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saison 2023/2024

Backlash

THÉÂTRE | DÈS 15 ANS
Guillaume Doucet & Bérangère Notta
Le groupe vertigo

Soutien DSN

MARDI 16 JANVIER
20h | Durée 1h05
Grande Salle

Tarif A

Danny est un homme comme tant d’autres.
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Un homme divorcé, installé avec sa nouvelle copine, père d’un adolescent qu’il ne voit jamais. Un homme qui a été licencié en temps de crise d’un boulot bien payé, pour retrouver un boulot plus ingrat. Un homme frustré. Un homme qui surfe sur internet et tombe un jour sur une vidéo qui parle des droits masculins publiée par un certain « Angry Alan ». Danny commence à se passionner pour la cause, y trouve des forces et glisse lentement mais inexorablement dans un engrenage masculiniste. En prenant confiance en lui, Danny finit par renouer le contact avec son fils qui a suivi un tout autre chemin.

La sélection bibliographique de la librairie-café La Grande Ourse.

Texte Pénélope Skinner. Traduction Guillaume Doucet. Conception Guillaume Doucet & Bérangère Notta. Jeu Philippe Bodet. Régie Adeline Mazaud. Création sonore Maël Oudin. Constitution équipe technique en cours.

© Photo : Caroline Ablain

Production : Le Groupe Vertigo. Coproduction : L’Archipel Pôle d’action culturelle – Fouesnant ; Pont des Arts – Cesson- Sévigné ; Pôle Sud – Chartres de Bretagne. Soutiens : DSN – Dieppe Scène Nationale ; Centre Culturel Juliette Drouet – Fougères ; EVE – Scène Universitaire – Le Mans ; Théâtre de Belleville – Paris ; Théâtres L’Arche et Le Sillon – Pleubian- Tréguier ; Espace Beausoleil – Pont-Péan ; La Manekine – Pont-Saint-Maxence ; Le Strapontin – Pont-Scorff ; Le Tambour – Rennes ; Ville de Rennes ; Région Bretagne. Le Groupe Vertigo est conventionné par le Ministère de la culture – DRAC Bretagne. Production en cours.

Site de la compagnie

Parce que pour la première fois depuis vraiment très longtemps j’ai l’impression que quelqu’un me parle un langage que je comprends pleinement et c’est la première fois depuis très très longtemps que je sens que quelqu’un dit quelque chose qui me fait me sentir comment dire  en paix avec moi-même. Parce que vous savez  ça fait longtemps que je ne me suis pas senti bien. Je veux dire sans doute des années. Et c’est quelque chose que je peux dire à présent. Parce que l’une des premières choses dont parle Alan c’est que dans notre société les hommes ne sont pas autorisés à parler de leurs sentiments. C’est tellement dur pour nous les hommes de dire quelque chose comme : Hey. Moi c’est Patrick. J’ai le sentiment que j’aurais pu faire davantage de ma vie. Je me sens inadapté. J’ai l’impression d’être un raté.
Et jusqu’à ce matin je ne savais même pas que c’était ce que je ressentais. Je pensais que peut-être j’avais le cancer du côlon ? Parce que j’ai aussi consulté pas mal de sites médicaux ? Et j’avais pas mal des symptômes. De pas mal de maladies différentes. La plupart d’entre eux. En fait. Mais maintenant je réalise que cette douleur dans mes entrailles et la fatigue et la rage que je ressens parfois sont les effets de la toxicité de ma propre histoire et du poids du fardeau de ma propre souffrance pendant toutes ces années sans jamais pouvoir admettre sa légitimité ou même pire  à m’en sentir coupable.
Mais à cet instant  ici dans ma chambre un lundi matin de mai  avec le son de la pluie sur la vitre je commence à découvrir grâce à Alan que peut-être qu’en fait ce n’est pas entièrement ma faute. C’est comme si comme si j’avais vécu dans une cage, vous voyez ? Je suis comme un homme qui aurait vécu dans une cage mais qui ne le savait pas. Il était malheureux.
Et la raison pour laquelle il était malheureux c’était à cause de la cage. Mais il ne savait pas pour la cage. Donc il ne savait pas pourquoi il était malheureux. Et quand je prends la pilule rouge ça ne résout pas le problème. Je suis toujours dans la cage. Mais au moins je suis au courant pour la cage. Et je réalise que je suis en cage. C’est si
tellement libérateur  que je prends une décision : je me dis à moi-même précisément ces mots : à voix haute je dis :
“Désormais, les choses vont changer.”
Et une fois que je l’ai dit il n’y a pas de retour en arrière.

