Attention, cher spectateur, avant qu’on ne siffle le départ, certitudes, vérités et principes devront être déposés à la consigne de la gare !
Adapté du roman éponyme de Joëlle Écormier, Théodore, ou le passager du rêve nous embarque dans la quête amoureuse onirique de Théodore, rythmée au flot de rencontres incongrues et surprenantes. Quand Théodore se rend à la gare ouest des rêves pour son impossible quête, il s’adresse au chef de gare, une vieille chouette hulotte nommée Aristophane pour le guider dans son voyage. Ensemble, ils embarquent dans le train des rêves à la découverte d’univers fantastiques, peuplés de personnages magiques et rocambolesques. Une très belle histoire portée par une ambiance sonore envoutante, parfois créée en direct par les comédiens, et une machinerie féérique pleine d’invention au service de marionnettes en carton ou fabriquées à partir d’objets de récupération. Ici l’imaginaire est roi mais l’illusion se fabrique sous nos yeux. Un véritable enchantement à découvrir en famille.
« Petite boutique des bonheurs grande ouverte sur l’imaginaire (…) De bien belles étincelles et d’ingénieuses ficelles provoquées par les artificiers du spectacle vivant. » LE JOURNAL DE L’ÎLE (Île de La Réunion)
« Ici, l’imaginaire est de sortie et l’on voit l’envers du décor et l’illusion se fabriquer, dans une quête chimérique de l’absolu. Et quand l’horloge de la gare ouest des rêves rappelle à la réalité, le réveil est brutal. »
BRIGITTE RÉMER – THÉÂTRE DU BLOG (CRITIQUE CULTURELLE) – JUILLET 2013
« Les Alberts et leur Théodore ont également la cote, et ça se comprend, car plus que de la marionnette c’est un spectacle complet et parfait ».
MARINE DUSIGNE - LE JOURNAL DE L’ILE – AVRIL 2013
« Une alliance littérature, marionnettes, vidéo et peinture qui fait honneur au métissage artistique. »
CLICANOO (PRESSE ÉCRITE LOCALE) – FÉVRIER 2013
« Incontournable Théodore, le passager du rêve ».
JULIE BORDENAVE – MOUVEMENT.NET (PRESSE WEB)
« Une invitation à la rêverie à laquelle nul ne saurait résister(…) Un spectacle de marionnettes en carton valant son pesant d'or ! »
PILS (MAGAZINE CULTUREL LOCAL) – JANVIER 2013
Mettre en scène Théodore, c’est mettre en scène une fantasmagorie. Théodore est un rêve, raconté au matin par un ami, dans le calme d’un début de journée. Notre protagoniste porte en lui la marque de toutes les humanités, une trace de tous nos désirs.
Pourquoi éprouve-t-on, dès la première scène une très forte amitié pour cet individu mystérieux et obstiné? Comme la chouette Aristophane, chef de la gare des rêves et guide de Théodore, nous voulons nous mettre dans les pas du rêveur. Nous aussi voulons l’accompagner dans son impossible Quête.
Que cherche Théodore ? Cherche-t-il l’Amour ? Est-il un rêveur osant braver l’interdit des voyages dans les autres mondes, s'obstinant à retrouver un être rencontré en songe? Ou, plus simplement est-il à la recherche de lui-même? Joëlle Ecormier a écrit bien plus qu’une histoire peuplée d’êtres étranges et de situations fantaisistes. Joëlle, comme souvent dans ses écrits, nous ouvre toutes grandes les portes de notre inconscient, elle nous offre d’emprunter le chemin de nos vies et de nos sommeils.
Ce monde des rêves appartient à notre intimité, nous ne pouvons qu'évoquer ce territoire, le représenter serait bien audacieux. Il est mouvant, insaisissable car ne répondant à aucune de nos lois terrestres. Notre inconscient, pudique ne se dévoile pas, tout juste pouvons-nous l’apercevoir, fuyant au levé du soleil, ne laissant en pâture à nos esprits embrumés que quelques images flottantes, imprégnées de nos désirs, de nos espoirs et de nos craintes intimes.
Suivons Théodore et laissons aux comédiens le soin de nous raconter cette histoire, la construire sous nos yeux. L'élaboration en direct des décors, des ambiances, sont pour nous une façon de pénétrer dans cet inconstant monde des rêves. Je souhaite que la mise en scène de ce court roman libère les canaux de l’inconscient. En combinant les différentes énergies portées sur le plateau, que le spectateur s’invente, comme nous le faisons en solitaire à la lecture du texte de Joëlle, l’histoire de Théodore et de sa quête. J’aspire à une mise en scène inconsciente, un acteur conscient, un spectateur voyant.
ÉRIC DOMENICONE
Un petit être apparaît sur le chemin. Aristophane et Théodore l’observent attentivement.
Aristophane : Vous cherchez votre chemin ?
Le Petit être (le regarde, un peu méfiant) : Ce n'est pas moi qui suis perdu, Monsieur.
Aristophane : Ah non ?
Le Petit être : Nullement. Hum hum. Voyez-vous, les gens ne font pas attention à leurs affaires. Ils les déposent n'importe où et s'étonnent de ne les retrouver nulle part. Il suffit de se trouver dans ce nulle part. C'est inimaginable ce qu'on peut dégoter ! Mais attention, je ne ramasse pas tout.
Théodore: Peut-être avez-vous trouvé ce que je cherche.
Aristophane : Oui, nous cherchons depuis …
Le Petit être : Laissez-le dire ! (A Théodore) Est-ce que cela peut tenir dans une malle ?
Théodore fait signe que non.
Le Petit être : Comment est-il grand ? Grand comme ci ou comme ça
Théodore fait signe que c’est encore plus grand.
Le Petit être : Et comment se nomme-t-il ?
Aristophane : Pour être exact, il s’agit de l’a…
Le Petit être (sèchement) : Taisez-vous !
Théodore ne sait pas.
Le Petit être : Ah, c'est ennuyeux ça, si vous vous mettez à perdre jusqu'au nom des choses. Dans ma tête, tout est trié, rangé, répertorié. La taille de l'objet, son utilité, son degré de beauté. Comment voulez-vous retrouver une chose si vous ne savez pas comment elle se nomme ?