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THÉÂTRE D’OBJETS DÉTERRÉS, MUSIQUE, ART PLASTIQUE ET VIDÉO

Tarif C / Mobilité douce
Dès 8 ans – 45 min.

LIEU À VENIR
Mercredi 28 mai – 11h, 15h


SOUS TERRE

CLÉMENCE PRÉVAULT
ET SÉBASTIEN JANJOU

Une immersion dans les profondeurs du temps lointain et de l’enfance.

Sous Terre c’est creuser, descendre dans le sol et s’immerger dans les profondeurs du temps. « Ça a commencé comment, et ça s’arrête où ? Qui peut répondre… »
Deux artistes creusent la question et nous guident dans leur imaginaire par des sons bidouillés, des objets déterrés et autres inventions fragiles. Les voix qui nous parlent sont des témoignages d’ermites, de spéléologues, de préhistoriens, artistes-aventuriers révélant poétiquement leurs trouvailles souterraines ou encore « le noyau de leur être ».


EXPOSITION « CHRONIQUES SOUTERRAINES »
Collection de mondes miniatures représentant « sous cloche » les histoires singulières des personnalités ayant inspiré l’écriture du spectacle.

Enquêtes, écriture, musique : Clémence Prévault et Sébastien Janjou – Interprétation : Clémence Prévault et Sébastien Janjou – Créations lumières et vidéo : Jonathan Douchet – Régie : Pierre Carré en alternance avec Arthur Fouache.

© Photo : Carmen Morand, Cédric Chardon.

Aide à la création : Ministère de Culture - DRAC Centre-Val de Loire, Région Centre-Val de Loire, Ville d’Orléans, SPEDIDAM. Cette création bénéficie d’un soutien régional Parcours de Production Solidaire – Coproduction : L’Hectare - Centre National de la Marionnette - Vendôme, L’Odyssée - SCIN « art et création » - Périgueux, EPCC Issoudun - Centre Culturel Albert Camus, Scène conventionnée d’intérêt national « Art, Enfance et Jeunesse » en préfiguration portée par Scène O Centre, L’Échalier - Atelier de Fabrique Artistique - Saint-Agil, Théâtre de la Tête Noire - scène conventionnée d’intérêt national « art et création » - Saran, Abbaye de Noirlac Centre culturel de rencontre – Soutien à la création : Espace Malraux - Joué-lès-Tours, Théâtre Gérard Philippe - Orléans, La Minoterie - Dijon, Communauté de communes Cazals-Salviac, La Fabuloserie - musée d’Art Hors-les-normes, Théâtre de Cuisine - La Friche Belle de Mai.

Site de la compagnie

« Les humains s’engouffrent dans la grotte et soudain le monde bascule. La grotte plonge de biais dans la falaise. Le temps inverse l’espace : plus on s’enfonce à l’horizontale dans la grotte, plus le lieu est récent. Le voyage dans les ténèbres est un voyage vers le présent. »

Underland, voyage au centre de la terre - Robert Mcfarlane

Sous Terre est une exploration du monde souterrain, une immersion dans le temps profond, une descente dans les abîmes où l’on protège et cache parfois des secrets.

Nous partons dans des grottes avec des spéléologues. Nous étudions l’art des cavernes et creusons la terre pour en faire ressortir des objets enfouis dans des chemins de forêt. Nous collectons des portraits de personnages tout à fait singuliers ayant une conscience de l’inframonde, le monde du dessous.

Le spectacle inspiré de sources documentaires est une forme hybride mêlant arts plastiques, théâtre d’objet, musique et vidéo. C’est un voyage à plusieurs entrées : des récits tirés du réel, une collection de portraits, des moments plus visuels évocateurs de sensations souterraines et une question sous-jacente à cela: Quand on creuse, qu’est-ce qu’on trouve « au fond » ?

