DANSE | DÈS 10 ANS
Chorégraphie José Montalvo
José Montalvo nous offre une ode à la gaité, au sens de la fête et au goût de vivre !
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Compagnon musical de ce cabaret onirique, Vivaldi fréquente seize danseurs virtuoses et extravagants, cosmopolites, d’âges et de morphologies variés qui brillent par leur personnalité.
Gloria en est la fascinante sorcière, porteuse d’un chant d’amour incandescent. Au plateau, la danse devient un catalyseur de joie, un plaisir communicatif d’être au monde tandis que le chorégraphe nous souffle en souriant que la joie de danser permet peut-être d’accéder à la sagesse, d’embrasser plus joyeusement l’existence, de trouver une entente plus jouissive entre la réalité et soi-même.
Pensée comme une fête, sur une musique éminemment narrative, José Montalvo propose une chorégraphie comme un voyage libre entre élévation et inconséquence, entre poésie et jubilation.
Chorégraphie, scénographie, conception vidéo José Montalvo. Interprétation Karim Ahansal dit Pépito, Michael Arnaud, Rachid Aziki dit Zk Flash, Nadège Blagone dit Sellou, Eléonore Dugué, Serge Dupont Tsakap, Fran Espinosa (Répétiteur Flamenco), Samuel Florimond dit Magnum, Elizabeth Gahl Le Notre, Rocío Garcia, Florent Gosserez dit Acrow, Rosa Herrador, Dafra Keita, Chika Nakayama, Beatriz Santiago, Denis Sithadé Ros dit Sitha. Assistante à la chorégraphie Joëlle Iffrig. Costumes Agnès D’At, Anne Lorenzo. Scénographie, lumières Didier Brun. Son Pipo Gomes, Clément Vallon. Collaborateurs artistiques Franck Lacourt, Sylvain Decay, Clio Gavagni, Michel Jaen Montalvo. Chef opérateur Daniel Crétois. Cadreuse Prune Brenguier.
© Photo : Patrick Berger
Production : MAC Créteil. Coprods : Chaillot – Théâtre National de la danse, le Channel SN de Calais, Sestspielhaus – St-Pölten. Action financée par la région Île-de-France. Soutien : Briqueterie – CDCN du Val-de-Marne.
La fidélité, l’admiration et l’enthousiasme réciproques que vous entretenez toi et les membres de ta compagnie se sont manifestés par une manière particulière de concevoir le spectacle cette fois-ci : comment et par quel truchement as-tu imaginé finalement cette pièce ; Quelle influence a eu la pandémie sur la création de « Gloria » ? Cette interminable période a-t-elle transformé votre projet initial ?
Tu le sais toute création se développe dans une sorte d’allers retours entre le prévu et l’imprévu. Mais avec la période COVID l’imprévu a tout emporté, balayé, chamboulé, rien de ce qui avait été prévue au départ n’a pu être réalisé, tournages annulés, déplacés, répétitions morcelées éparpillées façon puzzle, quinze jours de répétitions tous les six mois. Ce « stop and go » permanent a finalement donné un rythme inattendu qui aujourd’hui structure la pièce… Malgré ces deux ans d’improbables et parfois douloureuses vicissitudes, malgré les nombreuses annulations notamment les festivals internationaux et aussi au Théâtre National de Chaillot où nous devions créer la pièce du 24 mars au 28 mai 2020, puis du 4 février au 12 février 2021 et surtout malgré les reports des dates de cette saison à la saison prochaine. Ce que je retiens c’est la détermination de mon équipe de danseurs. Elle est restée soudée, solidaire, engagée, enthousiaste c’est une chance pour un chorégraphe pour traverser cette anxiogène période.
Il y a deux ans mon projet initial était d’écrire une oeuvre chorégraphique, une fable contemporaine dansée, un portrait de femme intime à la portée universelle. J’imaginais cette pièce comme une fête, un carnaval, porté par l’impétuosité rythmique, la précipitation nerveuse, l’éclat et la sensualité sonore des contrastes dramaturgiques forts, de l’oeuvre musicale de Vivaldi. Une traversée, un libre voyage à travers d’innombrables pièces : opéras, sonates, concertos, symphonies, sérénades, cantates dramatiques, cantates de chambre. Une joyeuse dérive qui peu à peu traçait le portrait de « Gloria » d’un cabaret onirique qui aurait pu s’appeler « L’auberge espagnole », ou « Le cabaret voltaire ». Une artiste solaire, cosmopolite, farfelue, une dadaïste d’aujourd’hui qui face au chaos écologique annoncé, face à la violence, à la terreur, à la cupidité, à l’individualisme à la marchandisation à toutva, s’acharne à inventer un pays des merveilles et à célébrer la vie.
