Avec un art que le Notte, sa dernière œuvre, dépouillée et classique comme une épure, porte à la perfection, Michelangelo Antonioni poursuit sa méditation solitaire et obstinée. Il s'interroge sur la précarité et l'anachronisme des sentiments, sur quoi les rapports entre les hommes se fondent, dans un monde qui leur échappe et subit les violents contrecoups de la science et du progrès. Le Monde
Maillon central d'une trilogie commencée avec L'Avventura (1960), poursuivie avec L'Eclipse (1962), et consacrée au thème de l’incommunicabilité, La Notte recèle à travers les déambulations de ces héros au cœur de l’architecture moderne milanaise, une tension souterraine qui dit l’éloignement intérieur. Sous la beauté graphique et plastique des images en noir et blanc, point le malaise existentiel. Du très grand cinéma. la Filmothèque du quartier latin
Dans « La Nuit », Michelangelo Antonioni sublime l’ennui à travers Jeanne Moreau, Marcello Mastroianni et Monica Vitti. Sorti il y a près de 54 ans, le film du maître italien évoque à merveille l’errance nocturne. (...) Entre les quatre acteurs, le jeu est réduit à son minimum, les dialogues peu nombreu et soignés, comme pour mieux souligner la langueur et le désarroi qui les habitent. Elle
Conçue en réponse à La Dolce Vita de Fellini, à qui elle ravit son interprète principal, Marcello Mastroianni, La Notte est un précurseur du film d’errance nocturne, un courant aussi souterrain que fertile qui, de Mulholland Drive à Holy Motors, en passant par Under the Skin, continue d’accoucher d’œuvres follement audacieuses. (...) L’univers d’Antonioni est certes moins peuplé que celui de Fellini, mais on s’y agite beaucoup aussi, vainement, le temps d’une fête donnée dans une luxueuse villa de la banlieue milanaise ou à la Bourse de Rome, filmée comme un gallodrome aux parieurs déchaînés. Critikat