En raison de l'épidémie virale du COVID-19, nous sommes donc dans l'obligation d'annuler tous les spectacles qui devaient être présentés à DSN - Dieppe Scène Nationale, entre le lundi 16 mars et le samedi 11 avril 2020, dans la Grande Salle et au Drakkar.
L'équipe de DSN
Crépuscule/Vampyr et Spoken Word Tragedy sont présentés simultanément à 22h et à 23h15. Les spectateurs sont invités à découvrir ces deux propositions dans l'ordre qu'ils souhaitent au château médiéval de Dieppe, ouvert exceptionnellement à la nuit tombée !
Du slam rock, poétique et cathartique à la rencontre de l'autre.
— Autrice, dramaturge, metteuse en scène et performeuse, Louise Emö est une jeune artiste (d)étonnante. Elle rencontre le slam à 14 ans et entretient depuis toujours un rapport très pointilleux avec la langue. Dans Spoken World Tragedy (SWT), elle est seule en scène avec pour complices un micro et une bande sonore vitaminée Rock & Rap.
— Ici et maintenant, Louise Emö fait dialoguer diff érentes formes d'art de la parole : la parole documentaire recueillie sur le territoire, au gré des rencontres et des inspirations ; la parole pamphlétaire ou critique sociale et la parole autobiographique. Entre l'intime et l'universel, s'écrit une poésie de l'instantané, dans un « fl ow » continu et obsessionnel. Une sorte de pho- tographie de la société qui se révèle au contact de l'autre à travers les mots et leur musicalité et dépeint ses états d'âmes autant que l'état du monde. Parlée, chantée, jouée, dansée, la parole est au centre de cette partition.
Direction artistique, écriture et interprétation Louise Emö. Dramaturgie et coaching à l'écriture Muriel Bucher. Création lumière Denis Desanglois. Régie son à vue et featuring à l'interprétation Elise Fontaine. Création sonore Elise Fontaine, Harry Charlier, avec les enregistrements des collégiens du Val de Vire.
Une création de La Pac / La Parole au centre. Soutiens : l'ODIA, CDN Normandie- Rouen, Festival Mythos et du Grand Parquet (Théâtre Paris Villette), DSN – Dieppe Scène Nationale, Théâtre de l'Ancre à Charleroi.
© photo : Clélia Rochat
Un projet scénique, performatif et poétique au coeur des mots trop grands
Une fresque chorale, une frasque colossale
Nous mettons en place une machine à se débarrasser des notions qui nous entravent avec les inconnus que l'on croise dans la rue et à qui l'on s'adresse le soir sur scène (mais l'on s'adresse à tout le monde). Pas à pas se tisse la toile des voix et des visages rencontrés lors de nos voyages. Dans chaque lieu, on joue une prestation différente autour de ce que nous avons appelé LES
MOTS TROP GRANDS. Nous proposons ainsi une dramaturgie de la sublimation, directement applicable in situ.
A court terme, nous souhaitons créer de toutes pièces la pièce dans plusieurs villes et villages partenaires, autant d'unités de lieu correspondantes.
A moyen terme, se déploierait la fresque, l'utopie, aussi au sens propre, du lieu qui n'existe pas. Les tragédies locales se joueraient toutes en même temps, acte de catharsis coordonné. On tuerait le couple en Suisse, la politesse au Burkina Faso et l'hypocrisie en Nouvelle-Calédonie.
L'objet : la parole de l'autre, recueillie, restituée, reliée.
L'effet : performatif, direct, cathartique.
Le motif : parler vite et bien pour ne pas mourir statique et demain.
Destinataire : tout un chacun.
A l'heure de l'ubérisation de la relation, la SPOKEN WORD TRAGEDY vise à remettre le lien physique, In Real Life, au coeur du fictionnel.
SPOKEN WORD TRAGEDY est un projet de fusion entre deux types de prises de parole, l'une documentaire et l'autre pamphlétaire, qui passe par le prisme autobiographique de la performeuse et se rassemblent en un cri : celui du contact visant à exploser le cadenas avec l'inconnu le temps d'un trajet. Cri d'un trajet, trajet d'un cri, tragédie au micro, micro-tragédie. Les règles du jeu sont simples. L'idée est de mettre en danger réel l'artiste dans sa pratique et de le mettre dans des conditions de production de son travail intrinsèquement liées au contenu délivré : l'inadéquation, la révolte, l'angoisse ressenties au quotidien face à l'ordre des choses injuste et morose, l'étonnement renouvelé face aux miracles langagiers entendus au supermarché, les fugaces moments de solidarité dans le bus, les grandes phrases géantes à la BMKoltès attrapées à la volée, les confidences existentielles extra-ordinaires issues du transport pénible et quotidien.
Ainsi, dans le bus 95 de Montparnasse à Porte des Lilas :
« Moi, ça ira mieux quand je serai mort. J'ai raté ma vie, mais c'est pas grave, parce qu'au moins la femme et les enfants que j'ai pas eus, c'est des infidélités et des racailles en moins. Mais je perds pas espoir, je crois en la réincarnation. »
Ce terreau d'observation du minime, à provoquer pour le glaner, dans la terre et l'air du territoire où la PAC s'implante, constitue la matière première du travail. La mission des performeurs : la métaboliser, l'organiser et la restituer, le plus loyalement et poétiquement possible, sur le plateau nu. Se déplacer soi pour rencontrer l'autre, pour la réduction de l'écart entre la vie et le plateau. Ce n'est pas la performeuse qui modifie le réel, c'est le réel qui la traverse.
Pas à pas, lieu après lieu, visage après voyage, se façonnerait ainsi la fresque de la SPOKEN WORD TRAGEDY.
Autrice, dramaturge, metteuse en scène, slameuse et traductrice, Louise Emö intègre l'INSAS (Institut National Supérieur des Arts du Spectacle) à Bruxelles après une formation en lettres et langues, en Hypokhâgne et Khâgne spécialité Cinéma à Rouen et à l'École d'interprètes et de traducteurs de Paris. Elle rencontre le slam à 14 ans et entretient depuis toujours un rapport pointilleux à la langue. Elle cherche à faire coexister des formes d'art de la parole, sur un plateau, de façon scénique et conflictuelle, puriste et urbaine.
La PAC (La ParoleAuCentre) est une compagnie portée par l'autrice et metteuse en scène Louise Emö. Son projet est contenu dans son nom : la parole au centre, qui a valeur de manifeste et se décline selon une méthode qui puise dans la performance. La modalité de présentation de soi fait partie intégrante de la démarche artistique.
La théâtralité se construit essentiellement sur un triple mouvement de recherche : le développement d'une pâte poétique, au sens dramaturgique et littéraire ; la recherche d'une esthétique épurée qui met le performeur à l'honneur, entre improvisation semi-écrite et chorégraphie de la partition ; une arborescence entre les formes où se font écho des motifs formels et thématiques (la centralité de la direction d'acteur, la fascination pour la tragédie, la notion de mots trop grands, le truchement de la réécriture).
Les projets scéniques, performatifs, poétiques, comme des tentatives de réduire l'écart entre la vie et le plateau, balancent entre un format spoken word / direction d'acteur.ice avec Louise sur le plateau accompagnée de featureur.se.s, et des mouvements d'ensemble d'acteurs avec Louise en metteuse en scène.