C’est un concert-spectacle, ou un spectacle musical, ou une fanfare circassienne. Ce sont en tout cas deux mondes qui se rencontrent pour notre plus grand plaisir !
Habitué des concert-spectacles hauts en couleurs et en sensations, le Surnatural Orchestra a invité pour cette nouvelle création la compagnie Inextremiste accompagnée de la funambule Tatiana-Mosio Bongonga. Ils ont créé ensemble une forme hybride, sans récit, entre concert et cirque. Les dix-huit musiciens de l’orchestre (cuivres, flûtes et percussions) mélangent jazz et airs populaires tandis que les circassiens évoluent sur d’improbables structures de bois et de bouteilles de gaz… Un ballet musical et acrobatique qui place souvent les membres de cette joyeuse troupe dans des situations limites, aux abords du vide, les musiciens devenant partie prenante du défi de prédilection des circassiens : l’équilibre. Une aventure collective vertigineuse où chaque individu fait corps avec le groupe. Cette association fanfare/cirque, avec ses 21 protagonistes sur le plateau, présente là, joyeusement, une bonne dose de poésie et d’humanité.
« il y a beaucoup à voir et à entendre dans cet enthousiasmant spectacle, où les deux arts, évitant l’illustratif, se répondent et se complètent. » Le Monde
Une création de Surnatural Orchestra, Inextremiste et Basinga • Mise en scène Yann Ecauvre • Avec : Rémi Bezacier cirque, Tatiana-Mosio Bongonga cirque, Yann Ecauvre cirque, Fanny Ménégoz flûte et piccolo, Clea Torales flûte, Adrien Amey sax alto, Baptiste Bouquin sax alto et clarinette, Jeannot Salvatori sax alto et cavaquinho, Camille Sécheppet sax ténor et clarinette, Nicolas Stephan sax ténor, Fabrice Theuillon sax baryton, Antoine Berjeaut trompette et bugle, Izidor Leitinger trompette et mélophone, Julien Rousseau trompette et saxhorn, Hanno Baumfelder trombone, François Roche-Juarez trombone, Judith Wekstein trombone basse, Laurent Géhant sousaphone, Boris Boublil claviers et guitare, Emmanuel Penfeunteun batterie, Arthur Alard percussions • Zak Cammoun et François-Xavier Delaby son, Jacques-Benoît Dardant lumières • Coordination artistique Camille Secheppet. Production Collectif Surnatural.
Production Collectif Surnatural. Coproductions La Grainerie, Fabrique des arts du cirque et de l’itinérance/Balma (31) (résidence et création au printemps 2016), Coopérative De Rue De Cirque / 2r2c (75), Nouveau Théâtre de Montreuil, Centre Dramatique National (93), Cirque Théâtre d’Elbeuf (76), Agora Scène nationale d’Evry (91), Les 2 Scènes, Scène nationale de Besançon (25). Institutions/ subventions Région Ile-de-France – aide au projet « art de la piste », ADAMI 365, CNV, SPEDIDAM, SACEM, FCM. Avec le soutien de l’Académie Fratellini
© photo : Francis Rodor, Pierre Puech
Surnatural Orchestra, un orchestre
Surnatural Orchestra est une formation de 18 musicien(ne)s, un éclairagiste, un ingénieur du son, un technicien son, un régisseur général, une graphiste. Depuis le début (2000), notre projet artistique se dessine comme une aventure à voix multiples où musique écrite, improvisation musicale, son, lumière, costumes, scénographie et présence d’orchestre, mise en scène travaillée ou spontanée s’enchevêtrent pour créer mouvements et narration, chaque concert prenant délibérément le chemin du spectacle.
Du concert au spectacle
Cette démarche nous mène parfois à des créations plus spécifiques, différentes de nos propositions « d'orchestre en concert », fruits de rencontres avec des artistes issus d’autres disciplines : circassiens, plasticiens, comédiens, danseurs. Tisser des liens éphémères ou de longue haleine est aussi la clé de notre démarche artistique.