Le propos
Le texte d’ANGRY ALAN parle avec finesse de ce rebond conservateur, en réaction aux avancées féministes, que constitue l’influence grandissante de la sphère masculiniste.
C’est une pièce résolument féministe mais non didactique, qui passe par l’empathie pour cet homme perdu.
Le système de recrutement auquel Danny se retrouve confronté, qui se fait de plus en plus présent en France ces dernières années, ressemble à celui d’une secte.
On vise des personnes présentant une faiblesse psychologique, et nombreux sont les hommes pouvant faire office de cibles, et on leur offre des solutions et une lecture du monde qui viennent répondre à cette blessure. On substitue aux véritables raisons de leur détresse (les violences du système capitaliste) des raisons identitaires ou religieuses, ici le danger des féministes qui voudraient imposer une société gynocentrée.
On se sert d’un rapport à une prétendue nature intrinsèque de l’homme, de caractères innés imaginaires et fantasmés, pour justifier une nécessité de “retour aux sources”.
La pièce accompagne ce parcours avec humour et subtilité, et l’amène jusqu’à une zone encore plus fine, en présentant la construction personnelle du fils de Danny, qui remet en question les injonctions de genre.
Elle parle ainsi d’une dichotomie très actuelle, qui s’accélère à toute vitesse : une partie de la société est en train d’avancer sur un chemin de plus en plus progressiste sur les questions de genre, pendant qu’une autre se braque et se crispe pour repartir dans l’autre sens et revenir à des identités de genre plus conservatrices, celles du “bon vieux temps”.
Il est précieux pour nous d’avoir entre les mains une pièce qui puisse parler de ces questions avec finesse et humour, en passant par une histoire palpitante, sans sacrifier à l’exigence de sa pensée politique.

Le masculinisme
Le masculinisme est l’ensemble des mouvements sociaux qui se préoccupent de la condition masculine et de « la défense des droits des hommes, de leur indépendance et de leurs valeurs ».
Il y a plusieurs manières d’être masculiniste. Un point commun entre les différents mouvements, c’est le rejet du féminisme. Pour eux, la notion de patriarcat n’existe pas. Non, les femmes ne sont pas en difficulté pour trouver du travail, lutter contre le harcèlement… Au contraire ! « Ils assurent que ce siècle est éminemment féminin, que les femmes sont partout, et qu’elles ont gagné », explique le docteur Virginie Martin, professeure à l’école Kedge Business School.
Convaincus d’être lésés alors que la société se transforme, les masculinistes, composés de différents sous-groupes plus ou moins radicaux, entendent défendre leurs droits et leur identité, voire démontrer que les femmes leur sont inférieures.
En France, des chaines youtube comme Le Raptor ou l’Observateur qui accumulent des millions de vues témoignent de cette popularité grandissante.

«Sur les réseaux sociaux, la pensée masculiniste de la « manosphère » cible les jeunes adolescents
Autrefois cantonnées à des forums obscurs, les théories masculinistes s’affichent désormais sur des plates-formes comme TikTok, Instagram ou YouTube. Une popularisation qui expose, sans filtre, les plus jeunes à la misogynie. […]
Discours inspirationnels, apologie du capitalisme et théories misogynes : sur les réseaux sociaux, la « pensée masculiniste », qui théorise une crise de la masculinité traditionnelle dans la société, se banalise et se déploie, de comptes Twitter ou groupes Telegram en courtes vidéos sur Instagram ou TikTok, pour viser un public de plus en plus jeune.[…]
Ces théories masculinistes qui dénigrent les femmes ne sont pas nouvelles : Internet leur a simplement donné un espace où se rassembler. « Elles partent du principe que le féminisme cause une souffrance chez les hommes, qui conduirait à des suicides, des divorces, des violences… », égraine Francis Dupuis-Déri, enseignant-chercheur à l’université du Québec, à Montréal (Canada).»
Par Pauline Ferrari | Publié le 09 juillet 2022 à 05h00 | Le Monde

