THÉÂTRE D’IMAGES ET MUSIQUE
Tarif C / Mobilité douce
Dès 3 ans – 35 min.
LIEU À VENIR
Mercredi 28 mai – 11h, 15h
Une immersion tout en douceur dans la création du langage.
À l’abri dans un nid douillet, deux exploratrices un brin décalées nous conduisent sur la piste de l’oiseau qu’elles observaient et qui a subitement disparu. Que signifient les traces mystérieuses qu’il laisse sur son passage ? Est-il en train d’écrire, comme elles le pensent, un poème avec ses pattes ? Leur pistage les mène à travers une forêt, où elles feront plusieurs rencontres inattendues. Chacune d’elles transformera alors sa manière d’être au monde.
Conception, écriture et jeu : Awena Burgess et Marie Girardin – Direction de jeu : Sylvain Blanchard – Regard dramaturgique : Camille Trouvé – Scénographie : Brice Berthoud assisté de Lune Dominguez – Image et ombre : Jonas Coutancier, Marie Girardin et Amélie Madeline – Musique : Awena Burgess et Daniel Mizrahi – Accessoires sonores : Benoît Poulain – Costumes : Séverine Thiébault – Lumière : Louis De Pasquale.
© Photo : Ned Burgess
Production déléguée : CDN Normandie-Rouen – Les Anges au Plafond – Construction du nid : Thomas Longhi et Pierre Pinson de Cahute – Création textile : Lune Dominguez assistée de Jade Bourdeaux, Paula Fréson et Mathilde Nourrisson – Construction des accessoires : Marta Perreira – Régie : Marina Cousseau en alternance avec Hélène Lefrançois et C hristophe R odrigues – Avec l a p récieuse collaboration de Marie-Pascale Dubé, David Lacomblez, Martina Rodriguez – Avec le soutien de la compagnie Les Anges au Plafond - dispositif « Sous l’aile des Anges » – Coproduction : Le Grand Bleu - Scène Conventionnée d’Intérêt National - Art, Enfance et Jeunesse à Lille, Cie Les Anges au Plafond, la maison Folie Moulins - Ville de Lille – Avec le soutien de la salle Allende - Ville de Mons, La Ferme d’en Haut - Villeneuve-d’Ascq, Théâtre Halle Roublot - Fontenay-sous-Bois, Le Nautilys - Comines, Le Pavillon - Romainville, Théâtre du Temple - Bruayla- Buissière, Cahute Éco-habitat mobile.
« Au théâtre il faut savoir réentendre le langage humain comme l’entendent les roseaux, les insectes, les oiseaux, les enfants non parlants et les animaux endormis. »
Le spectacle naît de notre envie de parler de l’entrée dans le langage des jeunes enfants.
Curieux de sons et de sens, ils s’emparent de la langue avec toute la liberté et la force de leur imagination. Ils en font leur terrain de jeu.
C’est le début des jeux de mots : « Regarde cet œuf, c’est un véritable oeufre d’art ! », lemoment aussi où émergent dans le quotidien les premières questions existentielles : « J’enlève mon déguisement pour voir qui je suis vraiment... ».
Une fabrique à poésie l’air de rien. L’alphabet intrigue, il représente un agencement original de traits et de boucles, une série de dessins qui ne racontent pas encore le son, ou pas que.
Les enfants goûtent au plaisir de faire résonner en bouche et dans le corps des sons nouveaux. Exploratrices et explorateurs, ils et elles apprivoisent, à tâtons, une nouvelle manière de se relier au monde.
Au cours de nos recherches sur le langage, nous tombons sur un texte de Fulcanelli décrivant la langue des oiseaux, un système de codage ancestral qui s’amuse à chercher le sens caché des mots, soit par des jeux de sonorité soit par la symbolique des lettres.
Pourquoi avoir appelé cette langue secrète langue des oiseaux ? Est-ce que les oiseaux jouent eux aussi avec leur langue ? Est ce qu’ils nous inspirent à ré-inventer la nôtre ?
Nous nous aventurons alors chez les penseuses et penseurs du monde animal, en particulier Baptiste Morisot et Vinciane Despret.