Depuis son origine, l'orchestre flirte avec le spectacle, le spectaculaire, l'excessif, le risque (qu'il soit musical ou scénique, quitte à se casser la gueule). L'intérêt pour le costumé, l'approche scénique de la musique (peut-être venue de son passé de fanfare), le plaisir de s'impliquer corporellement rejoint notre intérêt pour les musiques populaires que depuis toujours nous mêlons à des envies plus « jazzistiques » liées à l'improvisation comme à la musique de grand orchestre.
De la musique au cirque
Voilà pas mal d'années que Surnatural Orchestra se frotte au cirque, et à son esprit. La sortie du disque « sans tête », au Cabaret Sauvage en février 2009 avec la Cie les Colporteurs, a sans doute concrètement scellé cette amitié.
C’est ainsi qu’émanant du groupe, une proposition de spectacles regroupée sous l’appellation La Toile a permis à l'orchestre d'inviter des circassiens venus d'univers différents pour des rencontres ponctuelles. Au plaisir de chaque représentation se mêlait l'envie d'aller plus loin, d'impliquer l'orchestre davantage que dans ces croisements musique/numéros que nous organisions in vivo avant chaque représentation sur un ou deux jours de répétition/création. Désirs de nous fondre plus que de nous mêler.
Ce projet prend corps avec l'équipe du Cirque Inextremiste et la funambule Tatiana Mosio- Bongonga, rencontrés lors de ces Toiles.
Présentation
Notre première rencontre avec Inextremiste, lors d'une Toile au Paris Jazz Festival (Parc Floral de Paris juin 2011), a rapidement débouché sur une forme de spectacle évolutif impliquant chacun de façon différente. En sus de l'univers acide et décalé, provocateur et ludique émanant des propositions de cette compagnie, l'intérêt de Yann Ecauvre pour nous emmener, nous musiciens, vers ses agrès d'équilibre, sa façon très volontariste d'impliquer chacun, de pousser à explorer les limites, de donner les clés pour s'y jeter, a tout de suite trouvé un écho dans le groupe. C'est ainsi que nous nous sommes rencontrés et proposés ce travail commun sur un spectacle plus approfondi mêlant nos deux compagnies. Lors de brève résidence au Manège de Reims (mars 2013) nous avons été rejoints par la funambule Tatiana Mosio Bongonga de la cie Basinga.
Après quelques tâtonnements et expériences, y compris lors de représentations que nous appelions encore des Toiles, nos envies se sont précisées : concocter un spectacle sans récit narratif et qui parlerait de nous. De nous tous, là sur cette scène, notre gros tas de gens. De nos façons de construire et faire vivre nos aventures collectives construites sur des bases fragiles autant que précaires où l'individu ne s'efface pas, mais s'affirme et fait corps avec le groupe pour les rendre possible.
C’est ainsi qu’entre musique et équilibre, cette rencontre dans la fragilité est apparue comme une évidence.
Intentions
Au cours de deux résidences (Académie Fratellini mars 2016 et La Grainerie avril 2016) et en amont de celles-ci, nous avons mené un travail d'écriture d'un nouveau répertoire dédié à cette création. Mêlés aux acrobates, à leurs jeux de bascule et de fil sans filet, où le danger sans cesse affleure, l'orchestre a saisi l'occasion d'interroger sa musique. En adéquation avec ces thématiques de la fragilité, du risque maîtrisé de l'équilibre, de la nécessaire complémentarité nous avons travaillé pour que la musique ne soit plus « simple » accompagnement de numéros de cirque qui se succèdent.
Entre les présences et gestes des musiciens et ceux des circassiens, nous avons cherché l'interaction afin de mélanger encore davantage les formes, aboutir à un spectacle où l'orchestre est à la fois pleinement orchestre, et concrètement partie prenante de l'édifice de prédilection d’Inextremistes et de la Cie Basinga : l'équilibre. S'imprégner de ces équilibres et déséquilibres dans l'écriture musicale, enrichir à leur contact nos formes communes d'improvisations.
