Quand Henri de Navarre rencontre Marguerite de Valois… plusieurs fois.
Au départ était une scène de téléfilm, Henry of Navarre de Jo Baier, où Henry rencontre la future reine Margot. Une scène au potentiel comique immédiatement décelé par Claire Laureau et Nicolas Chaigneau. Ils se sont amusés à détourner la scène et à jouer de ses différentes composantes. Ils l’ont décortiquée, décodée, transposée en partition sonore, pour mieux la décliner de manière abstraite, poétique, absurde… Ils y ont apposé des contraintes physiques décalées, en ont réécrit les dialogues, ont joué sur sa structure, son rythme et son sens. Les Déclinaisons de la Navarre est une pièce qui va crescendo : au fil de son déroulé, de plus en plus de libertés sont prises pour triturer la scène initiale, et donner à chaque déclinaison et à chaque transition, un ton et une fantaisie particulière. L’ensemble est très rieur, bon enfant, d’une précision et d’une maîtrise à toute épreuve.
Conception et interprétation Claire Laureau et Nicolas Chaigneau • Lumières et son Benjamin Lebrun. Musique Stanley Myers, Crystal Castles, Xavier Cugat, Jessica Jalbert, Abigail Mead, Johann Sebastian Bach, Johann Strauss Sr, Mauricio Kagel. Montage son Nicolas Chaigneau et Claire Laureau.
Production PJPP. Coproduction Le Phare, Centre Chorégraphique National du Havre (aide à l’écriture). Soutiens la Ville du Havre, le Département de Seine-Maritime et l’ODIA Normandie. Soutien logistique et moral La BaZooKa ; Le Relais, Centre de recherche théâtrale, Le Câtelier ; Le Théâtre des Bains-Douches du Havre. Remerciements Laëtitia Passard, Aurore Di Bianco, François et Tonie Guillemette, Sarah Crépin et Etienne Cuppens, Ludovic Pacot9Grivel, et toute l’équipe du Théâtre des Bains-Douches, toute l’équipe du Phare
© photo : DR
Le spectacle prend comme point de départ une scène extraite du téléfilm Henry of Navarre, de Jo Baier.
A l’origine, nous voulions travailler à partir d’une grande scène de cinéma pour laquelle nous n’aurions pas été embauchés, pour cause notamment de « physiques différents ». C’est en cherchant sur Youtube un extrait de « La Reine Margot » de Patrice Chéreau, que nous sommes tombés sur ce téléfilm, et cette scène de rencontre entre Henry et la future reine. Nous avons immédiatement perçu son potentiel comique. Nous avons donc commencé à en créer une multitude de versions que nous appelons : Les Déclinaisons.
Nous nous sommes amusés à détourner la scène, en nous concentrant à chaque fois sur différents aspects. Le jeu étant de la caricaturer, d’y apposer des contraintes physiques décalées, d’en réécrire les dialogues, de trouver ainsi une multitude d’angles sous lesquels l’aborder.
L’absurde et l’humour font clairement partie de notre proposition, et l’humeur de certaines scènes pourrait rappeler l’univers des Monty Python.
Nous jouons également à décliner la scène de manière plus abstraite, ou poétique, s’arrêtant par exemple sur un mot du texte « les oiseaux » devient une déclinaison à part entière ou accélérant le vitesse d’une scène déjà vue, etc…
Au fur et à mesure de la création, nous nous sommes de plus en plus concentrés sur le travail du son, et les transitions entre chaque scène. Nous commençons la pièce en proposant les déclinaisons de manière simple, efficace. Petit à petit, les liens entre elles deviennent de vrais événements, les ruptures rythment la pièce. Le jeu a été pour nous de voir jusqu’où nous pouvions nous éloigner de la scène originale, et surtout comment chaque scène allait amener l’autre.
Nous avons ainsi travaillé sur la bande son de la pièce, qui utilise aussi bien des sons réels animaux, bruitages, enregistrements de voix…, que de la musique de Bach au Cha-cha-cha en passant par une ambiance de film d’horreur. Nous avons découpé, mixé, superposé ces sons, afin d’appuyer la progression rythmique du spectacle.
La pièce s’est construite dans une forme d’accélération, où de plus en plus de libertés ont été prises pour triturer la scène initiale, et donner à chaque déclinaison, et à chaque transition, un ton, et une fantaisie particulière.
Claire Laureau
Après avoir eu la chance de participer au spectacle La Poudre des Anges de Karine Saporta à l’âge de 8 ans, Claire se forme à la danse contemporaine aux conservatoires régionaux de Caen et Lyon, puis au CNSMD de Paris. Depuis sa sortie d’école en 2002, elle a travaillé avec, entre autres, Dominique Brun, Virginie Mirbeau, Laura Scozzi, Fatou Traoré, Béatrice Massin, Joanne Leighton, Emmanuelle Vo Dinh, Olivier Dubois, Sarah Crépin, Etienne Cuppens, Pauline Simon.
Nicolas Chaigneau
Après des études à l’Ecole des Beaux Arts de Rouen, Nicolas se forme à la danse contemporaine auprès de Peter Goss et Philippe Tréhet, puis au sein de la Compagnie COLINE, où il travaillera avec, entre autres, Odile Duboc et Hervé Robbe. Il étudie ensuite à New York avec Barbara Mahler, Janet Panetta, et au studio Cunningham. Il entame ensuite un travail chorégraphique et crée plusieurs pièces courtes depuis 2008 (Astoria, Tout est calme, Sans le bruit des machines...). Il crée en 2011 Terrain Vague pour les étudiants du Conservatoire Royal d’Anvers. Depuis 2012, il est interprète pour Alban Richard (Boire les longs oublis, Et mon coeur a vu à foison), et la BaZooKa (Madison, Stravinsky Motel) Nicolas est également porteur du projet musical NINO, pour lequel il écrit et compose les chansons (https://soundcloud.com/ninoaupiano)
PJPP
Claire Laureau et Nicolas Chaigneau se sont rencontrés en tant qu’interprètes pour le spectacle MADISON de la BaZooKa, compagnie de danse havraise. L’humour les a très rapidement rapprochés et leur a donné envie de se retrouver en studio, afin de mettre en forme leur complicité. Quelques semaines de travail ont fait naître le désir d’élaborer de manière exigeante des formes théâtrales et chorégraphiques décalées. Les Déclinaisons de la Navarre est le premier spectacle du duo PJPP.