« Elle tombe, tombe, tombe. Cette chute ne connaîtrait-elle jamais de fin? « Je devrais bientôt être près du centre de la terre. Je me demande si je vais passer à travers ! Comme ce serait drôle de ressortir parmi ces gens qui marchent la tête en bas ! » Elle tombe, tombe, tombe : rien d’autre à faire. »

Alice sous la terre - Lewis Carroll

Nous préférons parler aux enfants ET aux adultes. Nous mettons tout en oeuvre pour accueillir le spectateur de sorte que tous ses sens soient en éveil. Le public est libre d’interpréter à sa manière, selon son propre ressenti, les sons et images que nous réalisons devant lui.

À 8 ans, on est peut-être déjà allé sous terre, on sait que sous nos pieds cela peut être creux, parfois. On a déjà déterré des vers de terre, des petits cailloux. On est même déjà allé dans un cimetière, on sait que l’humain enterre. On a entendu parler d’art rupestre et de cavernes.

À 30 ans et plus, on n’a plus peur du noir, on a déjà visité des grottes. Le plus souvent on espère pouvoir en ressortir. On oublie parfois que sous nos pieds il y a de la vie. Calcaire, gouffre, Chauvet : des mots que l’on connait. On a déjà réfléchi à la question : enterré.e ou pas enterré.e ?

À tout âge, on a des secrets bien enfouis.

« De toutes parts, ses frères à quatre pattes viennent à sa rencontre. La grotte semble habitée de chacune des créatures que son peuple chasse et qui lui donnent vie. Il voit des cerfs qui traversent une rivière à la nage, des bouquetins mâles qui s’affrontent à la saison des amours… Car tout le monde ici a son double caché. »

Frère des chevaux- Michel Piquemal

MANIPULATION DE MATIERES

LA ROCHE cailloux creux, fossiles, morceaux de montagne, pierres, sable noir…

LE MÉTAL ROUILLÉ clous, fourchettes, bidons, casseroles, chaine, clés, vieille monnaie…

L’OS petits crânes et grands crânes, petites côtes et grandes côtes…

Nous empruntons à la terre quelques objets oubliés pour leur donner vie. Ils nous servent d’appui pour nos récits. À tour de rôle ils sont personnage, lieu, décor ou accessoire. Nous tenons à ce que nos matériaux proviennent de sous la terre et de grottes, ou alors à la limite qu’ils viennent d’un tiroir, mais dans ce cas, d’un tiroir profond comme un gouffre. La caméra ciblant notre regard laisse parfois apparaître des messages dissimulés au travers des objets.

« Depuis toujours, l’homme confine dans le sous-sol ce qu’il craint et souhaite écarter, mais aussi ce qu’il aime et souhaite sauver. Pourquoi descendre? C’est une action paradoxale, à rebours de la logique et de l’inclination naturelle. Entreposer quelque chose dans le sous-sol relève presque toujours d’une stratégie de soustraction au regard. Extraire quelque chose du sous-sol est depuis longtemps symbole de ce qu’on ne saurait voir ou dire trop ouvertement : la perte, le deuil, les profondeurs obscures de l’esprit. »

Underland, voyage au centre de la terre - Robert Mcfarlane

Nous enquêtons sur le réel pour ensuite inventer un objet poétique. Passionnés par les histoires vraies, nous nous attachons surtout aux personnes qui les ont vécues et leur demandons de témoigner (enregistrements de conversations).
Nos sources sont donc documentaires et elles nourrissent notre travail artistique particulièrement lorsque: elles nous inspirent de la poésie elles nous font poser des questions universelles elles parlent à TOUS (adultes, enfants, public averti ou non, porteurs d’un handicap ou non…)

Les personnalités que l’on a rencontrées sont des spéléologues, géologues, préhistoriens, catacombistes, ermites, artistes singuliers. Ils ont tous un point commun: une conscience aiguë de l’inframonde.