Fragilité des êtres dans des situations limites et aux abords du vide, rapport à l'autre lorsque c'est de lui dont on dépend à l'autre bout de la planche, à l'autre bout de l'accord, tension dans la finesse, solidarité ultime. Virtuosité.
Scénographie
Une scénographie sommaire faite de matériaux bruts : planches de bois, bouteilles de gaz, cordes, instruments de musique, et de ces éléments simples se construisent des échafaudages, des cathédrales pour funambule, aussi absurde et inutile qu’un moulin à vent sans ses ailes. De ces constructions bancales, viendront s’ajouter les corps. La masse du groupe comme poids jouant sur les fils de l’équilibre. Corps individuels venant peupler ces enchevêtrements de bois et de métal. Ces installations éphémères se joueront dans les murs d’un théâtre au grand plateau-coeur entre pendrillons et projecteurs. Elles viendront aussi titiller les toiles d’un chapiteau argenté, et faire résonner le plancher-piste.
Son
Après des années de mises en place de systèmes de diffusions sonore conventionnels, nous avons décidé de revenir à de la diffusion en un seul point, en fond de scène, derrière les musiciens. Cela procure une image sonore proche de l’acoustique, et rend plus naturel l’écoute même sous chapiteau c’est à dire dans un lieu à la base non conçu pour de la musique amplifiée. Pas de fioritures : la musique vient de l’orchestre, qui, lui, se déplace au gré de ses envies sur la piste circulaire, et permet au spectateur de toujours se focaliser sur le spectacle. Un mélange d’acoustique et de renforcement sonore, où le plus beau est de ne se rendre compte de rien !
Lumière
Avant tout, mais pas que, des petites lumières accrochées aux instruments pour éclairer le visage des musiciens comme des lucioles dans la nuit. Les visages et les courbes des instruments, arabesques rutilantes. Une fragilité qui rassure. Survivront-elles à tout ça ? Où trouverons-nous des lucioles cet été ? Sur des esquifs en méditerranée, sur les places de la république ? Entrainer le regard, lui donner à voir. La lumière dans cette embarcation nous fait suivre les vagues de ces équilibres. Ondulation au gré des mouvements. Elle construit aussi. Elle cadre, géométrise l’espace visuel en soulignant ces pièces de bois rigides. Sorte de magnificence, d’électrisation de ce qui se passe devant nos yeux.
Costumes
Autant de monde sur un plateau, une piste c’est rare, pour mettre en valeur ces artistes et leurs partenaires de métal, de bois et de percussions, notre costumière a imaginé, cousu ou choisi des tissus, des coupes, des matières dans un camaïeux de bleu pour éviter tout superflu, tout parasitage pour l’oeil du spectateur. Donner à voir l’essentiel: les visages, les personnalités, les mouvements, les instruments et surtout l’incroyable ballet voulu par cette foule de 21 personnes qui envahit le plateau. Et donner tout cela à voir, partout ou perle l’émotion.
SURNATURAL ORCHESTRA
18 musiciens : 6 saxophones, 2 flûtes, 3 trompettes, 3 trombones, 1 soubassophone, 1 clavier/guitare, 1 percussion, 1 batterie
Crée en 2000 Surnatural Orchestra est implanté dans le département de Seine Saint- Denis depuis 2003.
Mais pas que.
Parce que son, parce que lumière et mains dans la pâte. De leurs quinze ans d'existence, les quasi vingt à l'orchestre tirent une assise de simili fratrie qui propulse la machine. L'envie comme vapeur au moteur, la mélodie devant-derrière, le groove dans la futaie, planté dans le tronc massif d'un cinq temps comme une flèche, sortie droit du carquois d'un cuivre. La valse en contrepoint au tempo moqueur, et puis quoi. Se chercher à coup d'audace, croquer l'imprévu, aigre ou jus de sucre, régler le sextant en une direction mais se laisser chavirer, se retourner sur l'écriture, dériver en jazz big band. N'en savoir que faire. Chercher sur scène pas que à être juste, mais juste sur scène. S'y trouver là en continuation de la vie, un public, un orchestre dans le même sac, dans le creux d'un siège rouge, lui dans l'éclat de lumière. Un rêve dans l'ombre, une utopie que l'on cherche. La musique en partage, mais pas que. L'âme en pain à rompre.
