Entre riffs de guitare, reprises de dialogues, silences et fous rires, Cécile Loyer et Éric Domeneghetty louvoient avec une aisance et un humour de tous les instants sur la frontière entre Une pièce pour deux danseurs qui retrace une expérience du couple, entre faux semblants et vraies complicités.fiction et réalité. Les phrases chorégraphiques se répètent pour mieux inverser les rôles et bousculer les forces. Les lignes de dialogue empruntées au cinéma, sorties de leur contexte et replacées dans un autre, prennent une toute nouvelle portée. Les mouvements se croisent, se répondent, s’emmêlent. Les costumes s’échangent, les regards se cherchent, les bras étreignent ou repoussent. En se référant au travail du cinéaste Jean Eustache, la chorégraphe bouscule le schéma traditionnel de la représentation et questionne la place du spectateur, le passage du vécu à l’imaginaire, du réel à la fiction. Elle brouille les pistes, ouvre des espaces immenses de liberté, et nous fait investir un entre-deux trouble, drôle et séduisant à la fois.
« on connaît Cécile Loyer interprète, incarnant avec finesse les personnages de Joseph Nadj et de Karine Pontiès, ou l’écriture subtile de Catherine Diverrès. on connaît aussi ses chorégraphies intenses et subtilement théâtrales, qui savent faire rire et serrer le coeur. » LA TERRASSE
LA TERRASSE – MARIE CHAVANIEUX
Entre documentaire et fiction, Cécile Loyer déploie une danse de l’incertain
On connaît Cécile Loyer interprète, incarnant avec finesse les personnages de Josef Nadj et de Karine Pontiès, ou l’écriture sensible de Catherine Diverrès. On connaît aussi ses chorégraphies intenses et subtilement théâtrales, qui savent faire rire et serrer le coeur.
Pour Moments d’absence, qu’elle a créé en 2011 et qu’elle interprète en duo avec son complice Eric Domeneghetty, elle s’est inspirée de l’oeuvre de Jean Eustache, et tout particulièrement des films dans lesquels le cinéaste brouille les frontières entre le témoignage et la fiction.
Une question fondamentale dans le domaine des images, et qui prend une résonance singulière quand elle est posée par les arts scéniques : qu’est-ce qui est « vrai » ou « faux » au théâtre ? Quelles ruptures, mais aussi quelles porosités interviennent entre le réel et la représentation, le document et la création, le champ de l’histoire et celui de la scène ? Un brouillage des codes, qui invite le spectateur à investir un « entre-deux » aussi trouble que séduisant.
RUE DU THÉÂTRE – SOPHIE LESPIAUX
Entre recueillement et libération
En compagnie de Éric Domeneghetty, la chorégraphe Cécile Loyer interprète sa pièce où le jeu amoureux oscille entre tension érotique et humour tendre, brouillant au passage les stéréotypes du masculin et du féminin.
S’inspirant du travail du cinéaste Jean Eustache sur l’entre-deux entre réel et fiction, entre modèle et représentation, Cécile Loyer élabore Moments d’absence, où mêmes motifs et situations en miroir se transforment selon l’incarnation, au gré d’un jeu au masculin ou au féminin.
Entrant en scène vêtue de noir, la femme danse en solo sur une musique rock sixties, où le travail focalisé sur les jambes est habité de virilité. En robe blanche, l’homme apparaît. Inversion des styles vestimentaires lors d’un déshabillage, paroles reprises, dans le jeu amoureux de la similitude émerge la différence d’appréhension de l’autre.
Troublants, touchants, ils sont impayables lors d’une scène cocasse, dans l’intimité du couple. À son tour, l’homme danse en solo, lui presque féminin. Se livrant à un duo érotique, audacieux dans l’exploitation de la pratique du Contact improvisation, Cécile Loyer et Éric Domeneghetty se révèlent danseurs généreux et expressifs, s’alliant dans un moment aussi intense que rafraîchissant.