Sous Terre est composé de plusieurs petits chapitres, chaque partie étant le récit d’un personnage. Parfois c’est une anecdote racontée, parfois c’est tout une vie, parfois c’est une découverte… Nous nous inspirons de ce qui est raconté pour rêver notre propre vision du monde souterrain.

Après deux années de rencontres et d’immersion dans les profondeurs de la terre, nous avions récolté tellement de matières qu’il a fallu faire des choix.
Quelles personnalités et quels récits faire apparaître aux yeux du spectateur ?

Nos héros s’appellent :

Jean Marie Massou - ermite.
Cet ermite est le héros d’un film documentaire réalisé en 2009 par Antoine Boutet: Le Plein Pays. Jean-Marie Massou a bâti un monde en creux au coeur d’une forêt de châtaigniers à Marminiac, dans le Lot. Il charrie des pierres et creuse inlassablement des passages souterrains dans lesquels il grave des signes à même la roche. Il réalise également des collages. Comme il ne sait ni lire ni écrire, il fixe son "message" sur des cassettes, des centaines de cassettes… Il meurt en mai 2020 avant que nous puissions le rencontrer. L’oeuvre colossale de Jean-Marie Massou est pour le moment protégée des pilleurs et va faire l’objet d’aménagements pour rendre possible les visites de ce nouveau lieu de l’Art Brut.

Michel Nedjar - artiste singulier.
Artiste plasticien, singulier, Michel Nedjar réalise des poupées souvent apparentées aux créations d’Art Brut. Il vit et travaille à Paris. Dès son enfance, il établit avec les tissus un rapport à la fois symbolique et rituel.

Sabrina Gruss - artiste bricologue.
Artiste singulière, Sabrina Gruss se défini comme étant artiste-bricologue. Elle ramasse les bêtes mortes sur les bords de routes, les enterre puis les déterre pour récolter les précieux restes. Petits os et autres trésors de la vie passée sont ses matériaux pour faire exister les étranges personnages qui peuplent son esprit.

Michel Siffre - spéléologue aventurier.
Spéléologue, géologue, explorateur souterrain, chercheur…Michel Siffre est célèbre pour ses expériences scientifiques sur les questions de chronobiologie et temps psychologique. En 1962, il est resté deux mois auto-confiné au fond du gouffre de Scarrasson dans les Alpes du Sud (3°C, hygrométrie 98%). Après 61 jours passés à l’écart de tout repère temporel sur le glacier souterrain, il est sorti le 17 sept. en se croyant le 20 août. Pendant l’aventure il écrit un journal qui fera l’objet d’un livre: Hors du Temps, publié en 1963

Jean Marie Chauvet - spéléologue inventeur.
Quand on découvre une grotte, on devient alors son inventeur ! Le 18 décembre 1994, le long des gorges de l’Ardèche, Jean Marie Chauvet, passionné de spéléologie, accompagné de ses camarades Christian Hillaire et Éliette Brunel font cette découverte fabuleuse. Ils sont attirés par un filet d’air s’échappant de la parois, se faufilent dans un boyau de la montagne, descendent un puits de 10 mètres pour atterrir enfin dans une grotte ornée de peintures et gravures préhistoriques comptant parmi les plus anciennes au monde.

+ d’autres personnes, des enfants, des adultes…

CLÉMENCE PRÉVAULT - écriture, mise en scène, jeu
Après une formation en arts appliqués puis design d'espace, elle se dirige vers le théâtre. Au conservatoire d'art dramatique d'Orléans, elle se forme auprès de C.Maltot et joue Le Sourire Du Tigre. Elle se forme ensuite auprès de C.Marnas, O.Balazuc, S.Nordey, Y-N.Genod, C. Loyer, P. Desveaux, Brigitte Seth et Roser Montlo Guberna, Katy Deville ... Elle aime les auteurs tels que Jon Fosse, Duras, Lagarce, Shakespeare, Melquiot. Elle travaille avec le Collectif Serres Chaudes dans l'Amant(e), avec la Cie Aurachrome dans Je Cherche Tu pour Former Nous et Plus Pied, avec la Cie l'Arc Electrique dans Kids et Ô de Mer (marionnettes), avec le Théâtre de la Tête Noire dans Venezuela et Wapiti Waves. Elle mène ses propres projets et monte notamment Matiloun, une forme hybride (en tournée).

