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saison 2022/2023

THÉÂTRE AQUATIQUE | DÈS 14 ANS

PARC

Collectif La Station

Jeudi 8 décembre
20h | Durée 1h20

Grande Salle
Tarif A

Un cauchemar à l’odeur de sang et de chlore, une comédie noire qui exhume les désenchantements de la génération « Sauvez Willy ».
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Dresseuses et dresseurs d’animaux marins, Anke, Lars, Nicolaï et Kania sont sur le point de vivre un drame qui les forcera brusquement à entrevoir l’envers peu reluisant du décor des parcs aquatiques. Ces personnages, emplis de contradictions, voient tout à coup s’effondrer leurs croyances et certitudes les plus établies. S’ouvrent alors des gouffres aussi sensibles que cruels. Qu’advient-il quand, dans les espaces de divertissement contemporains que sont les parcs à shows aquatiques, ces travailleuses et travailleurs – qui se doivent de tout contrôler – se retrouvent confrontés à un accident qui les ramène à ce qu’ils sont : dresseuses ou dresseurs d’une force indressable ? PARC est une écriture collective, à l’humour et à la drôlerie constante, sur les réactions humaines face à un choc provoqué par notre société de divertissement.

Avec le soutien de l'ONDA - l'Office National de Diffusion Artistique. https://www.onda.fr

Création Collectif la Station. Jeu Cédric Coomans, Eléna Doratiotto, Sarah Hebborn, Kirsten van den Hoorn, Daniel Schmitz. Scénographie Valentin Périlleux. Aide à la mise en scène Marion Lory. Aide à la mise en scène et adaptation de la version néerlandophone Dries Gijsels. Accompagnement dramaturgique Olivier Hespel. Création lumière Octavie Piéron. Création sonore Antonin Simon.

© Photo : leslie artamonow, Marie Valentine Gillard

Création : Collectif La Station. Production : L’Ancre – Théâtre royal. Coprods : Théâtre de Liège, Atelier 210, Collectif La Station asbl., La Coop asbl., Shelterprod. Soutien : taxshelter.be, Le Bamp, Quai 41, Kunstencentrum nona, Fédération Wallonie- Bruxelles – service du théâtre – Dans le cadre de l’accord de coopération culturelle entre la communauté française et la communauté flamande. Prix du jury professionnel – Festival Emulation 2019 – Théâtre de Liège.

Site de la compagnie

C’est le documentaire Blackfish, le drame qu’il  relate et le désir d’écriture collective qui ont  réuni la Station autour de Parc. La Station  souhaitait s’inspirer de ce fait divers pour le  “décaler” dans une théâtralité nouvelle.  Il y a eu d’abord la création d’un format court  pour le festival XS au Théâtre National de  Belgique. A partir de là se sont dégagées  les pistes de réflexion qui constituent la  colonne vertébrale du spectacle: le sauvage/  l’artificialité, le spectaculaire/le hors champ,  l’illusion/la désillusion, l’illusion de la réussite,  du travail,… 

Il s’agissait aussi de confronter ces pistes  à l’écriture singulière du Collectif et à son  désir de plonger le spectateur dans un récit  où l’absurde et le réel sont susceptibles de  se confondre. A travers PARC, La Station ne  désire pas clamer une vérité, mais simplement  « rire de l’obscénité du réel » [Alain Badiou].  Ils mettent en lumière par le biais de l’absurde  des situations symptomatiques d’un état du  monde. 

PARC nous raconte l’histoire de cinq dresseurs  au sein d’un parc animalier. Leur métier est  leur passion, et ils sont d’autant plus heureux  d’exercer cette profession qu’elle leur apporte  une certaine reconnaissance. Ce métier les  définit et jamais ils ne remettent en question  ses codes et son système hiérarchique. Alors  quand l’accident advient, tout s’écroule ! Ces  quatre dresseurs rescapés font état d’une  perte de croyance totale en une de leurs (et  de nos) valeurs fondatrices : le travail.   

Aujourd’hui, avec la chute du mythe du  plein emploi et l’automatisation du travail,  est prônée l’idée que nous devons toujours  travailler. Plus longtemps. Moins payés. Dans  des conditions de plus en plus dégradantes.  Malgré tout, la croyance persiste : nous  sommes notre travail. Ne pas travailler, c’est ne  pas exister. Suite à l’accident, ces dresseurs  perdent leur emploi et, par conséquent, ce  qui les définissait socialement. S’engage alors  une véritable dégringolade. 

