THÈMES
Nous avons choisi cette histoire parce qu’elle explore différents thèmes qui nous semblent essentiels à l’épanouissement d’un enfant, cet adulte en devenir.

La Famille : on dit qu’il y a deux familles, celle qu’on ne choisit pas et celle qu’on choisit. D’où l’on vient, où l’on va? Connaître son histoire c’est avoir une relation intime avec soi. C’est avoir une représentation de soi-même et avoir la possibilité de se positionner par rapport aux autres.

La Nature : La nature nous montre l’exemple de la diversité et de l’harmonie. Elle est complexe. Elle inspire l’Homme qui sait la regarder. Quelle relation voulons-nous avoir avec elle? L’observer, c’est la préserver, c’est défendre un monde plus harmonieux, moins violent.

La solidarité et l’entraide comme facteurs de développement : découvrir la joie de vivre ensemble, et la richesse que ça représente.

Nommer les choses par leur noms : appréhender la complexité du monde par la désignation des choses, des objets, des individus. Nommer c’est connaître. Connaître c’est trouver sa place dans le monde.

IMAGES
La maison, imaginée par l’auteure, où cohabitent le moineau, l’aloès, le chat et les mille-pattes fait penser à la réalité d’un dessin-animé, où tout est possible. D’où l’envie de travailler avec Jean-Christophe Leforestier, cinéaste et dessinateur, afin de créer cet univers.

« Dès qu’il s’est agi d’imaginer une adaptation du conte de Ludmila Oulitskaïa, l’envie de fabriquer des images est venue : des images qui pourraient accompagner le jeu, d’une façon ou d’une autre. Dans la mesure où la création de ce spectacle est intimement liée à la tenue d’ateliers destinés à un même groupe d’enfants (11 enfants de 6 à 11 ans), on a souhaité commencer de réaliser avec eux des images. Leur proposant quelques moments du conte, afin de voir comment ils pouvaient les représenter.
La technique adoptée est celle d’animations, image par image, sur un fond d’incrustation vert. Les enfants, donc, découpaient et animaient des personnages du conte, puis dessinaient, ou filmaient en prise de vues réelles, un décor adapté.
Le résultat, vivant, nous a plu. Notamment dans sa diversité. L’idée germait d’utiliser ces images, pas vraiment comme une illustration imposée, plutôt comme la possibilité d’offrir aux spectateurs différents points de vue sur un même moment du conte. À ce point du travail, on essaie donc, à la fois de déterminer quels autres moments pourraient ainsi trouver une incarnation ; et comment ils apparaitraient sur le plateau.
Deux hypothèses cohabitent : Ces images seraient incorporées, « fondues » dans certains des éléments de la scénographie : meubles, objets, liées à eux, les accompagnant, les « colorant » par moments. Ou bien, projetées sur un rideau à la trame ajourée, elles seraient toujours plus ou moins présentes, mais d’autant plus visibles que la lumière s’atténue à l’avant ou à l’arrière de cet espace, tantôt opaque, tantôt transparent, tantôt rideau, tantôt écran. »

SONS
Ludmila Oulitskaïa donne corps à des personnages authentiques dont la voix, les intonations, les chants nous parviennent. Chaque personnage possède sa propre mélodie. La rencontre avec Philippe Morino, compositeur et musicien, permet à ses voix musicales de trouver leurs formes et de prendre vie.

« Aucune approche musicale d’un projet théâtral n’est identique. Celle-ci ne déroge pas à la règle. Il y a deux comédiens-chanteurs.
Il y a des stages de « création théâtrale » avec des enfants, le futur public, en quelque sorte.
Et il y a cette langue, très musicale, qui nous parle de nous, frères humains, à travers une association improbable de plante, de mammifère, d’oiseau et d’insectes.
Une langue qui invite au chant.
Il y aura des chansons, oui.
Il y aura des atmosphères sonores construites avec nos petits stagiaires.
Il y aura des musiques, bien sûr, réalisées aussi avec un matériau sonore que nous aurons fabriqué avec les enfants, qui sont parfois instrumentistes.
Une palette un peu bruitiste et très rigolote, que nous aurons construite à travers nos rencontres avec ce groupe de petits créateurs.
Une source de jouvence bienvenue pour un vieux compositeur. »

SCÉNOGRAPHIE ET COSTUMES
Enfin, pour créer cette maison hors normes et aider à l’apparition des différents personnages, nous faisons appel au scénographe et costumier russe Yuri Namestnikov. Son regard de peintre nous est très précieux pour le choix des éléments du décor et pour la création d'un univers où se côtoient objets réels et objets dessinés ou filmés. Nous souhaitons que le spectacle soit beau, coloré et surprenant comme le regard d'un enfant qui découvre le monde.

Ludmila Oulitskaïa est une femme de lettres russe. Née dans le sud de l'Oural où ses parents moscovites se sont réfugiés pendant la guerre, elle suit des études de biologie à Moscou dans les années 60. Plus tard, elle perd sa chaire de génétique quand les autorités soviétiques s'aperçoivent qu'elle prête sa machine à écrire à des auteurs de samizdat.

