La nuit. Boy rentre de boîte seul en voiture. Un accident. Il erre et découvre dans le fossé le cadavre nu d’une jeune fille. L’enquête se déclenche immédiatement, implacablement, et implique une galerie de personnages aux reliefs surprenants, dont on entend et partage les moindres Un polar théâtral à l’humour ravageur, à vivre en petite communauté, dans un salon.pensées. Le puzzle se construit au fil de ces différents témoignages, la noirceur de la situation va crescendo.
Dans un langage cru, vif et incisif, Fausto Paravidino décrit avec un humour ravageur et une précision froide les bas-fonds et la surface d’une petite ville de l’Italie des années 2000. Deux comédiens se partagent les six rôles de la pièce et nous régalent de cette écriture ciselée, sans filtre, au verbe haut et joyeusement cinglant.
Amateurs de polars, de sensations fortes et d’humour noir, faitesvous plaisir ! Ce spectacle est destiné à être joué en dehors des théâtres, dans un salon, dans une maison ou un appartement. Renseignez-vous auprès de l’équipe de billetterie pour connaître les haltes en pays dieppois.
Cette pièce est pour nous un petit bijou d’écriture. Il s’agit de la première pièce de Fausto Paravidino, un jeune auteur contemporain italien qui a notamment écrit Peanuts et Gênes 01.
Le principe d’écriture est assez original. La pièce raconte un polar (la fiction qui se déploie est vraiment proche de celle d’un bon roman ou film policier), mais vu de l’intérieur de la tête de ses protagonistes.
L’action est entièrement au présent, chaque personnage intervient en effet à tour de rôle, et nous livre de la manière la plus directe ce qu’il vit. Les pensées et actions sont donc exprimées au plus franc, sans filtre, et les dialogues sont rapportés par le personnage quand il y participe. L’intrigue se densifie et prend de l’ampleur au fur et à mesure des différentes interventions.
Il faut encore ajouter que Fausto Paravidino est un auteur avec un certain engagement politique, et que la pièce est parcourue d’une verve bien trempée.
Enfin, et ça prend beaucoup d’importance dans l’humeur générale du spectacle, le texte est traversé d’un bout à l’autre par un humour noir joyeusement cinglant qui le rend très jouissif à partager.
L’envie de monter cette pièce est due autant à la fiction qu’à la langue ou au propos. Elle a l’avantage, et nous avons essayé de la pousser dans ce sens, d’être à la fois une pièce de théâtre contemporaine puissante avec une forme d’écriture très intelligente, un langage très précis, et en même temps un vrai polar avec une histoire solide et une intrigue à rebondissements, ce qui la rend très séduisante pour des spectateurs qui ne s’intéressent pas particulièrement au théâtre contemporain.
La forme de cette pièce, dont les actions sont vécues par un seul personnage à la fois, invite à sortir d’un dispositif scénique classique, et sa capacité à séduire des gens très divers, dont les amateurs de polar, donne envie de la porter hors des théâtres dans des lieux où son ambiance peut trouver du répondant. C’est cette double réflexion qui nous a donné envie de la créer en bars. Après avoir fait ce choix, tout s’est imbriqué, et nous avons eu l’impression de la jouer « au bon endroit ». Mais nous sommes sensibles à d’autres propositions de lieux, y compris les plus inattendus.
L’humour ravageur de la pièce vient beaucoup de ce principe de parole qui amène les personnages, avec un langage différent pour chacun, à tout dire de ce qui leur arrive et de ce qu’ils en pensent. En mettant à nu le discours intérieur des personnages, Fausto Paravidino nous donne accès à toutes leurs pensées, y compris les pensées inavouables, les petits calculs minables ou grandioses que nous faisons tous à chaque instant mais que nous ne rendons jamais visibles à l’autre. Ce principe est un vrai cadeau pour l’acteur, car il crée dans plusieurs situations un humour décapant, par la simple adresse en direct au public de pensées auxquelles il n’a pas l’habitude d’avoir accès. Ce mouvement de parole est en même temps un petit engagement intellectuel assez excitant, car il laisse transparaître toute la bêtise et la vanité des êtres mis en jeu, en même temps qu’il révèle pour eux une grande tendresse.
Nous jouons l’ensemble des personnages à 2, avec un dispositif scénique très simple composé d’un tabouret et 2 projecteurs, ainsi qu’un paravent derrière lequel nous changeons régulièrement de costume. Et nous prenons énormément de plaisir à faire partager cette pièce dans des atmosphères de lieux chaque fois différentes.
BÉRENGÈRE NOTTA
Actrice et assistante à la mise en scène, elle a d’abord été ingénieure avant de se consacrer au théâtre. Elle collabore aujourd’hui à la direction artistique du groupe vertigo à Rennes.
GUILLAUME DOUCET
Guillaume Doucet est acteur et metteur en scène, formé à l'école du TNB sous la direction de Stanislas Nordey. Avec le groupe vertigo, compagnie qu’il a fondé en 2007, il s'’intéresse principalement aux écritures contemporaines, dont il aiguise le propos politique en jouant avec les codes du rapport au public et au présent de la performance. Il a notamment mis en scène Europeana de Patrick Ourednik, Pour rire pour passer le temps de Sylvain Levey, Nature morte dans un fossé de Fausto Paravidino (hors les murs) et Tout va mieux de Martin Crimp ; et prépare les créations de Dom Juan de Molière et de Love and Information de Caryl Churchill. En tant qu’acteur il a joué sous la direction de Stanislas Nordey dans Atteintes à sa vie de Martin Crimp, La Nuit au Cirque d’Olivier Py, Poétique d’August Stramm, Cris de L.aurent Gaudé, Das system de Falk Richter. Il a également joué sous la direction de Christine Letailleur dans Pasteur Ephraïm Magnus de Hans H. Jahnn, de Lazare Gousseau dans Pylade de Pier Paolo Pasolini.
LE GROUPE VERTIGO
Le groupe vertigo est une compagnie créée en 2007 par Guillaume Doucet et Faye Atanassova Gatteau. La composition en est mouvante. Elle fonctionne au projet, réunissant une équipe pour la création d’un spectacle et la mise en place d’actions de transmission autour de ce spectacle. Artistiquement, elle s’intéresse principalement aux écritures contemporaines, dans une théâtralité qui joue avec le rapport au public et au présent de la performance. Les actes de transmission, qui sont essentiels et construisent la place de la compagnie dans la société, s’appuient sur la conviction qu’une action pédagogique est un acte profondément politique.