Petit à petit ce projet a été abandonné nous avons préservé seulement notre désir de faire la part belle à la jubilation dansée, à la jubilation chantée, à la jubilation théâtralisée, tant je crois juste, comme le suggère Hubert Reeves, que notre faculté d’accès au vrai désirable n’est ni l’entendement, ni la raison, ni l’intelligence mais la seule jubilation. Continuer à dire en souriant que la joie de danser permet d’accéder à la sagesse, d’embrasser plus joyeusement l’existence, de trouver une entente plus jouissive entre la réalité et soi-même.
Redire que la joie est plus profonde que la tristesse, ou comme disait Pina « Dansons, dansons sinon nous sommes perdus ». Pour moi, il est important de ne jamais soumettre, inféoder la danse, le plaisir du mouvement aux thématiques de la pièce. La danse est là comme un îlot, une terre d’asile, un pays de cocagne.
Pendant la traversée anxiogène de cette période, le projet « Gloria » est devenu imperceptiblement « Alla Gloria… » (expression italienne) « À la gloire de… ». De la singularité, de la particularité, de l’unicité de chacun de mes interprètes, la gloire de leur passion, de leur engagement pour la danse malgré les petites humiliations ordinaires subies dans ce métier impitoyable, trop souvent assujetti aux injonctions et aux préjugés. Faut-il encore redire aujourd’hui qu’il faut cesser de s’imaginer qu’il y aurait un corps idéal pour être danseur. Tous les corps qui dansent sont beaux parce qu’il n’y a pas de modèle uniforme. S’ils ont du talent, tous les corps des interprètes gros, maigres, petits, grands peuvent devenir des professionnels.
« Gloria » est aussi une pièce à la gloire des personnes que nous avons côtoyées, les pédagogues que nous avons rencontrés, les grandes créatrices et/ou créateurs, qui au matin de notre vie par leurs encouragements ou par leurs oeuvres nous ont donné la confiance nécessaire pour devenir nous-mêmes… Des gratitudes sous forme de clins d’oeil humoristiques, insolites, décalés parfois explicites parfois implicites parcourent la pièce.
Au final de la pièce, un clin d’oeil en forme d’hommage à Pina Bauch qui à l’aube de notre parcours international nous avait accueillis Dominique Hervieu et moi avec « Le jardin Io. Io. Ito. Ito » dans son festival de Wuppertal. Pour Dominique Hervieu et pour moi, jouer dans ce théâtre si emblématique, face à toute l’équipe de Pina, présente dans la salle fut une journée inoubliable.
La chaleur de l’accueil nous a fortifiés dans notre parcours à un moment où le monde de la danse contemporaine voyait la ligne stylistique que nous défendions comme une incongruité.
Enfin dans cette pièce, je voulais évoquer la disparition silencieuse des animaux, leurs mystères, leur étrange beauté, le monde immense du rêve, qu’ils éveillent en nous. Ils ont accompagné toutes mes pièces, d’une façon ou d’une autre, je leur devais bien cela !
Vous défendez tous les animaux ?
Mais non pas tous, rassure-toi je suis pour la disparition des virus qui véhiculent les graves maladies du siècle : Sida, Creutzfeld-Jacob, Ébola, Covid tout animal qu’ils soient. Chaque homme a ses contradictions. La pièce dénonce avec humour, j’espère, l’incroyable nombrilisme aveugle de notre espèce. Alors que nous sommes tous migrants embarqués sur le même bateau. Voilà quelques thématiques qui s’entremêlent dans cette pièce, mais une pièce ne se réduit jamais heureusement à ses thématiques qui lui ont permis de naître. Je suis toujours touché de voir venir des spectateurs à ma rencontre, pour me livrer des interprétations cohérentes mais auxquelles je n’avais pas pensé… L’oeuvre reste toujours ouverte.
Si vous aviez à nous parler en quelques mots de « Gloria » ?
Rien de plus difficile j’essaie : « Gloria » se présente comme une comédie (musicale) dansée pour temps d’incertitudes. Avec des moments de virtuosité comme dans une comédie musicale. Une pièce que j’aimerais dynamique, baroque, loufoque, joueuse qui célèbre la danse, la vie, exprime avec humour des gratitudes envers des personnes ou des artistes, qui nous ont émus. La pièce dénonce avec humour et légèreté le nombrilisme de notre espèce, elle satisfait ce besoin de gaîté, qui est au fond de nous, moins avoué que le goût de la tristesse, du désastre, de la catastrophe, mais non moins profond !