«Avec les masculinistes : ‘‘Un véritable hétéro doit être capable de bander sur des filles moyennes’’
Dans le sillage de #MeToo et #Balancetonporc, la remise en cause du modèle patriarcal aurait ouvert dans nos sociétés une nouvelle «crise de la masculinité». A l’instar de Garrett White, instigateur aux Etats-Unis de la «Warrior Week», des groupes d’hommes s’organisent en France, pour s’apprendre à être de «vrais mâles».
Face à la vague féministe provoquée par des mouvements comme #MeToo ou #Balancetonporc, de nombreux groupes et associations ont émergé ces dernières années. Des penseurs qui s’érigent contre une «féminisation» du monde dont nous serions tous menacés à long terme. Mais pourquoi le combat pour la justice entre hommes et femmes suscite-t-il autant de peur chez certains hommes, et que signifie réellement de réapprendre à être un homme en 2019 ?»
Par Dahlia Grigris, Arthur Leblanc et Lou Mamalet | Publié le 2 juin 2019 | Libération.fr

La narration
La pièce est écrite pour un seul interprète, Danny, qui raconte toute l’histoire au public depuis son point de vue, et en interprète tous les personnages.
Ce choix radical crée une grande complicité (au début on se croirait presque dans une forme de stand up), qui permet de plonger dans un récit intime de plus en plus puissant et brutal, et d’aller toucher des zones sensibles de l’âme humaine.
Le chapitrage en scènes avec des ellipses, et les rebondissements de la narration, structurent un texte excitant, jamais ennuyeux, dont on a envie de connaître la suite. Penelope Skinner manie avec virtuosité ce storytelling à l’anglo-saxonne, et la rencontre de ce storytelling avec cette pensée politique crée une forme qui se place dans la continuité du travail de la compagnie, et notamment des deux dernières créations, Pronom et Artemisia Gentileschi, toutes les deux des pièces engagées passant par des narrations à suspense.

L’interprète
Le choix de Philippe Bodet est pour nous une évidence.
C’est un acteur important de la plupart des spectacles de la compagnie.
Sa présence qui peut passer rapidement de la douceur au danger, sa faculté à convoquer des émotions avec un air de ne pas y toucher, son intelligence humaine, en font l’interprète parfait pour ce morceau de bravoure.
Nous avons envie de creuser ensemble une facette que nous n’avons pas encore beaucoup développée avec lui, celle d’un rapport direct à une masculinité classique, avec une naïveté brutale sans tomber dans la caricature.
C’est le passage par le sensible et l’empathie profonde pour Danny, avec toutes ses faiblesses et sa violence, qui permettra d’aller toucher des zones peu confortables, et de porter le propos au-delà de la démonstration, pour le rendre plus troublant.

Le son
Nous voulons mener un travail de partition sonore plus présent encore que dans les précédentes créations.
Nous aimerions que la voix de l’interprète puisse être reprise en permanence, de manière à peine sensible parfois, ou plus affirmée, pour permettre une grande proximité avec le personnage de Danny.
Nous voulons pouvoir aller toucher des émotions délicates, pour un public large, sans être forcément contraints par la projection de la voix nue.
Nous avons aussi envie d’expérimenter des natures différentes de la voix, et notamment de sa résonance, en fonction des espaces réels et imaginaires développés par la pièce. Pouvoir par exemple la rendre plus mate quand la scène se passe dans un intérieur, et lui donner plus d’air quand Danny est dans la nature. Mais aussi pouvoir profiter d’un effet de grande proximité quand il est davantage à fleur de peau.
L’acteur va circuler entre des prises de parole directes au public, et des moments plus introspectifs, et nous voulons que le son joue avec ces mouvements.
Nous allons également développer une partition musicale assez présente, mix de compositions et de morceaux existants, pour jouer avec les pics d’intensité émotionnelle, les accompagner ou les faire dériver.

La vidéo
Le spectacle va jouer ponctuellement avec des reprises en vidéo de l’acteur, plus ou moins denses ou évanescentes, en allant notamment chercher des très gros plans. Une goutte de sueur qui glisse sur le front, un tremblement des lèvres, une crispation de la mâchoire…
L’idée n’est pas simplement d’offrir un regard de caméra classique, à base de plans moyens, mais d’aller très près de la chair, ou de dessiner la silhouette, dans un travail plastique qui viendra se fondre avec celui de la lumière.
Nous allons aussi mener un travail de réflexion et de création autour des vidéos masculinistes évoquées dans la pièce, nous allons tester plusieurs qualités de présence de ces vidéos avant de nous déterminer.