Le spectacle pose aussi la question du rapport  que l’homme entretient avec le sauvage. Les  dresseurs de ce parc animalier ont fini par croire  qu’ils étaient capables de maîtriser la nature,  de dresser ces animaux indomptables, d’en  faire leurs amis. Cet anthropocentrisme, qui  appréhende la réalité pour et à travers l’unique  perspective humaine, est mis en lumière dans  PARC et nous amène à questionner notre rapport  au vivant. En sommes-nous arrivés à appréhender  la vie comme un bien de consommation ?
 
La Station immerge le spectateur dans les  coulisses du parc animalier, cet endroit  habituellement inaccessible et mystérieux.  Nous sommes ici dans l’envers du décor, le  public assiste au show aquatique tout en ne  voyant rien de celui-ci. Tout est suggestion.  En créant ce hors champ, en contraste avec ce  qui est montré sur scène, le spectacle pousse  le public à faire travailler son imaginaire, le  frustrant dans son désir de spectaculaire. Les  spectateurs sont amenés à rire des moyens  théâtraux mis en place pour leur faire croire à  l’énormité de ce qu’ils ne voient pas. 

Le collectif aime stimuler l’imaginaire du  spectateur avec ce qu’il peut percevoir du  hors champ. Le spectaculaire n’est jamais  donné à voir, il n’est que suggéré ou raconté.  Dans ce spectacle, nommer une chose c’est  la faire exister et lui donner immédiatement  consistance. Ce jeu avec le hors champ  constitue l’épicentre de PARC. 

La Station joue avec l’attente du spectateur  conditionné au « moneyshot »  terme employé  dans l’industrie du cinéma désignant la scène  disproportionnellement chère à produire par  rapport au reste de la réalisation, de l’habitude  de se faire servir le spectaculaire sur un plateau,  empêchant tout travail d’imagination.

Quand tout nous est donné à voir avec une  rapidité imposante, tenir un raisonnement est  devenu un exercice titanesque. Il semble de  plus en plus compliqué de formuler une pensée :  celle-ci s’évapore, est zappée, dérangée par  le flux d’images et de divertissements. Mais  si l’objectif est de tuer l’ennui, où trouverons-nous nos espaces de pensée? 

Le collectif La Station est né de la rencontre  de Cédric Coomans, Eléna Doratiotto, Sarah  Hebborn et Daniel Schmitz à l’École d’Acteurs  du Conservatoire de Liège (ESACT). Le collectif  est auteur de IVAN (forme courte, 2012) et du  spectacle GULFSTREAM (Prix de la Ministre de la  Culture & Coup de Coeur de la Presse, Huy 2014).  PARC est leur troisième création collective, il a  été créé au Théâtre de Liège où il a remporté le  Prix du jury au Festival Émulation 2019. 

Le collectif La Station se veut le prisme théâtral  d’intuitions et de fascinations communes pour  l’âme humaine, pour ses contradictions et son  insondable. 

Il y a dans leur théâtralité quelque chose de la  cour de récréation. Un enfant retient ce qu’il a  vu la veille à la télévision et le reproduit avec  ses camarades dans un coin de la cour. A l’abri  du regard des professeurs, ces enfants réunis  dans leur coin, sous le préau, se projettent et  s’embarquent dans leurs propres réinterprétation  d’un monde. En buttant sur certains détails et en  se les réappropriant, ils trouvent un « état de jeu  » qui les captive. C’est cet état, cette tentative  de reproduction maladroite, excessive et naïve  que La Station recherche. 

CÉDRIC COOMANS
Après des études au Conservatoire de Liège (ESACT), Cédric Coomans joue en français comme en néerlandais avec des compagnies comme Tristero (LEAVE A COMMENT, en 2016 au kaaitheater), Ontroerend Goed (£¥€$ en 2019 au Festival d’Avignon) et Clinic Orgasm Society. Il joue en néerlandais sous la direction de Rimah Jabr au (HIGH HEELS AND STUFFED ZUCCHINI au KVS) et de Dries Gijsels (REALTIME, en 2020). Il a également été l’assistant de Toshiki Okada et d’Aurore Fattier. Il co-crée le spectacle BUZZ (2015) au Théâtre National et co-fonde le collectif La Station avec lequel il crée IVAN (2012) GULFSTREAM (2014) et dernièrement PARC (2019) au Théâtre de Liège, Théâtre de l’Ancre, kunstencentrum nona et Atelier 210. Avec l’autrice Julie Remacle il crée le spectacle C’EST PAS LA FIN DU MONDE (Prix du Jury au Festival Emulation 2021).

