En raison de l'épidémie virale du COVID-19, nous sommes donc dans l'obligation d'annuler tous les spectacles qui devaient être présentés à DSN - Dieppe Scène Nationale, entre le lundi 16 mars et le samedi 11 avril 2020, dans la Grande Salle et au Drakkar.
L'équipe de DSN
C'est l'histoire d'un parcours, celui de la résilience.
— « Il m'arrive quelque chose d'improbable. Le jeudi 19 septembre 2017, ma famille biologique me retrouve. J'ai un frère et une soeur. Mes racines ne sont pas celles que je croyais connaître et l'histoire de ma vie n'existe pas. Je me suis construit sur des mensonges. Tout se bouscule. Et au-delà de mon vécu (celui que je connais mêlé à celui que je découvre), des questions se posent à moi. »
— Sur scène : juste un sol, un couloir comme un chemin à parcourir et Nicolas Petisoff. Il nous propose une visite guidée intérieure à la rencontre avec le mensonge qui est son histoire. Dans une ambiance très douce, il se raconte en traversant les évènements qui ont marqué la construction de son identité (son adoption, sa famille adoptive, l'alcoolisme et la tentative de suicide de son père, le mariage pour tous, son métier, ses ami.e.s...). Dans ce spectacle très personnel, il questionne la recherche et la construction de sa propre identité, le rapport entre des vérités multiples. Où est le vrai et où est le faux dans chacune de nos vies ? Un moment intime et bouleversant à partager.
Concepteur, auteur, comédien Nicolas Petisoff. Musicien, compositeur Guillaume Bertrand. Collaborateur artistique, régisseur général Denis Malard. Direction d'acteur Emmanuelle Hiron. Construction François Aubry. Création lumière Benoît Brochard. Conseil en écriture Ronan Chéneau. Visuel original © Karosabutkiss.
Production 114 Cie / Nicolas Petisoff. Production déléguée CPPC – Centre de Production des Paroles Contemporaines. Co-Production CDN de Normandie-Rouen, Théâtre L'Aire Libre, DSN Dieppe Scène Nationale, L'Unijambiste Cie. Soutiens Festival Art et Déchirure (Rouen), Festival Mythos (Rennes), la ville de Rennes, CCR – Les Dominicains de Haute-Alsace (Guebwiller), Au Bout du Plongeoir (Tizé), ATP des Vosges (Epinal), Festival Fragment(s) - la Loge (Paris). La création de ce spectacle a bénéficié du soutien financier de la Spedidam et de Spectacle vivant en Bretagne.
© photo : David Moreau, Esther Launey
Il m'arrive quelque chose d'improbable. Le jeudi 19 septembre 2017, ma famille biologique me retrouve et je découvre un frère et une sœur. Moi l'enfant unique, qui me définis par une vie déjà chargée en rebondissement, je découvre un passé, une mère « fille-mère » forcée à m'abandonner à ma naissance, elle avait 17 ans ½, elle vivra avec ce poids et cette douleur jusqu'à sa mort.
Mes racines ne sont pas celles que je croyais connaître et l'histoire de ma vie n'existe pas. Je me suis construit sur des mensonges. Tout se bouscule. Et au-delà de mon vécu (celui que je connais mêlé à celui que je découvre), des questions se posent à moi.
Je me prends en pleine figure le « to be or not to be », le « qui suis-je ? », le « quel homme je suis devenu et quel homme je veux devenir ? ». D'où me viennent finalement les valeurs que je wporte ? L'être humain après lequel je cours et que j'essaie de faire évoluer est bâti sur quoi… concrètement ?
Dans ce travail, je vais questionner la construction personnelle, la recherche de sa propre identité, le rapport entre la vérité que l'on assume et la réalité que l'on découvre. J'aimerais partager avec le monde ces questions qui m'animent et qui me bousculent. Je n'ai plus aucune certitude.
J'ai demandé à Ronan Chéneau de m'accompagner pour m'aider à écrire mon spectacle parce que son rythme et sa sincérité sans détours me plaisent. Il a accepté.
Je vais m'entourer aussi du duo de Bloombox, Guillaume Bertrand en musicien et Denis Malard comme complice de mes envies, il mettra mes questionnements en son et en lumière.
J'invite aussi François Aubry, il m'aidera à concrétiser les images scénographiques dont je rêve. Le milieu « D.I.Y. » dans lequel il évolue et son expérience au Théâtre Nationale de Bretagne consolideront mes visions.
Je travaille avec Karosabutkiss au visuel de l'affiche, c'est un geste important pour moi car je crois en la puissance de l'image, j'ai foi en ce que l'art et la culture provoquent dans l'intimité d'un échange entre l'œuvre et l'individu.
David Gauchard et Emmanuelle Hiron seront mes yeux et mes garde-fous sur parpaing, ils m'assisteront, m'accompagneront et me dirigeront dans le processus de création.
Mon spectacle s'appelle parpaing, c'est l'histoire d'un parcours, celui de la résilience.