La lumière
La lumière alternera entre une fonction lucide, calme et légèrement stylisée, et des états lumineux plus radicaux, très tranchés.
Nous voulons pouvoir décoller par moments l’acteur de l’espace du plateau, en jouant avec des latéraux sans impact, en créant des atmosphères mystérieuses, qui viendront renforcer l’effet “à fleur de peau“ que nous voulons pouvoir faire dialoguer avec une prise de parole plus large.
Nous passerons donc d’un rapport scène-salle direct, qui se sert du cadre naturel de la représentation pour raconter une histoire personnelle à des inconnus, à un rapport plus imaginaire, qui se sert des codes de la fiction pour plonger dans les méandres de la psyché du personnage.

Dyptique
Le sujet d’ANGRY ALAN fait écho à un court-métrage écrit et réalisé par Guillaume Doucet, intitulé Better men, sur le point de bascule de l’endoctrinement d’un homme dans un groupe masculiniste.
Le film, tourné en anglais, résonne particulièrement avec la pièce, et nous proposons pour les partenaires intéressés une diffusion conjointe des deux oeuvres.
Le court-métrage peut être diffusé le soir-même de la représentation, en première partie du spectacle, ou dans un temps et un lieu distinct, en amont.
Nous pouvons aussi imaginer avec le lieu d’accueil un événement thématique, et organiser conjointement une rencontre autour de ces questions, pour compléter le programme de la soirée.

Direction
Pour les partenaires qui nous connaissent depuis longtemps, nous aimerions préciser une évolution dans le processus de décision qui régit nos créations.
Bérangère et Guillaume seront à la co-mise en scène de cette prochaine création. Ce choix est une continuité de la collaboration artistique en duo déjà existante depuis plusieurs années.
Les questions de sélection, de préparation et de mise en place du projet sont désormais traitées de manière conjointe, ainsi que la constitution de l’équipe, la scénographie, et l’organisation des répétitions en général. Les choix artistiques sont partagés.
Guillaume Doucet reste à la tête de la direction des interprètes, et Bérangère Notta prend la tête du montage de la production.

Penelope Skinner
Penelope Skinner est une dramaturge britannique, considérée comme une des nouvelles voix féministes du théâtre anglais. Ses pièces sont notamment jouées à Londres au Bush Theatre, au National Theatre et au Royal Court Theatre, où elle a été membre du Young Writers Programme. Sa première pièce Fucked est créée pour la première fois en 2008 au Old Red Lion Theatre et au Festival d’Édimbourg, où elle est très bien accueillie par la critique. Sa pièce Eigengrau, montée au Bush Theatre en 2010, remporte un grand succès, et est depuis traduite dans plusieurs langues et montée dans plusieurs pays. Sa pièce The Village Bike est jouée à guichets fermés au Royal Court Theatre est primée d’un George Devine Award en 2011. Penelope Skinner reçoit l’Evening Standard Award for Most Promising Playwright en 2011 et le Berwin Lee Playwrights Award en 2016.
En 2011, elle a écrit des épisodes pour la série Fresh Meat de Channel 4 et elle coécrit en 2013 le scénario du film How I Live Now.
En 2011 parait The Sound of Heavy Rain, Fred’s Diner en 2012, Linda en 2015 et Meek en 2018.
Sa pièce Angry Alan créée en 2018 au Festival d’Édimbourg, reprise ensuite à Londres et à New York, est à nouveau un succès critique.

Guillaume Doucet
Acteur, metteur en scène, réalisateur et traducteur, il a été formé à l’Ecole du Th|éâtre National de Bretagne, et dirige depuis 2008 le groupe vertigo, compagnie théâtrale basée à Rennes et conventionnée par la DRAC Bretagne.
Ses dernières mises en scène sont L’affaire Anaïs Gourvais de Gaëlle Héraut et Bérangère Notta et Looking at Judith en 2022, Artemisia Gentileschi d’après Ellice Stevens et Billy Barrett en 2021, Black Mountain de Brad Birch en 2019, Pronom d’Evan Placey en 2018 et Love and Information de Caryll Churchill en 2016.
Il est traducteur de Black Mountain de Brad Birch, de Pronom d’Evan Placey (co-traduction Adélaïde Pralon) et de Love and Information de Caryll Churchill (co-traduction Elisabeth Angel-Perez).
Au cinéma, il réalise en 2020 le court-métrage Better men avec Melocoton films.

Bérangère Notta
Bérangère Notta est actrice et assistante à la mise en scène. Elle codirige depuis 2010 Le groupe vertigo, compagnie théâtrale basée à Rennes et conventionnée par la DRAC Bretagne. Elle a participé comme assistante à la mise en scène de Guillaume Doucet à la création de Tout va mieux de Martin Crimp, de Love and information de Caryl Churchill et de Pronom d’Evan Placey. Elle a joué dans Mirror Teeth, La forme close, Dom Juan et Artemisia Gentileschi mis en scène par Guillaume Doucet. Elle a joué et co-mis en scène avec Guillaume Doucet le spectacle Nature morte dans un fossé, le polar théâtral hors les murs qui a fait plus de 130 représentations depuis 2010, ainsi que Black Mountain.