ELÉNA DORATIOTTO
Eléna Doratiotto diplômée de l’Esact en 2010, joue dans plusieurs mises en scène par Raven Rüell et Jos Verbist (notamment BAAL, TRIBUNA(A) L, NACHATSIEL). Elle cofonde le collectif La Station dans lequel elle s’investit en tant qu’actrice et créatrice (IVAN, GULFSTREAM et PARC). En parallèle, elle entame un travail d’écriture en binôme Benoît Piret. Suite à cela, ils entament une collaboration et créent DES CARAVELLES ET DES BATAILLES en 2019. Dernièrement, elle a travaillé à la création de POINTS DE RUPTURE - mise en scène de Françoise Bloch (octobre 2020 au Théâtre National de Bruxelles).

SARAH HEBBORN
Sarah Hebborn diplômée de l’Esact en 2012. A côté de quelques assistanats à la mise en scène (TRIBUNA(A)L de Jos Verbist et Raven Rüell, CEUX QUE J’AI RENCONTRÉS NE M’ONT PEUT-ÊTRE PAS VU… du Nimis Groupe), elle entame dès la sortie de ses études ses propres créations et cofonde le collectif la Station avec lequel elle crée IVAN,GULFSTREAM et PARC. Avec le collectif Une Tribu elle a créé LA COURSE (Prix de la Province de Liège pour une Jeune Compagnie aux Rencontres de Huy, Prix du Jury Jeune au Festival Emulation) et prépare le prochain spectacle du collectif AU PIED DES MONTAGNES, présenté en mars 2021 à la Balsamine.

DANIEL SCHMITZ
Diplômé de l’Esact en 2010, Daniel Schmitz est comédien, auteur, musicien et marionnettiste. Il crée et joue avec les collectifs de théâtre La Station (IVAN, GULFSTREAM, PARC), Une Tribu (LA COURSE, BLIZZARD (Prix de la Ministre de la Culture / Rencontres de Théâtre Jeune Public de Huy 2018), AU PIEDS DES MONTAGNES) Il a joué dans le spectacle GARUMA ! mis en scène par Jean Michel Van den Eeyden. Il participe aussi à la création sonore Abstract Records de la chorégraphe, danseuse Tara D’Arquian et accompagne musicalement la compagnie Que Faire ? sur la création PETITES HISTOIRES de Michel Villée.

Suggérer, privilégier le hors champ, précieux code du langage cinématographique, à l’heure où le voir l’emporte sur le savoir, tel est le tour de force du jeune collectif La Station. [...] [Il] posera cette question du spectaculaire dans l’industrie du spectacle, de la façon dont il nuit à l’imaginaire, de cette rapidité imposante qui anéantit le raisonnement. Une autre clé pour plonger tête baissée dans ce parc à show aquatique. Laurence Bertels LA LIBRE BELGIQUE

Les comédiens de La Station tissent un ovni complètement barré, qui ose toutes les lubies dans le récit et l’interprétation pour souligner les contradictions de personnages désemparés quand leur conception d’un monde fait de rêves et de spectaculaire vient à s’effondrer. Le collectif révèle un univers déroutant, drôle, et franchement éclaboussant ! Catherine Makereel LE SOIR

Le Collectif La Station s’est inspiré d’un fait réel qui s’est déroulé au SeaWorld d’Orlando en 2011. Fruit d’une écriture collective, Parc s’intéresse aux réactions humaines face au choc, à la mort, d’un être humain ou d’univers et au désarroi. [...] Cette comédie noire, cynique par moment, met en scène des personnages drôles, largement secoués par ce qu’il leur arrive, cruels, pas toujours cohérents mais toujours terriblement humains. Didier Béclard DEMANDEZLEPROGRAMME.BE