THÉÂTRE D’OBJETS MARIONNETTIQUES | DÈS 6 ANS
JEUNE PUBLIC
Mise en scène Johanny Bert
Barbaque Compagnie
Un véritable conte de fée et de mayonnaise.
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C’est l’histoire d’une princesse qui, un jour, réussit une superbe mayonnaise. Conseillers et ministres, cuisiniers et garagistes, tout le monde l’affirmait : quand on réussit une si belle mayonnaise, il faut se marier !
On fit venir les princes d’à côté, ceux des environs, ceux du bout du monde… mais aucun ne fit battre son coeur. Le roi, désespéré, décida d’appeler la fée car elle seule pourrait les aider. Lorsque la princesse la vit arriver, la chose tant attendue se produisit et la magie du coup de foudre fut réciproque.
En vérité, les princesses désirent-elles réellement un prince charmant ? On doit pouvoir dire que les princesses peuvent aimer un prince ou un palefrenier mais aussi une princesse ou une chevalière ! Toutes les histoires d’amour sont belles et doivent être partagées !
Écriture et dramaturgie Aude Denis. Librement inspiré de La princesse qui n’aimait pas les princes d’Alice Brière-Haquet. Mise en scène Johanny Bert. Avec Caroline Guyot. Univers plastique, costumes et sculptures marionnettiques Vaïssa Favereau. Aménagement du décor Amaury Roussel. Peinture Chicken.
© Photo : Horric Lingenheld
Production : Barbaque Cie. Coprods : Le Bateau Feu – SN de Dunkerque, La Minoterie – Dijon, ville de Méricourt, Maison Folie Moulins – Lille, ville de Lille. Soutiens : DRAC Hauts-de-France, Conseil Régional Hauts-de-France.
Il parait que toutes les histoires ne peuvent pas être racontées.
Il parait qu’il y a une hiérarchie, un classement, des préférences.
Il parait que toutes les petites filles ne rêvent que de princes, de châteaux, de robes roses à paillettes.
Il parait que tous les princes sont forts, beaux et intelligents mais ne s’intéressent qu’à la guerre.
Il parait que c’est comme ça depuis la nuit des temps, et qu’on ne peut rien y changer.
Alors…
On a dit à cette princesse-là, la nôtre, que son histoire ne pouvait pas être racontée, et même qu’on l’a jetée à la poubelle… Son histoire…
Alors cette princesse va vous la raconter, justement… Et cette fameuse poubelle en sera le décor, le castelet où vont pouvoir apparaitre tous les héros, toutes les figures qui en ont fait partie.
Une poubelle, des objets en forme de sculpture, des chimères, des poupées de chiffon fabriquées, trafiquées, bricolées pour imaginer les princes, le roi, la reine… Une princesse tantôt héroïne, tantôt manipulatrice de tous ces personnages. Une poubelle carrosse, une poubelle château, une poubelle chambre ou salle de bal…
C’est comme ça que ça commence…
On imagine que tu seras tout près pour tout voir.
On imagine que tu seras tout près pour tout entendre.
On imagine qu’on ne sera pas trop nombreux pour pouvoir se parler comme on dit des secrets.
On imagine qu’on aura du temps pour parler ensemble après le spectacle.
Une princesse oui mais pas que...
Nous sommes dans le 21ème siècle, et le monde nous apporte toujours des rêves de princesse, de château, de royaume, de garçons forts et de filles qui dorment en attendant (un baiser ? Un château ?)
Pourtant, si on regarde bien autour de nous, on peut voir des petites princesses qui les combattent elles-mêmes les dragons, qui ne dorment pas et qui n’attendent rien, elles font. On peut voir aussi des petits princes qui aiment les jolies robes et veulent en fabriquer ou en porter, qui pleurent quand ils sont tristes, et qui ont envie de pouvoir être fragile ou d’avoir peur…
Parce que nous sommes au 21eme siècle on a la chance de pouvoir briser tous les vieux codes et les clichés. Parce qu’une princesse ou un prince est avant tout l’héritier de son propre royaume, qu’elle ou il a la chance de vivre dans un monde où, même si c’est compliqué, elle ou il a tous les possibles devant. Devenir astronaute, pompier-e, cuisinier-e, garagiste, infirmier-e, musicien-ne, président-e, éléveur-se de moutons s’ils en ont envie.
Pouvoir AIMER qui on veut, sans se poser de questions, sans se sentir jugé… Si je suis la princesse de ma vie alors je peux aimer un prince, un chevalier, un palefrenier, un écuyer… Mais aussi une princesse, une fée ou une chevalière !