SÉBASTIEN JANJOU - écriture, musique, jeu
Il passe son enfance au Moyen-Orient et gardera de cette expérience une ouverture d’esprit et un appétit de découvertes qui caractériseront sa pratique musicale. Diplômé de la Music Academy International de Nancy et de l’école Jazz à Tours; titulaire du diplôme d'état de professeur de musique actuelle amplifiée, ses multiples collaborations témoignent d’une curiosité et d’un éclectisme boulimique. Il parcourt les scènes de France, d’Europe, d’Asie et d’Amérique du Sud avec Dites 34 (Néo trad / jazz), Méloblast (Jazz/Free) et Wesh (Hard Bop). Avec Karl Alex Steffen, Kiéssé (Chanson Post/rock), Kid Parade (Pop/rock) ou Bajram Bili (Electro/Rock). Avec Liz Van Deuq (Chanson), il se produit sur la scène du studio 105 de Radio France et participe à des émissions sur France Inter. Il accompagne régulièrement l’américaine Sylvia Howard (Blues), auteure de la BO du film «Ni pour Ni Contre» de Cédric Klapisch ou encore Claude Tissendier, (Swing), saxophoniste - clarinettiste de l’orchestre de Claude Bolling.

JONATHAN DOUCHET - lumière, vidéo, régie plateau
Il s’est constitué au Centre de Formation Professionnel des Techniciens du Spectacle et a enrichi son expérience au sein du Théâtre de la Tête Noire avant de devenir régisseur lumière au grand auditorium de la BNF François Mitterand. Depuis plus de 20 ans, il collabore à la création lumière, son et vidéo de nombreux spectacles aux côtés de metteurs en scène comme Patrice Douchet, Christophe Maltot, Bastien Crinon, Dimitri Hatton, Cécile Loyer, Mohamed El Khatib… Il est aujourd’hui, entre autres festivals et évènements culturels, régisseur général du festival off d’Avignon depuis 2009. Il acquiert une très bonne maîtrise des projecteurs asservis et des produits à Led dédiés au théâtre ainsi que pour les concerts. En 2013 il devient formateur pour la marque de console lumière AVAB. Il participe à la création lumière et vidéo de Matiloun.

« Dans les grottes ornées, beaucoup de dessins utilisent les reliefs, les creux, les bosses et les fissures de la roche. L’idée qui s’impose, c’est que ces gens, qui se croyaient dans le monde des esprits et s’attendaient à les voir surgir à tout moment, les voyaient effectivement dans la roche, aidés pour cela par la faible lumière vacillante de leur torche ou de leur lampe à graisse. En les dessinant, ils entraient en contact avec leur pouvoir et s’en imprégnaient. »

La préhistoire expliquée à mes petits-enfants - Jean Clottes

Née d’une fascination pour les personnalités singulières, et d’une habileté pour Clémence Prévault (comédienne créatrice) et Sébastien Janjou (architecte sonore) à s’en inspirer, la Compagnie Matiloun se caractérise dans la création de formes hybrides mêlant théâtre d’objet, musique live, arts plastiques et documentaire. Le premier spectacle, sorti en 2019 a donné son nom à la compagnie. Remportant un remarquable succès, il servira de guide pour les créations à venir.

Partir du réel, récolter les témoignages d’histoires insolites, inventer au plateau et s’immerger dans les matières sonores et visuelles sont les outils majeurs pour inventer des spectacles jeunes publics, dont les différents niveaux de lecture, ne laissent pas insensibles les adultes. Tendre, poétique et farfelu, « l’univers Matiloun » réuni petits et grands autours de sujets déconcertants, les rendant toujours plus attachants.