Katia Belalimat a parcouru le Niger et le Mali, traversé le désert et recueilli des contes, des histoires de nomades, d’animaux et de créatures fantastiques, de thé à la Une invitation à découvrir en famille d’autres modes de vie.menthe et de dunes, de vent du désert et de tentes berbères... Ces contes, elle les a retaillés, affinés, pour compléter les mots par des images et de petits objets. Elle en tire quatre histoires qui parlent du temps, d’avant et de maintenant, de dinosaures, d’ogresses, de génies des sables… Quatre histoires qui parlent de la femme, de la confiance d’un père pour son petit garçon, de la peur de l’autre… Quatre histoires pour dire à l’enfant et à l’adulte qui l’accompagne : « Regarde ailleurs, ailleurs c’est très loin, mais c’est tout près ! ». Nomade si j’veux !, c’est l’histoire de ces différences qui ne sont qu’apparentes, un spectacle pur, dépouillé, où les symboles et les ellipses tiennent lieu d’indices.
SERGE BOULIER,
portrait d’un dyslexique autodidacte
Quand j’étais petit, j’avais toujours zéro en dictée et en rédaction. J’ai cru ainsi pendant longtemps qu’à cause de mes fautes d’orthographe, ce que je racontais était nul et que je n’avais rien à dire… Heureusement, j’étais « bon avec mes mains » et comme disait ma mère : « cet enfant fera du technique ». J’ai donc baigné jusqu’à ma fin d’adolescence dans le lubrifiant des machines outils… Et puis un jour de l’an de grâce fin Giscard début Tonton, j’ai découvert le monde merveilleux des marionnettes. C’était mimi, c’était mignon. De cette expérience, j’en ai tiré deux enseignements : que l’école n’était vraiment pas pour moi et que la marionnette me permettait de faire du théâtre autrement. Depuis j’expérimente cet autre théâtre, à cheval entre l’inerte et le vivant. J’y invite la marionnette, son caustique, son absurde, son sévère et son ludique. Je ne sais toujours pas si j’ai quelque chose à dire. Mais je le dis quand même. Ca fait que comme ça, la vie est belle…
KATIA BELALIMAT
Licenciée en Arts Plastiques, je les enseigne depuis de nombreuses années en pédagogue passionnée. Ces dernières années mes ateliers se sont organisés autour de mes recherches sur le corps et la couleur en peinture avec comme point de départ la musique classique. En 2001, je crée la compagnie Imidiwan et présente un premier spectacle musical, « Contes de l’Azawagh », puis « Contes Sensuels de la Terre Rouge », en 2003. C'est au Niger et plus récemment au Mali que je recueille ces contes issus de la tradition orale touarègue. Parallèlement je suis formée au « clown » par Corinne Bardot qui m'assistera sur mon travail de mise en scène. En 2009 je suis la formation permanente « architecte de la langue » avec Pépito Matéo, au CNAC de Chalons en champagne. En 2010 je travaille sur la dernière création de Bouffou Théâtre, Peut-être, en tant qu'assistante à la mise en scène et aide à la construction au côté de Serge Boulier.
BOUFFOU Théâtre
BOUFFOU Théâtre est une compagnie professionnelle qui, depuis 1986, crée et présente en France et à l’étranger des spectacles de marionnettes pour enfants et adultes. Toujours dans une recherche de proximité et de partage d’émotions avec le public, Serge BOULIER, directeur artistique de la compagnie, s’attache à mettre en scène jeu d’acteurs et marionnettes au service de propos qui tentent d’ouvrir de nouvelles portes vers de « possibles ailleurs ». Créer des spectacles dits « Jeune Public » est en effet l’occasion pour la compagnie de rassembler enfants et parents autour d’un imaginaire, pour qu’ils partagent des émotions et, pourquoi pas, profiter de cet instant pour que les adultes s’interrogent sur leurs relations avec les enfants.
