle a des crédits à rembourser. Alors, pour améliorer son ordinaire, elle dérobe quelques euros par-ci par-là aux personnes âgées dont elle s’occupe affectueusement. Le cambriolage d’un magasin de musique va avoir des conséquences inattendues et bouleverser l’existence de Maria et de ses proches…

« Quand on vole parce qu’on y est obligé, la légitimité est à mes yeux totale. Je ne confonds pas ce type de vol avec le vol malhonnête, entreprise d’enrichissement personnel et égoïste, capitaliste en son fond. Je pense que toute personne, aussi démunie soit-elle et même soutenue par de la solidarité, a droit au plaisir. On ne doit pas revendiquer uniquement le strict minimum. La vie ne peut pas se réduire au nécessaire, il faut aussi un accès à la respiration, à la beauté. » Robert Guédiguian. On dit de certains cinéastes qu’ils font toujours le même film. C’est assez vrai de Robert Guédiguian tant le réalisateur de 71 ans reste viscéralement attaché à sa ville de Marseille, à ses engagements politiques et à sa troupe de comédien : sa femme Ariane Ascaride, ses fidèles amis Gérard Meylan, Jean-Pierre Darroussin et les nouveaux venus Grégoire Leprince-Ringuet, Robinson Stévenin… La Pie voleuse est sans nul doute un sommet de sa filmographie qui concentre le meilleur de son cinéma. Un peu comme si Guédiguian avait rebattu un jeu de cartes composé de Marius et Jeannette, Marie-Jo et ses deux amours, Les neiges du Kilimandjaro et Gloria Mundi pour en livrer une nouvelle combinaison, plus aboutie, parfaitement équilibrée. Dans cette histoire à rebondissements, on retrouvera les thèmes chers au réalisateur (les liens familiaux, amoureux, amicaux et la confrontation entre générations) et sa bienveillance envers les petites gens qui se débattent pour réaliser leurs rêves dans une société devenue inhumaine.