Surnatural Orchestra a pour particularité de ne pas avoir de directeur-trice artistique. Depuis ses débuts, l'orchestre défend de façon volontaire son identité de collectif, aussi bien dans son fonctionnement que dans ses choix artistiques. Venus des musiques traditionnelles et fanfares, nous nous sommes peu à peu départis de cette influence pour nous porter vers l’interprétation de compositions écrites par les membres du groupe, où se mêlent musiques populaires et jazz, écriture et improvisation. Chaque musicien, généralement actif dans d’autres univers artistiques - musiques pop, improvisées, musiques traditionnelles ou de spectacle, cirque, théâtre ou cinéma - apporte à l'orchestre cet état d'esprit d'ouverture, offrant au collectif un renouvellement continu de ses sources d’inspiration. Nourri de ces influences musicales variées, l’orchestre se pose en situation de création collective, puisant sa richesse dans le nombre et la diversité des univers de ses membres, et donne ainsi corps à un genre musical propre à ce grand format.
Concerts
Constitué de compositions des membres du groupe, le répertoire balance entre de multiples influences. Ecriture orchestrale ciselée, musiques populaires des quatre coins du monde, jazz, bandes originales de rêves éveillés, brutes improvisations et doux solos s'y côtoient, bouillonnent, enlacent un chant impromptu, une harangue… Dansant, posé ou débordant, intime ou massif, chaque instant musical se déploie dans cet éclectisme de l'écriture, la tranquille détermination d'un soliste, alors que l'utilisation du soundpainting1, ouvrant ses brèches vers l'inconnu, permet d'enrichir, de transformer, de faire évoluer en temps réel la musique de l'instant, et conduit le groupe, sur le qui-vive, à l'invention in situ d'un répertoire orchestral éphémère irrémédiablement neuf.
LE CIRQUE INEXTREMISTE
Le Cirque As Pa de Maïoun a été créé en 1998. Il acquiert rapidement un chapiteau et, au fil des rencontres, mêle la danse, les arts de la rue et la musique. Le spectacle Inextremiste naît en 2007 autour d'un trampoline et de bouteilles de gaz, porté par Yann Ecauvre, au parcours atypique et autodidacte. En 2010, la compagnie devient le Cirque Inextremiste. Extrémités est créé en 2012, avec pour agrès des planches et... des bouteilles de gaz ! Dans la même dynamique délirante, un nouveau projet nommé Extension est créé. Porté par Yann Ecauvre, avec pour emblème et principal agrès des bouteilles de gaz, le Cirque Inextremiste voyage de salles de théâtre en festivals dans toute l’Europe depuis 2007. Risques réels et humour cinglant sont les maîtres mots de cette compagnie basée dans l’Indre, qui repousse toujours plus loin les frontières de l’extrême.
TATIANA-MOSIO BONGONGA
Diplômée de la 19ème promotion du Centre National des Arts du Cirque de Châlon-en- Champagne Au fil des années, elle intègre diverses compagnies de spectacle vivant telles : la Cie Cabas, la Cie Tréteaux du Coeur Volant, la Cie Altitude, la Cie Buren-Cirque et les Colporteurs... Elle participe à de nombreux événements tels : l’ouverture du Festival Panafrica en 2009 à Alger, Rock en Cirque en décembre 2011, et le Festival Mondial du Cirque de Demain en janvier 2012 où, accompagnée par son père à la guitare, ils obtiennent la médaille d’or. Aujourd’hui, riche de toutes ces expériences, accompagnée d’Émilie Pécania, Jan Naets et Fabien Granier, elle crée la Compagnie Basinga http://ciebasinga, lignes ouvertes, où elle projette de faire des traversées funambules de haut vol. En parallèle, toujours avec son fil, elle se déplace dans les écoles où, sous forme d’actions pédagogiques, elle donne des initiations auprès de divers publics.