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CARTOON ENVIRONNEMENTAL

Tarif C / Mobilité douce
Dès 5 ans – 1 h 10

LIEU À VENIR
Samedi 24 mai – 11h, 15h


LES AVENTURES DE CLARK PAKAP

COLLECTIF SUR LE PONT

We can be heroes, just for one day - David Bowie

Cette mini-série en trois épisodes, c’est l’histoire de Clark Pakap, le super-héros, qui vient secourir Catherine la pépiniériste des griffes de la méchante Dioxine. Le schéma simple, aux personnages très identifiables, reste le même pour les trois épisodes.

Pollution, gaspillage des ressources ou encore société de consommation, chacune des aventures est l’occasion d’attirer l’attention sur un problème environnemental.

Texte : Claire Barrabès – Mise en scène : Ariane Heuzé – Scénographie : Gala Ognibene – Régie : Quentin Gohier – Avec : Claire Barrabès, Angélique Deheunynck, Yoann Parize.

© Photo : DR

Soutien : Région Normandie, Agglomération Lisieux Normandie, Municipalité d’Orbec, Municipalité de Livarot, Pépinière de la Source de l’Orbiquet.

Site de la compagnie

« We can be heroes, just for one day »

David Bowie

Clark, super héros du quotidien ? Ou quand ton seul pouvoir est celui de la conviction et de l’Amour. Deux obsessions agitent mon travail de metteuse en scène : qu’est-ce qui habite notre âme d’enfant pour écouter des histoires et y croire ? Pourquoi dit-on que la réalité dépasse souvent la fiction ? J’aime à confronter le fil de l’insensé et la réalité brutale, tout en questionnant notre capacité à voyager dans la fiction.

Ce texte, écrit en épisodes au rythme haletant, propose un univers coloré, farceur, pour mieux parler des problématiques environnementales qui ne sont pas réjouissantes. Comment en parler aux enfants et les y sensibiliser ? Dans cette pièce, le choix est fait : rire et interaction ! J’ai donc voulu saisir cette écriture par un travail de direction de l’acteur précis du corps, presque marionnettique. Pousser et dessiner la facétie et l’humour du texte, pour mieux en faire passer les messages d’alerte et pouvoir encore sourire. Pour ce travail rigoureux corporel et spatial, nous veillons à ce que le jeune et moins jeune public puisse réagir aux différents épisodes. Nous l’invitons à se positionner : Quelles sont nos solutions ?

J’ai voulu créer de l’entrain, des jeux de rythmes, du rebond pour mieux réfléchir ensemble. Nous racontons les tracas du monde aux enfants par un code de jeu malicieux, comme un cartoon participatif soutenue par un univers scénographique simple et graphique, et une bande sonore fantaisiste.

Chacun des trois personnages est donc très chamaré, chorégraphié, permettant ainsi de dégager une identité forte - subtile aussi - et une fonction précise : Catherine, incarnant le personnage en apprentissage, pleine de naïveté et de gentillesse, va grandir et prendre au fil des épisodes de la force et du mordant. Dioxine, la méchante, fourbe, camouflée par des sourires enjôleurs, attaque le monde et renouvelle en permanence sa force de frappe destructrice. Et enfin Clark, ce superhéros un peu triste, tant il est désarmé face aux catastrophes et au mal démolisseur, mais qui se retrousse les manches avec pour seuls pouvoirs la conviction de changer les choses par son amour bienfaisant.

De ces trois figures franches au jeu musclé, j’ai voulu tirer les fils d’une vraie humanité. Malgré le côté cartoon, leur donner du poids et de la nuance. Créer du sensible. Le texte de Claire Barrabès porte une poésie, mais une lucidité aussi, que je voulais souligner. Ce travail de mise en scène se veut donc généreux et un clin d’oeil permanent au public. Il invite à interroger notre monde par nos actes de super-héros et héroïnes du quotidien, sans oublier le rire !

« Ne parfumons pas trop les roses »

Jean Cocteau

Les aventures de Clark Pakap se passent dans une petite pépinière. Nous y trouvons donc : Une serre, un parterre de gazon, des fleurs, un tuyau d’arrosage, une caisse à outils et un petit portail. Tout l’attirail nécessaire à notre pépiniériste pour exercer son métier.

La scénographie va ainsi partir de ces éléments simples et les faire évoluer avec humour, se retourner, surgir et dévoiler tous les tours qu’ils contiennent. A la manière d’un designer comme Paul Cox, nous avons chercher à redessiner les éléments scénographiques, à les colorer, à jouer avec des codes simples et amusants afin de les rendre ludiques et d’orienter le sens des différentes aventures.

Ainsi, le orange renvoie à Dioxine, le vert à Clark et le bleu à la pépiniériste. Nous nous sommes également amusé à aplatir en 2D certains éléments, à inventer des logos, comme la robe de l’épisode trois, les accessoires de beauté ou le petit portail.

Dans ce monde imaginé, tout est donc faux, mais tout renvoie à des éléments bien réels que nous reconnaissons tous et à des problématiques qui sont pour nous plus que d’actualité.

« Un enfant, c’est un insurgé »

Simone de Beauvoir

GENÈSES
En 2048, on estime à 100% de disparition les espèces marines commercialisées actuellement, 100 millions de requins sont tués chaque année, en cinquante ans 50% des espèces présentes sur la planète ont disparues.. Voici quelques chiffres pêle-mêle qui me hérissent.

C’est donc évident: il faut écrire une pièce traitant d’un scandale écologique (il y en a tellement que j’ai eu l’embarras du choix) : j’ai sauté sur l’occasion !

Mais il n’est plus temps d’être pessimiste, nous n’avons plus le temps, nous ne pouvons plus nous le permettre. Il faut être dingues, créatifs et audacieux.