Philippe Bodet
Devenu comédien après une maîtrise de Lettres Modernes, il a suivi les enseignements de Cédric Gourmelon Jean-Pierre Ryngaert, Jean-Luc Annaix, Roland Fichet, Frédéric Fisbach, Noëlle Renaude, Kouam Tawa, Eric Didry, Rachid Zanouda, Sarah Chaumette... Il est de la plupart des créations de la compagnie La fidèle idée (Guillaume Gatteau) Un ennemi du peuple, Tarzan Boy, L’Abattage rituel de Gorge Mastromas, Le Bourgeois gentilhomme...). Il a aussi travaillé avec l’Orchestre national d’Île de France, puis, régulièrement avec la Cie Faits Divers (Lionel Monnier), Is théâtre (Emerick Guézou), Les Aphoristes (François Parmentier) Richard III, Woyzeck), Les faux-revenants (Guillaume Lavenant), le collectif Citron (Clémence Solignac). Il joue également avec la compagnie Le point du Soir (Clément Pascaud), L’Aronde (Gaëlle Héraut) ainsi que dans de nombreuses créations du groupe Vertigo (Guillaume Doucet) Mirror Teeth, Dom Juan, Love and information, Artemisia Gentileschi, entre autres.

Démarche artistique
La compagnie s’intéresse principalement aux écritures dramatiques britanniques. Nous avons souvent monté des pièces inédites en france : Mirror Teeth de Nick Gill, Love and Information de Caryl Churchill, Pronom d’Evan Placey, Black Mountain de Brad Birch.
Nous cherchons dans les textes que nous choisissons une puissance formelle, une langue ciselée et un fond politique actuel et incisif. Nous aimons une certaine forme d’ironie cinglante et bienveillante.
Nous développons une théâtralité qui interroge le rapport au public et au présent de la représentation, permettant au présent de nourrir la fiction et vice-versa. Nous essayons de décliner cette préoccupation dans tous les domaines de la création théâtrale, dans le jeu des acteurs comme dans la lumière ou le travail de l’espace.
C’est une affirmation de la force du spectacle vivant, dans le sens que ce type de rapport à la représentation est exclusivement théâtral. Le cinéma ou la peinture par exemple ne pourraient pas faire ça de la même manière, jouer du réel présent pour nourrir la fiction.

La notion de plaisir est également omniprésente et indissociable du travail de création. Ce plaisir de jeu est quelque chose que nous cherchons également à partager avec le public, et ce à chaque instant de plateau, y compris quand la pièce aborde des situations ou des idées violentes. C’est ce que Meyerhold appelait la “ joie créatrice ”. Nous pouvons la ressentir comme spectateur devant une oeuvre dont le fond est très dur, et qui devrait nous abattre, mais dont l’acte de création qu’il y a derrière est si énergique et affuté qu’il nous réjouit et nous éclaire. Et nous portons un soin tout particulier à la constitution des équipes de nos spectacles, faisant appel à des gens avec qui nous pouvons partager cette joie créatrice, sans déconnecter dans notre choix l’artiste de la personne, puisqu’il s’agit avant tout de jouer avec le vivant. Un certain nombre de fidélités se sont créées ainsi au fil du temps, avec certains acteurs et techniciens, même si nous restons attentifs à chercher de nouvelles collaborations. En général l’équipe de nos spectacles est constituée à la fois d’un groupe de personnes fidèles, et de nouveaux venus.

«Avec Backlash, le Groupe Vertigo donne à voir la mécanique toxique de la rhétorique masculiniste et offre une partition de jeu riche en complexité au comédien Philippe Bodet. (...) [Il] donne avec conviction et persuasion corps à cet homme dépassé, pris dans une spirale obsessionnelle d’anti-féminisme et de haine de l’autre pouvant déboucher sur le pire.» Sceneweb

« J’ai été très sensible au talent de Philippe Bodet. Habité par le texte, par le personnage de Danny, il lui donne une grande crédibilité. Il sait embarquer le spectateur dans une empathie mi moqueuse mi apitoyée, et presser son cœur jusqu’à la dernière goutte de sa sensibilité.» Jenaiquunevie