Et si toutes les traces que nous griffonnons du bout des doigts, du bout des pattes ou des tentacules, tous les chants qui s’élèvent de nos gueules, de nos becs, de nos bouches, étaient des formes de récit ? Le plaisir d’inventer serait alors ce qui nous relie profondément, vivants de toutes espèces et de toutes formes…
Au plateau, avec nos outils - la voix, l’image et l’ombre - nous voulons nous mettre à l’écoute des langues qui bruissent autour de nous, pister la poésie des empreintes, nous frotter à d’autres manières d’être vivants.
La scénographie immersive imaginée par Brice Berthoud, invite le public à s’installer dans un grand-nid cabane, à la fois refuge enveloppant et boîte à projection sensible permettant aux images de surgir en se déployant de toutes parts. Une grande cabane ouverte sur le ciel pour mieux entendre les oiseaux !
Notre matière visuelle est brute, organique, influencée par le Land Art. Elle a pour origine une trace, comme celle déposée par les hommes préhistoriques dans les grottes, dans laquelle quelques traits d’ocre suffisent à évoquer un taureau, un dessin incomplet et parfait, vivant comme le mouvement, « une oeuf’re d’art. »
C’est cette trace primitive que l’on verra se transformer petit à petit, évoquant le développement de notre écriture de ce côté-ci du monde ; trace qui partira donc d’un dessin de taureau dans la grotte de Chauvet pour nous emmener jusqu’au retournement de cette même tête de taureau qui deviendra notre A latin. Un voyage organique dans l’évolution graphique de l’écriture.
Les séquences visuelles, imaginées comme de véritables petits films d’animation « artisanaux », sont crées et manipulées en direct sur les trois rétroprojecteurs placés au centre du nid. Ce dispositif permet aux spectateur.rice.s de poser leur regard à plusieurs endroits en même temps : regarder la fabrication et la manipulation de l’image en direct et voir l’image animée projetée sur les parois du nid. Un aller-retour visuel entre la fabrication et l’illusion, principe actif et ludique pour le public de tout âge, qui s’amuse à poser son regard là où il le sent !
La musique est présente à travers les voix, qui chantent en polyphonie ou à l’unisson, jouent avec des tuilages rythmiques, ou se répondent en évoluant dans l’espace.
Les voix sont nues, a capella, ponctuellement soutenues par des instruments à cordes très simples, évoquant visuellement des « cabanes à oiseaux ».
Elles glissent du chant à la parole et de la parole au chant l’air de rien, c’est notre langage à nous, pisteuses-explorateuses de la forêt.
Selon l’âge et la personnalité de chaque spectateur·ices, l’oreille pourra aller cueillir ce qui lui fait écho : le poème chanté, les assonances, le monde bruissant qui surgit de l’extérieur du nid…
Des séquences de pistages ponctuent le récit, pour lesquelles nous nous sommes inspirées des jeux vocaux inuits (kattajjak). À la fois ludiques et sophistiqués, ces jeux prennent la forme de petites joutes rythmiques, où nous explorons différents types de son, gutturaux ou flûtés…. Résonner autre part dans le corps que là où l’on a l’habitude, c’est aussi donner à entendre d’autres émotions, un autre rapport au monde.
Awena BURGESS
Elle entre dans le chant par les musiques du monde. Elle s’initie à l’arabe, l’hébreu puis au rromani (langue tsigane). Elle chante dans différents ensembles de musiques balkaniques et méditerranéennes, et crée Balval, musique tsigane à caractère imaginaire, avec lequel elle tourne pendant dix ans et enregistre trois albums.
Au théâtre elle collabore en tant qu’interprète et compositrice avec la Cie Petite Lumière, pour le spectacle jeune public Les animaux de tout le monde, d’après le poète oulipien Jacques Roubaud, puis C’est Bizarre l’écriture, spectacle hommage à l’écrivaine Christiane Rochefort. En 2012, elle rejoint la Cie Les Anges au Plafond, pour le spectacle Les Mains de Camille, puis Le Bal Marionnettique. Une rencontre fondamentale, par laquelle elle découvre le théâtre visuel, et explore de nouvelles facettes de son instrument.
Elle travaille également avec l’association Tournesol, et chante au chevet des patients dans les hôpitaux. Parallèlement à son parcours scénique, Awena enseigne le chant auprès de choeur d’enfants et d’adultes.