Le parpaing est à la fois un poids, un matériau de construction, c'est la fondation ; il me rappelle d'où je viens, une low-middle-class de zone indus, Cora, Flunch, les maisons Phoenix. Ce milieu est le lien, le fil rouge qui relie mes vérités multiples.
Nicolas Petisoff
Au plateau, j'imagine 3 étapes, comme 3 actes, j'ai envie de 3 actions.
Juste un sol, un couloir, comme un chemin à parcourir. C'est du carrelage, celui des maisons Phénix. Y-a-t'il au but au bout de ce couloir, quel est l'objectif du chemin parcouru ?
Je propose une visite guidée intérieure. La rencontre avec le mensonge qu'est mon histoire. Dans une ambiance très douce, je me raconte en traversant les évènements qui ont marqués la construction de mon identité (mon adoption, ma famille adoptive, l'alcoolisme et la tentative de suicide de mon père, le mariage pour tous, mon métier, mes ami.e.s, etc...).
Ensuite, je voudrais parler du bouleversement : cette réalité qui me rattrape, cette famille qui me retrouve et qui s'impose comme étant la seule vérité sur ma vie. J'ai été désiré par ma mère qui a été contrainte de m'abandonner, j'ai 3 états-civils, mon identité première est un mensonge, je ne suis plus seul.
Je voudrais, pour finir le spectacle, ouvrir la réflexion sur cette question du rapport personnel et intime à la construction de soi, loin de moi l'idée de moraliser le concept de vérité ou de mensonge, simplement se rendre compte que dans une vie, une vérité peut en chasser une autre, le secret et le non dit sont dans toutes les vies, le seul encrage auquel on puisse se raccrocher est au fond de soi. Je voudrais me faire tatouer dans cette séquence car plus je me marque la peau et plus je me reconnais. Ou je me tatouerais peut-être moi même, en réel ou en trichant... qu'importe ? Où est le vrai et où est le faux dans chacune de nos vies ? En arrière plan, peut être un vidéo-clip de l'environnement dans lequel j'ai grandi, la zone indus, peut être des bribes de moi petit, peut être des moments de vie de ma famille biologique... sans moi.
Comédien / concepteur de parpaing / co-auteur
Je suis né le 23 juin 1979 à Limoges (alors que mon état civil stipule Bellac), c'était un samedi.
Je découvre le théâtre pendant mes années collèges dans le cadre d'un atelier, c'était les mercredis, et depuis je n'ai jamais arrêté d'être passionné. Ma formation professionnelle démarre au Conservatoire de région du Limousin sous la direction de Michel Bruzat. Je poursuis mon apprentissage à l'Académie Théâtrale de l'Union à Limoges durant 2 ans de formations à l'art du comédien, cette institution est alors dirigée par Paul Chiributa et Silviu Purcarete.
J'exerce depuis 1999 mon métier de comédien et d'assistant à la mise en scène au sein de plusieurs compagnies, et cela tous les jours de la semaine : l'Unijambiste Cie dirigée par David Gauchard (Mademoiselle Julie, 2000 ; Halmet thèmes/variation, 2004 ; Projet Vodka, 2005 ; Des couteaux dans les poules, 2007 ; Hedda Gabler, 2008 ; Richard III, 2009 ; Le songe d'une nuit d'été, 2011 ; Ékatérina Ivanovna, 2013 ; Inuk, 2015 ; Der Freischûtz, 2015 ; Le Fils, 2017 ; Le temps est la rivière où je m'en vais pêcher, 2018), la Poursuite/Makizart dirigée par Hala Ghosn (Beyrouth adrénaline, 2006 ; Apprivoiser la panthère, 2010 ; L'Avare, 2015 ; Une cigarette au sporting, 2018). À la croisée de mon parcours professionnel, je travaille avec Vincent Macaigne (Dom Juan et Sganarelle pour Arte/la Comédie Française, 2013), Alain Platel (work shop, 2003), Maurice Atias (La poudre au coeur, 1995), Fadhel Jaïbi (Grand Ménage, 1998), Philippe Labonne (Lucrèce B., 1995 ; Dandin, 2001 ; La Cerisaie, 2001), Yann Karaquillo (Roberto Zucco, 1996), Filip Forgeau (Roulette russe, 1999 ; Hôtel des sacrifiés, 2000), Sandy Seneschal (9m3, 2012 ), Charlie Windelshmit, Céline Garnavault, Emmanuelle Hiron (Les Résidents, 2015), Frédérique Délias (Salope, 2011), Stéphane Raveyre. J'ai co-fondé, en 2006, le Collectif RK/Relou Krew avec Anne-Sophie Tarnaud, ils y développent un travail autours des auteurs contemporains, dont Ronan Chéneau (D.I.Y., 2011 ; Richter D.I.Y., 2012 ; Chéneau D.I.Y., 2013 ; Kabaret Kolère, 2015)).
Le 19 septembre, un jeudi, ma vie bascule et je rencontre une nouvelle famille. Je veux mettre aujourd'hui mon expérience au service de mon propre projet, Parpaing.