Mon super héros Clark Pakap affronte donc, dans chaque épisode, la pollution phytosanitaire, l’enfer de la mode et le business de l’eau avec détermination et loufoqueries. Ecrire, pour moi, passe forcément par des projections pour des acteurs, des groupes, des directions artistiques fortes et singulières, c’est donc tout naturellement que j’ai écrit pour notre collectif et surtout pour mes camarades Angélique et Yoann.

Je ne sais pas écrire sans indignation. Je considère mon travail d’écriture comme un vecteur de contestation ludique, permettant un vrai recul face à des situations intolérables.

J’ai toujours besoin d’un petit monticule de matière collectée, sur le sujet que je désire traiter, pour initier mon travail. Je me suis donc tournée vers un ingénieur agronome, Yanis Ihrir, reconnu et travaillant pour une brillante ONG à travers le monde. Il m’a expliqué ce qu’étaient scientifiquement les OGM, les brevets sur le vivants, les désherbants, défoliants, antibiotiques et surtout leurs conséquences. J’ai pris connaissance du scandale de l’ Agent Orange, mais aussi des études menées par le CNRS, OMS (...) autour des problèmes de recyclage, d’exploitation des sols, des lobbys...

Je ne peux nier mon adoration pour Tex Avery et Claude Ponti. Ils ont tous deux bercé mon enfance. C’est entre poussins fous, loup hurlant, Bip-bip et autres Coyottes que je passais le plus clair de mon temps. C’est avec délice, l’exaspération en plus, que je m’y replonge pour ce texte.

LA FARCE ET L’ÉPISODE
Avec” les Aventures de Clark Pakap”, je modernise la farce en m’appuyant sur des figures contemporaines empruntées aux cartoons, comics, ou autre BD. La farce qui date du Moyen-Âge est un petit intermède comique joué sur le parvis des églises. Je reprends à mon compte cette forme de théâtre en extérieur qui interpelle les passants et fait vivre artistiquement un lieu qui ne semblait destiné au théâtre.

De genre populaire en langue vulgaire, la farce privilégie le thème du trompeur trompé. Je, m’empare de cette forme pour mêler comique outrancier, bizarrerie, tragi-comique et déformation du réel. La comédie et le grotesque étant selon moi le meilleur moyen de regarder la réalité bien en face tout en en faisant satires et critiques. Parfois truculente (ou familière), la langue est tantôt quotidienne, tantôt poétique, restant dans une veine langagière bien française. Nous pensons ici à Rabelais, pour ne citer que lui...

Je tente par ce biais de porter un certain regard sur les problèmes environnementaux auxquels nous devons faire face actuellement, en tentant aussi d’éveiller la curiosité des enfants à ces problématiques sans catastrophisme.

Les personnages, sont des figures populaires positives ou négatives, elles sont volontairement grotesques, comiques et facilement accessibles. L’utilisation des épisodes, fait appel à un code bien connu des enfants et des adultes. On aime retrouver les personnages, les mêmes codes face à de nouvelles péripéties toujours plus abracadabrantesques. Il faut créer l’attente du prochain épisode et le sentiment d’impatience qui l’accompagne.

On a beau savoir que Colombo trouvera l’assassin, nous sommes toujours curieux de savoir comment, à l’aide de quels détails, il y parviendra. On a beau se dire qu’il est déjà tard, on,regarderait bien encore un petit épisode de Game of Thrones ou des Pyjamasques.

« Le fou se croit sage et le sage se reconnaît fou »

William Shakespeare

CLARK : CAP OU PAS CAP
Notre héros est une référence à Clark Kent/Superman. À l’image de l’icône américaine, il sait se fondre dans la masse. Petites lunettes vissées sur le nez, vêtements passe-partout, dans sa vie civile, il est plutôt effacé mais lorsqu’il est face à une aberration écologique, il endosse “sa capette”, son costume moulant vert et son slip noir.

Son nom est une référence au jeu “Cap’ ou pas cap?” Es-tu capable, astu la force, l’aptitude, le pouvoir de relever un défi? Le premier défi étant de prononcer son nom! Son combat n’est pas dirigé contre des aliens ou des robots, mais contre, ceux qui salissent le Terre. Les forces ici ne sont pas obscures, et ce super héros, ridicule dans ses postures, oeuvre contre un mal bien réel, que nous pouvons tous identifier. Clark ne rassemble pas les poncifs de musculature et de testostérone attendus; au contraire il cultive d’autres talents sensibles: drôle, poète, rêveur, et déprimé face à la sensation d’un travail solitaire ingrat.

DIOXINE, PÉRINE, CORINNE, CAROLINE
La dioxine est un polluant de l’environnement. On a entendu ce mot pour parler de l’agent orange utilisé au Viet Nam ou encore à Séveso, cette petite commune italienne qui a connu en 1976 une catastrophe écologique et sanitaire lorsqu’un nuage d’herbicide s’est échappé d’une usine chimique. et plus récemment à Rouen lors de l’incendie de l’usine Lubrizol. Dioxine dissimule sa combinaison en lycra orange sous un long manteau noir, ses cheveux oranges sous différentes perruques bien peignées et sa bouche machiavélique derrière un sourire commercial. Afin de mieux tromper ses victimes, elle sait se rendre sympathique.

CATHERINE, CAT’
Elle est pépiniériste dans un petit village normand. Elle vit seule et elle est secrètement amoureuse de Clark Pakap. Elle est joyeuse et joueuse. Sa naïveté fait d’elle la victime idéale pour Dioxine. Très proche de la nature, elle porte un tablier bleu en coton bio équitable et ménage bien des surprises vestimentaires au public. Son nom est un clin d’oeil à Catwoman car n’est elle pas, elle aussi, une super héroïne?