« Depuis plus de vingt ans, BOUFFOU Théâtre tente de mieux comprendre et de questionner le monde contemporain à travers des propositions théâtrales liées à l’art de la marionnette. Nous ne faisons pas de création “ jeune public ” mais des spectacles pour enfants… visibles par les adultes ! » SERGE BOULIER
J’ai entendu des histoires d’ici, d’ailleurs et aussi d’un peu plus loin. Depuis le désert des touaregs jusqu’aux portes de mon quartier. Je les raconte si je veux avec mes couleurs et nos objets d’ici... pour parler de là-bas.
Entre contes traditionnels et brèves de vie, Nomade si j’veux ! raconte avec trois fois rien la vie d’un peuple, le désir de rester ce que l’on est tout en se rapprochant de l’autre. Je voulais que ce spectacle ressemble aux touaregs. Simples et légers.
Deux cultures en équilibre, l’Occident et l’Afrique, à moins que ce ne soit le conte et le théâtre d’objet. Le fil du temps comme fil rouge, thé temps thé temps, comme frontière, celle là même qui révèle bien plus que nos différences, nos ressemblances.
La musique des mots, la matière du son, des objets, du vent, de la peinture, du dessin... Pour dire ce qui ne se dit pas et finalement laisser une trace.
KATIA BELALIMAT
« Nomade si j’veux » c’est :
- Quatre histoires qui commencent par trois vérités et finissent par trois mensonges.
- Quatre histoires qui parlent du temps, d’avant et de maintenant, de hyène, de mouton, de dinosaure, d’ogresse, de génies des sables.
- Quatre histoires qui parlent de la femme, de la confiance d’un père pour son petit garçon, d’une bataille déséquilibrée contre un géant, de la confiance d’une famille pour son vieux, de la peur de l’autre…
- Quatre histoires qui parlent de la vie.
- Quatre histoires pour dire à l’enfant et à l’adulte qui l’accompagne : « Regarde ailleurs, ailleurs c’est très loin mais c’est tout près !»
SERGE BOULIER ET KATIA BELALIMAT
Du conte au théâtre d’objet
Depuis plusieurs années je cherche à faire évoluer mon travail scénique. Mêler au conte la peinture, la marionnette et le théâtre d'objet. Mon affection pour l'objet et la marionnette ne date pas d’hier, ni d’avant hier d’ailleurs. Il y a dix ans, lorsque j’ai commencé à raconter c’est tout naturellement que j’ai entrepris le prototype d’une marionnette-chameau pour m’accompagner dans l’aventure.
La conteuse est née avec 2 calebasses et un caillou.
Depuis je cherche les passerelles qui existent entre mon écriture, mon travail plastique et l’image sonore. Trouver un équilibre entre une écriture orale et une écriture d’images.
KATIA BELALIMAT
Du Théâtre de Marionnette au Conte
Comme la marionnette, le conte est ancré dans une tradition et tend vers une modernité. Il y a un chemin parallèle entre le conte et la marionnette.
Les conteurs comme les marionnettistes sont des artisans-écrivains. Je fais de la marionnette pour le plaisir de raconter des histoires. Les conteurs sont dans ce même plaisir. Chacun le fait avec sa singularité, le conteur avec ses mots, moi avec mes objets. Les conteurs et moi, nous avons un terreau commun. J’ai envie de partager nos univers, de tenter un équilibre entre la parole et l’image tout en laissant une place pour l’imaginaire du spectateur.
Le théâtre de marionnette et le conte sont des théâtres de l'Imaginaire. Je me sens bien quand je suis ailleurs, là où on ne m’attend pas.
SERGE BOULIER
La scénographie
Créer un espace léger et que le vent passe à travers.
Léger pour être déplacé facilement, pour être nomade.
Léger comme une page blanche sur laquelle les mots laissent une trace, et sur laquelle le spectateur pourrait projeter son imaginaire.
Léger pour laisser une place à l’invisible.
Léger pour sentir l’immensité d’un désert qui respire.