Chanter et jouer avec et dans l’image, mêler le chant à la narration est ce qu’elle préfère. Avec Maw Maw, concert trans-aquatique, et aujourd’hui avec Le Langage des Oiseaux, elle continue de circuler avec Marie Girardin à travers l’image, la parole et le chant.
Marie GIRARDIN
Après avoir suivi une formation de comédienne à l’Atelier-École Charles Dullin et au conservatoire du Xème arrondissement de Paris, Marie Girardin multiplie et entrecroise les moyens d’expression qu’elle met au service du récit.
Elle participe à de nombreux projets (avec notamment Le Théâtre Sans Toit, Philippe Garrel, La Péniche Opéra, Albin de la Simone, La Palpitante compagnie, les Ateliers de Pénélope, La Mécanique du Fluide), en explorant tour à tour et souvent en même temps, le jeu (théâtre et cinéma), la marionnette, le théâtre d’objet, l’écriture de plateau, l’ombre, se passionnant pour la technique de l’image rétroprojetée, le chant et plus récemment pour la mise en scène.
En 2008, elle entame une collaboration intense et joyeuse avec Les Anges au Plafond : comédienne dans Les Mains de Camille et Les Nuits polaires, créatrice d’images rétroprojetées dans R.A.G.E et White Dog et assistante à la mise en scène avec Brice Berthoud sur Le Bal Marionnettique et Le Nécessaire Déséquilibre des choses.
Elle prend maintenant un plaisir infini à entremêler ces fils artistiques, à croiser les disciplines pour ses propres projets : Maw Maw, concert trans-aquatique, Pierre et Les Louves et aujourd’hui Le Langage des Oiseaux, création pour la petite enfance.
Awena Burgess et Marie Girardin se rencontrent en 2012 sur Les mains de Camille, spectacle de la compagnie Les Anges au Plafond.
Mues par le désir de développer le dialogue entre musique et image rétroprojetée, elles créent avec Martina Rodriguez un premier spectacle : Concert transe-aquatique (2018).
Ce spectacle marque la naissance du Collectif Maw Maw.
Le Collectif Maw Maw rassemble autour d’elle une joyeuse bande d’individus de tous horizons : créateur.ice.s venu.e.s des arts visuels, du théâtre, de la musique, de la danse, de la poésie… Toutes et tous passionné.e.s par les étonnants objets qui naissent des interactions entre leurs pratiques techniques et artistiques. Ensemble, iels inventent un langage sensoriel, protéiforme, pour raconter des histoires dans lesquelles chacun.e trouvera sa porte d’entrée, son chemin d’émotion.
En mars 2022, iels créent Le langage des oiseaux, spectacle tout public à partir de 3 ans. Premier volet d’un triptyque sur le thème de l’exploration des langages qui nous relient entre vivant.e.s.
Le second volet, La danse des tarentules, spectacle tout public à partir de 6 ans verra le jour en novembre 2024.
Le dernier volet s’adressa à la pré-adolescence, le moment où l’on invente un langage dissident qui viendra bousculer celui des adultes puis l’imprégner d’un souffle nouveau.
Le Collectif Maw Maw est artiste associé du théâtre Le Grand Bleu à Lille, Scène conventionnée d’intérêt national « Arts, Enfance, Jeunesse » de septembre 2024 à juin 2027.
Le Collectif Maw Maw est implanté à Lille.
Dans une merveilleuse installation tout en transparence le public assiste à une aventure joyeuses ponctuée de rencontres soudaines ou improbables.(…) Chaque séquence invite les enfants comme les adultes à participer par leur présence à l’exploration d’un monde bruissant et mystérieux, au plaisir de l’invention d’un langage. Françoise Sabatier Morel – Télérama TTTT
Bien à l’abri dans une petite yourte douillette, on découvre le langage de deux faiseuses de poésie. Le langage de ces oiselles-là est de plusieurs natures : musique, chant, images dessinées, théâtre d’ombres, masques, objets… Elles sont poétesses, « explorateuses » comme elles disent, joyeusement inventeuses et sûrement un peu magiciennes, à l’écoute des plus petits signes et traces délicates. (…) Echo à la langue des oiseau, la musique nous transporte dans des sonorités d’ailleurs. Les deux artistes nous convient à un pistage poétique de notre lien au sauvage, elles se transforment et nous avec. On pourrait les suivre longtemps. Maïa Bouteillet - Paris Mômes