Elle se consacre alors à l'écriture, d'abord pour la radio et le théâtre. Elle collabore un temps au Théâtre musical juif. Dans les années 80, elle écrit des nouvelles. Mais il lui faudra attendre le démantèlement de l'Union Soviétique pour être véritablement publiée et reconnue. Ses oeuvres sont largement traduites et diffusées à l'étranger. En France, elle est publiée dès la fin des années 80 chez Gallimard. Elle connait un succès critique important et remporte de nombreux prix en Russie et à l'étranger depuis de nombreuses années : le prix "Médicis étranger" pour "Sonietchka" en 1996 ; le prix Booker russe pour "Le Cas du docteur Koukotski" en 2001 ; une distinction de l'Académie allemande de littérature pour la jeunesse en 2015.

En France, elle a été faite chevalier des Palmes académiques en 2003, chevalier de l’ordre des Arts et Lettres en 2004, et officier de la Légion d'honneur en 2014. Elle a publié des romans, des recueils de nouvelles, des pièces de théâtre et des contes pour enfant.

Véra Ermakova,
Comédienne et porteuse de projet.
« J’adore inventer les mondes qui n’existent pas et y croire. Je suis messager, passager, voyageur, lien… je suis fragile comme le talon d’Achille, je suis curieuse comme le petit chiot. Je cherche des étoiles, et des galactiques, et des éclats éclectiques. J’aime… »

Vladimir Barbera,
Comédien.
« Mes racines s'enfoncent dans une terre parfumée de romarin sous un soleil chantant l'opéra. Mon tronc est caressé par la brise de la révolution, parfois il devient couleur de neige et se réjouit en regardant la steppe. Mes branches s'étirent tout autour de moi à la
recherche de l'autre et mes feuilles dansent au rythme des émotions.. »

Mathilde Monjanel,
Regard extérieur / Collaboratrice artistique.
« Mathilde est comédienne et réalisatrice sonore, ce qu’elle aime surtout c’est se glisser dans les mots, dans les récits qui surgissent quand on ouvre les portes. déployer la parole, la déposer dans le corps de l’autre. des autres. se demander comment on tient debout. A tout âge. »

Denis Boyer,
Regard extérieur / Collaborateur artistique.
« Denis a failli s'appeler Rémi. Mais ses parents ont préféré Denis. S'il avait été une fille, il se serait appeler Emilie ou Dorothée. Encore une fois, Denis l'a emporté. À 12 ans, il voit sa soeur jouer dans une pièce et se dit que ce serait bien de faire ça comme métier. Des années plus tard, il réalise enfin son rêve. Et puis il se trouve une bande d'amis. Ensemble, ils se disent que ce serait bien de faire un spectacle sur les noms, l'amitié, la famille et les aventures d'une vie. »

Jean-Christophe Leforestier,
Cinéaste et dessinateur.
« … une personne aimant fabriquer des images, jouer avec elles, réelles ou fictives, capturées ou dessinées. Et oeuvrant afin qu'elles entament, entre elles, un dialogue fécond… »

Philippe Morino,
Musicien, compositeur.
« Philippe Morino est un compositeur mineur mais pas triste. Il est un peu agé mais pas trop. Il fait un métier plutôt facile. En effet, il passe la moitié de son temps à écouter la musique que lui chante une pièce de théatre ou un scénario et l’autre moitié à la faire entendre à ses semblables. La troisième moitié est consacrée à tout un tas de choses qui n’ont rien à voir avec la musique mais un peu quand même, puisqu'il habite au bord de la mer. »

La Compagnie Théâtre DOM a été créée en 2008 en Ile-de-France, par Anton Kouznetsov et Véra Ermakova.

En 2009, Anton Kouznetsov devient responsable pédagogique de l’Académie - École Supérieure Professionnelle de Théâtre du Limousin. Il le restera jusqu’à sa tragique disparition en juin 2013. Il formera une équipe de jeunes comédiens selon la méthode russe.

C’est avec ces héritiers que Véra Ermakova décide de continuer l’aventure Théâtre DOM, et en 2015, la compagnie s’installe dans la région Limousin. Depuis sa création, Théâtre DOM ( Théâtre « Maison » en russe ) s’engage à faire découvrir / redécouvrir au public français des textes russes. L'objectif de Théâtre DOM est de créer des spectacles mais aussi de développer des actions culturelles variées. La compagnie collabore avec des gens de différents métiers ( acteurs, dramaturges, musiciens, chefs de choeur, cinéastes, danseurs, circassiens, dessinateurs ), ce qui nous permet d'imaginer une activité théâtrale complète.

Les projets réalisés :
→ Avant 2015 :
- Le russe sans douleur. Méthode. d’Anton Kouznetsov.
- Graffitis de Julio Cortazar.
- Châtaigne/ Kachtanka d’Anton Tchekhov.
- Les âmes mortes et Histoires diaboliques de Nicolas Gogol.
→ Depuis son arrivée sur le territoire de la Nouvelle Aquitaine :
- Izbouchka, contes russes pour enfants.
- Sur les traces d’Ermak, le tour de la Sibérie en 45 minutes.
- Aquarelles. Cabaret sibérien, d’après les récits d’Alexandre Vampilov.

Les comédiens de la compagnie ont dirigé plusieurs ateliers théâtre pour amateurs, enfants et adultes : Atelier 200 à la MC 93 Bobigny et au Théâtre de l’Archipel à Perpignan, Lycée Van Dongen à Lagny-sur- Marne, à Limoges - Collège Albert Calmette, Collège Pierre de Ronsard, L’Atelier l’Option Théâtre au Lycée Limousin, Lycée des Vaseix, Collège Lycée Auguste Renoir, Lycée des Métiers Antoine de Saint-Exupéry, Maison de Retraite Muret, à Ambazac.