Quatre spécialistes de la performance expérimentent un protocole spectaculaire jusqu’alors Entrez dans une nouvelle dimension et participez à la création d’un prototype de programme informatique capable de générer votre spectacle idéal !inconcevable : un programme qui pourrait anticiper le présent et satisfaire en temps réel les exigences du spectateur. Le fonctionnement psychique dudit spectateur, sa capacité de concentration et ses perceptions sensorielles seraient analysées et transposées en une matière scénique appropriée. Mais où cela nous mènerait-il ? Difficile à prévoir, tant les aléas techniques et imprévus connectiques dans les tests scientifi ques et sensoriels sont risqués… accrochez-vous à vos accoudoirs, nous traverserons des univers absurdes et décalés, empreints de références cinématographiques, et vivrons une expérience spectaculaire et réjouissante, en totale perte de contrôle !
Dans SYSTEM FAILURE, nous proposons de spéculer sur le théâtre du futur en imaginant le prototype d’un programme informatique générateur de performance. Grâce à un système de capteurs, ce programme aurait la capacité d’intégrer tous les désirs et besoins du groupe d’individus réunis le soir de la performance. La dramaturgie du spectacle (le choix des protagonistes et du genre, les modulations de rythme et de tension, le degré d’identification aux personnages) s’articulerait en temps réel suivant des données correspondant aux attentes de chaque spectateur. Ce programme leur permettrait de devenir l’auteur de leur spectacle et serait donc capable de générer le spectacle idéal à chacun. Nous utilisons la suggestion et la spéculation afin de mettre en question la position du spectateur ainsi que la notion de manipulation.
Ce programme informatique est voué à l’échec. Plus on avance dans le spectacle, plus on découvre les failles du programme, finalement incapable d’assouvir ce concept utopique selon lequel les désirs de tous les spectateurs pourraient être comblés en même temps.
Dès l’origine du projet, nous nous sommes plongés dans l’univers de la Science-Fiction après avoir observé de nombreux parallèles entre ce genre et le théâtre. Nos références vont des années 50 jusqu’à nos jours explorant aussi bien des films comme Alphaville, 2001 Odyssée de l’espace, Matrix, Tron, que des films classés série B comme Terrore Nello Spazio, The Red Angry Planet, Journey to the 7th Planet ou encore des séries telles Cosmos 1999, Entreprise, Les Envahisseurs. De ces références, nous avons exploité de nombreux éléments que ce soit au niveau des codes esthétiques visuels et sonores, des archétypes de personnages, des effets spéciaux carton-pâte, du langage ou encore un type de présence.
De plus, certains thèmes dont traite la Science-Fiction, telles la relation humain/machine, la réalité virtuelle, l’instabilité temporelle, la peur de l’altérité, trouvent une résonance particulière dans notre société actuelle. La technologie y est omniprésente et en évolution incessante provoquant à la fois fascination et crainte. Nous avons joué avec la transposition de ces éléments et de ces thèmes sur scène en appuyant la dimension artisanale et presque vintage de sa mise en oeuvre. La technique et les machines de théâtre agissent ici comme simulacre de la technologie.
Au travers de SYSTEM FAILURE, nous posons la question de notre rapport aux machines et de la place du corps humain dans notre société de plus en plus mécanisée et virtualisée. L’esthétique de “l’interface” de notre programme informatique s’inspire des jeux vidéos et de la représentation des corps dans ceux-ci. Les corps en scène deviennent des extensions du programme, des outils au service de sa finalité. Il en découle une physicalité décalée entre organicité et technicité, laissant transparaître par son artificialité les complexités de la relation humain/machine. Afin de souligner cette distanciation, nous avons créé une composition sonore qui soutient le spectacle du début à la fin, comme la bande originale d’un film. Cette bande-son est composée de musiques, de bruitages et de dialogues. Tout est pré-enregistré. Les interprètes sont en synchronisation avec la bande-son pour chaque parole, chaque geste et chaque événement.
Les notions d’accident et de défaillance sont continuellement au centre de SYSTEM FAILURE. Selon des principes de montage cinématographique, les interprètes subissent de manière absurde les modulations et accrocs du programme: des accélérations, des ralentis, des bugs, et des ellipses comme s’ils n’étaient que de simples automates, répondant aux ordres donnés par le programme et donc par le spectateur. Les dialogues du spectacle ont été écrits directement à partir d’extraits de dialogues de films de science-fiction, afin de saisir la typologie particulière du genre.
Au travers de notre analyse de la Science-Fiction et à partir d’un film en particulier The Red Angry Planet, un thème nous a vraiment interpellé: celui de la peur de l’altérité. Dans la Science-Fiction, très souvent, les personnages sont confrontés à une entité inconnue: planète mystérieuse, force supérieure, vie extraterrestre etc. Nous avons eu envie d’utiliser ce thème afin de mettre en question le rapport scène/salle. En effet, les dialogues de ces extraits de films fonctionnaient étonnamment bien si l’on remplaçait l’entité inconnue par le public. Nous avons alors imaginé que nos performers/outils du programme seraient amenés à prendre conscience de leur situation comme par exemple dans Matrix où le personnage principal réalise que sa réalité n’était qu’un leurre. Ils sont livrés à eux-mêmes et “découvrent” alors la présence du public juste devant eux. Se pose ensuite la question de l’être ensemble.
SYSTEM FAILURE vise à mettre en scène l’humain avec ses paradoxes, ses illusions, ses fantasmes, ses faiblesses et ses prouesses dans un univers qui évolue en permanence entre fiction et réalité. C’est dans un univers absurde et décalé empreint de références cinématographiques que System Failure spécule sur ce que pourrait être le théâtre du futur.