CÉCILE LOYER
Diplômée du CNDC l’Esquisse, Cécile Loyer collabore, en tant qu’interprète avec Héla Fattoumi et Eric Lamoureux, Catherine Diverrès, Karine Pontiès, Josef Nadj et depuis 2013, avec Caterina Sagna. En 2000, une bourse Villa Médicis hors les murs, lui permet de travailler 3 mois sous le regard de Mitsuyo Uesugi, à Tokyo où elle crée son premier solo Blanc. Cette pièce reçoit le premier prix au concours des jeunes créateurs de l’Espace Pier Paolo Pasolini de Valenciennes. De 2000 à 2005, elle assiste Mitsuyo Uesugi lors de ses stages en Europe. En 2001, elle constitue sa compagnie et crée Ombres, Détail, Raymond (au paradis), Pupi (un duo avec Mistuyo Uesugi), Rois, Fiasco + (avec Stéphane Broc, Vincent Epplay et Jean Baptiste Bernadet), Que Tal, (ou comment vouloir peut être un problème) en collaboration avec Thomas Lebrun, ainsi que son premier solo pour un homme, Blanc ou la mariée est un homme ce soir. En 2009, elle crée Soldats, un duo d’hommes, et, avec le musicien Eric Brochard (contrebassiste), Morpho(s), une performance en duo. Elle crée Moments d’absence un duo avec Eric Domeneghetty en 2011 et Cascade avec la contrebassiste Joelle Léandre en 2012. Elle est aussi artiste associé au CNSM de Paris depuis 2012.
ERIC DOMENEGHETTY
Depuis 1994 il se forme auprès des personnalités de la Danse Contact et de l’improvisation telle que Louise Burns, Kristie Simson, Steve Paxton, Julyen Hamilton et Marc Tompkins. Il a travaillé notamment avec les chorégraphes Mark Tompkins (Remixamor, Song and Dance, Animal), Karine Ponties (Brucelles, Holeulone, Humus Vertebra, Babil, Lamali Lokta), Pierre Droulers, Toméo Verges, François Grippeau (Rage ,Camping sauvage, 51mint 49) et Cécile Loyer (Soldats, Moments d’absence). Il est assistant pour des projets de théâtre : Michel Cerda , Bérengère Jannelle, et de danse: Mark Tompkins, François Grippeau, Karine Ponties“Mirliflor“(Masque d’or 2010). Il participe depuis 2010 avec la compagnie Dame de Pic (Belgique) au projet de ‘’Danse à l’école’’ coordonné par le Centre Dramatique de Wallonie pour l’Enfance et la Jeunesse, dans une école spécialisée.
JEAN-BAPTISTE BERNADET
Jean-Baptiste Bernadet est né à Paris en 1978, il vit et travaille depuis 2000 à Bruxelles. Son travail de peinture et d’installation a fait récemment l’objet d’expositions à la galerie Torri à Paris (2011), à la Fondation Chinati à Marfa, Texas (2010), Karma à New York (2011), chez Maes & Matthys Gallery, Anvers (2009) ; Wiels Offsite, Bruxelles (2009) ; Galerie Les Filles du Calvaire, Bruxelles (2008); Galerie Xprssns, Hambourg (2008) ; La chapelle des Calvairiennes, Mayenne (2007); Konsortium, Dusseldorf (2007). Depuis 2000, Jean-Baptiste Bernadet est aussi assistant à la création pour Cécile Loyer.
SYLVAIN CHAUVEAU
Depuis 1998, Sylvain Chauveau se consacre à ses projets solos. S’écartant du chemin traditionnel de la scène française, il compose des morceaux raffinés et mélodieux qui incluent des éléments électroniques minimaux, comme en témoignent ses albums : le Livre noir du capitalisme (2000), Nocturne impalpable (2001), Un autre Décembre (FatCat, 2003), S. (Type, 2007), Nuage (Type, 2007), Touching Down Lightly (Creative Sources, 2009), Singular Forms (Sometimes Repeated) (Type, 2010). Autrefois produit par les labels FatCat et Les Disques du Soleil et de l’Acier, il sort désormais ses disques sur le label anglais Type. Il a joué en live dans le monde entier. Sylvain Chauveau fait également partie du groupe Arca (avec Joan Cambon), du collectif 0 (avec Stéphane Garin et Joël Merah), du duo On (improvisation minimale, avec Steven Hess). Il a composé des bandes originales de films, notamment pour le réalisateur français Sébastien Betbeder, ainsi que des musiques pour des pièces chorégraphiques.