Voilà ce qu’on doit pouvoir dire aujourd’hui, quand on est petit et qu’on nous raconte des histoires de princesse.
Toutes les histoires d’amour sont belles…
Toutes les histoires d’amour doivent être partagées…
Toutes les histoires doivent être racontées…
Et qu’on n’est jamais trop petit pour parler d’amour…
Extraits du texte La Princesse qui n'aimait pas…
Prologue : la poubelle
La Princesse :
Mon histoire. Elle est là. Ici. Dans la poubelle.
Elle est là, tremblotante, encore toute belle.
Qui donc a décidé qu'elle était à jeter ?
Mais qui l'a balancée. L'a lâchée, l'a larguée ?
Comme un papier gras. Un vieux cornet de frites.
Comme un sac en plastique ou un pull plein de mites,
Un yaourt périmé, un mouchoir usagé.
Elle est là, je la vois. Oh recroquevillée !
Il faut que je la sauve et la sorte de là.
Bon. Courage ! Allons-y ! Allez Timothéa !
Elle est là au milieu des couches de Kevin,
Beurk des fruits abîmés, les vieux bas de Janine,
Une queue de cerise, un reste de couscous,
Une tong, mais c'est quoi cette perruque rousse ?
Et voilà mon histoire avec tout ce qui est
Cassé, jeté, froissé, sale et endommagé,
Tout ce qui fait honte et encombre et qui pue.
Tout ce qu'on élimine ou qui a disparu.
Mais pourquoi mon histoire est là dans la poubelle ?
Moi je ne comprends pas. Elle est pourtant très belle.
Mais ça dérange qui ? Je ne veux pas me taire.
Mon histoire écoutez, je peux en être fière.
Sc 2 : Les princes voisins
La Princesse :
Un garde annonça : “Voici le Prince Gros-Bras”,
Suivi d'un son de cor, de trompette ou tuba.
Pom pom pom pom pom pom pom pom pom pom pom paaaahhh !
Il est entré. Très fort et sans un poil de gras.
Le Prince Gros-Bras :
Princesse suivez-moi, faisons le tour du bois.
La Princesse :
Dans ses bras, il m'a prise. Il a couru, ouh là !
Il a sauté, roulé. Il a foncé dans l' tas.
Il a tout écrasé : les herbes et les oies.
Et les lapins... zou ! on a fait le tour du bois.
Il m'a dit : “Tu bois quoi ?” J'ai dit : “Ben je sais pas.”
Le Prince Gros-Bras :
Un café, un chocolat ?
La Princesse :
Oh non : un soda !
Le Prince Gros-Bras :
J'aime vivre au grand air, loin des murs, loin des toits.
Je serai fort pour deux : pour toi et puis pour moi.
Avec moi tu verras, plus besoin d'sparadraps.
Et ne t'inquiètes pas : avec moi ça ira.
La Princesse :
J'étais pas sûre de ça en rentrant chez moi.
C'était bien joli ces bons gros muscles ma foi.
Avec lui plus besoin d'haltères ni de poids.
Et bien pratique aussi pour porter dans ses bras,
Les courses et les enfants : tout à la fois, quoi !
Tous ses soucis aussi. Et les miens pourquoi pas ?
Comment lui dire alors, que ça n'était pas ça.
Que ça n'était pas lui, non. Pas lui avec moi.
En fait ça n'allait pas. Ben, c'était comme ça.
Alors j'ai dit : “Bon. Bon. C'est pas que. Je sais pas...
Non, non t'es vraiment bien. C'est vrai quoi. Ah là là...
Et c'est sorti tout seul. J'ai crié : “C'est pas toi !”
Catastrophe, oh là là : c'était très discourtois.
Pas gentil, pas aimable et vraiment pas sympa.
Le roi a dit : “Eh ben voilà ! Et patatras !
L' Amour, tu sais, ça s'apprend, un peu à la fois.
Un jour après l'autre, ça vient pas comme ça.”
Ma mère a dit : “Et bing et clac. Eh quoi ? Et aaahhh !!!”
Puis elle a dit aussi : “Si tu savais parfois...
L'amour c'est tout léger : ça vient et ça s'en va.”
Mais moi j'en voulais pas, d'un Amour comme ça.
J'voulais un truc puissant et solide à la fois.
Un truc qui me renverse et fasse des dégâts.
Un truc fort qui résiste à tous les aléas.
Pas comme dit maman, pas comme dit papa.
Et qui ressemble pas à ce Prince Gros-Bras.
J'en veux pas d'un Amour comme ça ! J'en veux pas !