L’HUMANITÉ
« C’est drôle et pas qu’un peu. »
LE DAUPHINÉ
« C’est excessivement drôle, improbable et décalé et ça se laisse regarder avec intelligence ou sans arrière-pensée! »
AVI NEWS
« Réussie, divertissante du début jusqu’à la fin, la pièce nous invite à réfléchir sur notre rapport aux machines dans un monde où le virtuel tend de plus en plus à prendre le pas sur le réel. »
ACCE
« A l’heure du tout numérique et informatisé, System Failure se révèle comme un spectacle très pertinent et conçu de façon ludique. »
RUE DU THÉÂTRE
Au final, une dépendance évidente â la machine, une forme de geôle digitalisée dont on ne sait trop comment s'éjecter. Une interaction biaisée avec le monde environnant, dont on s'interroge sur les lignes de codes qui les animent. Une pièce qui interroge encore plusieurs heures après le lâché de clavier mais qui étonne par son degré de maturité et séduit par ses transversalités artistiques rappelant que danse, effets digitalisés et jeu d'acteur peuvent n'être qu'une seule et même suite Office. Sans bug, cette fois, tant cette jolie belgitude a su nous séduire avec toutes ses «failures» et ses improbables digressions d'un soir.
JOURNALZIBELINE.FR
(…) des acteurs sympathiquement fêlés dans le System Failure, adeptes toqués de jeux vidéos et autres séries SF, tentent de nous embarquer dans «un autre flux temporel» à partir de leur programme informatique (à virus augmentés) pour satisfaire nos désirs de spectateurs. Bien entendu, le concept reste utopique et défaille à plaisir. Si le goût de l’absurde, signe distinctif de la création belge -qui, plus sérieusement, voit ses artistes souffrir des mêmes inquiétudes qu’en France face à leurs droits sociaux- se distille à cœur joie dans la forme (idées scénographiques sémillantes et fabriquées à vue, comique de répétition, dialogues en voix off, travail sonore épatant), le fond sonne en creux et un peu toc à son tour. Ici, la relation humain-machine, à l’instar des hubots suédois de Real Humans qui surenchérissent dans la réflexion socio-psychologique, reste en exergue pour ne retenir que le décalage théâtralisé. Nous ne passerons pas dans la 4e dimension, toujours calés derrière notre mur invisible, mais ne resterons pas intouchables : tranche de rire assurée !
LOUISE BADUEL est chorégraphe , danseuse (P.A.R.T.S.) et vidéaste basée à Bruxelles. Elle a collaboré avec Karen Lambeak dans Something Out of Isadora Duncan (2012), avec Thomas Giry dans L.Bruisse (2008) et a co-réalisé avec Lieven Dousselaere une vidéo de danse Abyss (2009). Louise a travaillé en tant que dramaturge pour le collectif Skyr Lee Bob et en tant que caméra-woman pour Olof Soebech (Everydaystories).
LESLIE MANNES est chorégraphe, danseuse et actrice basée à Bruxelles. Elle a créé Delusive Figures (2005),… ou la brune qui adorait les sardines à l’huile (2010). Elle collabore avec Manon Santkin et Jennifer Defays sur le projet BY- PRODUCT. Elle est membre de l’Entreprise d’optimisation du Réel. Elle danse avec la cie Mossoux-Bonté, ainsi qu’avec les chorégraphes Ayelen Parolin et Maxence Rey. Elle a joué dans le film FATCAT de Patricia Gelise et Nicolas Deschuyteneer.
LIEVEN DOUSSELAERE est un compositeur belge, basé à Bruxelles. Il a collaboré avec de nombreux artistes dont Erna Omarsdottir, Raimund Hoghe, Poni Collective, Sarah & Charles et Diederik Peeters. Il fait également parti du collectif Skyr Lee Bob et il est un des membres fondateurs du groupe Tape Tum.
SEBASTIEN JACOBS est acteur, danseur, chanteur, musicien, metteur en scène ou créateur son depuis 1994. Il a participé à plus d’une 50taine de créations notamment au sein de compagnies qu’il a co-fondées, comme le HardtMachin Group (Denis Bernard) entre 1994 et 2004, ou le Vivarium Studio (Philippe Quesne) entre 2003 et 2009. Il est interprète pour la compagnie Mossoux-Bonté et collabore avec les chorégraphes Sofia Fitas et Erika Zueneli.
SEBASTIEN FAYARD est un artiste - comédien (école Jaques Lecoq- Paris) - performeur français vivant à Bruxelles. Il a travaillé avec différents metteurs en scène, chorégraphes, artistes plasticiens dont Noémie Carcaud, la Cie Solo conversations danse collective, Fréderique de Montblanc, Nicolas Luçon, Emilie Maréchal, Madely Schott, Denis Laujol. Depuis deux ans, il se consacre à une série photographique (et vidéo) intitulée “Sébastien Fayard fait des trucs ”, série pour laquelle il prépare la publication d’un livre.
VINCENT LEMAITRE est éclairagiste basé à Bruxelles Il est directeur technique des Brigittines. Il a travaillé avec plusieurs artistes tels que Charlie Degotte, Jan Dekeyser, Patricia Hontoir, Vénus... Il collabore avec la metteuse en scène Valérie Lemaître ainsi que les chorégraphes Leslie Mannès, Louise Baduel et Ayelen Parolin.