Une des marques distinctives des oeuvres de José Montalvo est d’accueillir dans leur distribution interne une grande diversité de techniques corporelles. Mêlant le vivant au virtuel, la réalité à l’imaginaire, la scène à l’innovation vidéo avec un goût prononcé pour le mélange, le métissage des genres, le mixage des styles de danse, des imaginaires corporels et des cultures chorégraphiques. La signature artistique de José Montalvo est un art du mélange exigeant et personnel.
« Dans mes pièces, j’essaie de tenir une lignée stylistique qui donne à voir un « nous » qui n’est pas celui d’un seul style de danse mais un « nous » comme ensemble, comme un corps de ballet beaucoup plus délicat qui entre en résonnance sensible avec la société contemporaine d’aujourd’hui. »
Tantôt en duo avec Dominique Hervieu, tantôt en solitaire, José Montalvo a créé une oeuvre saluée dans le monde entier. Né de parents espagnols, arrivé en France à l’âge de 7 ans, la traversée des frontières et l’immigration font parties de sa culture personnelle et de ses racines… Son rapport à la danse a été déterminé par ce parcours.
De l’enfance
Fils de réfugiés politiques espagnols qui ont fuit l’Espagne à l’époque du Franquisme, José Jaén Montalvo dit José Montalvo passe son enfance à Arzens, petit village près de Carcassonne. De cette époque, il garde des souvenirs intenses : Sa mère, danseuse passionnée organisait des fêtes flamencas amicales, notamment à l’époque des vendanges dans les Corbières à Arzens, qui rassemblaient beaucoup d’Espagnols, d’Italiens, de Marocains, d’Algériens venus dans le sud-ouest pour vendanger et bien entendu beaucoup d’autochtones. « Dans ces soirées, chacun à sa manière devenait le virtuose d’un instant en chantant, dansant, plaisantant. J’ai eu la chance, enfant, de prendre part à ses fêtes, à ces moments heureux, sauvés comme par enchantement de la misère quotidienne, des déchirements, des arrachements aux pays d’origine… ». De ces moments intenses, de pure gratuité, de pur bonheur portés par la danse, José Montalvo essaiera, de façon fantasmée, de les évoquer dans beaucoup de ses oeuvres.
Formation
Pensionnaire au lycée de Muret, au lycée de Gourdan- Polignan dans les Hautes-Pyrénées, il pratique le rugby, et c’est pour son équipe qu’il chorégraphie ses premières pièces chorégraphiques. À deux kilomètres de là, à Montréjeau, il assiste régulièrement à un grand festival international de danse folkloriques qui a lieu tous les ans. Pendant les rares week-ends où il rentre chez lui, à quatorze ans, il crée sa première compagnie amateur à Plaisance du Touch près de Toulouse, puis à la MJC de Colomiers en région toulousaine. Au sortir de l’adolescence, venu à Paris pour poursuivre ses études d’architecture, il s’inscrit en sémiologie des arts plastiques à l’Université de Vincennes. Parallèlement, il est admis à l’école de formation R.I.D.C dirigé par Françoise et Dominique Dupuy où enseignent Jérôme Andrews, Jacqueline Robinson pour la danse contemporaine et la composition, Elsa Wolliaston pour la danse africaine, Francine Lancelot pour la danse baroque et les danses traditionnelles françaises. Il enrichit sa formation par de nombreux stages auprès de Lucinda Childs, Alwin Nikolais, Murray Louis, Merce Cunningham. En 1978, Il danse aux Ballets Modernes de Paris dirigés par Françoise et Dominique Dupuy, notamment « Danse en liberté », « À la clarté des bougies » il devient assistant de Françoise Dupuy et enseigne aux R.I.D.C… Il crée ses premiers essais chorégraphiques professionnels dans le cadre des « Rencontres internationales de danse contemporaine ».
Une rencontre déterminante
En 1981, il rencontre Dominique Hervieu lors d’un cours de danse animé par Peter Goss. Ils s’initient ensemble aux danses urbaines dans une usine désaffectée mise à disposition aux danseurs impécunieux par Paco Rabanne à Paris. Dans les rues de Paris : Place du Trocadéro et aux Halles…
C’est le début d’une aventure artistique, d’une profonde complicité. Danseuse d’exception avec une éthique de créatrice, Dominique Hervieu est saluée par des prix d’interprétations internationaux, elle devient l’interprète fétiche et l’assistante de toutes ses pièces jusqu’au « Jardin Io Io Ito Ito » où ils cosigneront désormais ensemble toutes les pièces à venir.
Ils s’épaulent, s’allient de façon indéfectible pour tenter de construire une oeuvre libre, vivante, émancipée des idées reçues, des conformismes de la danse contemporaine. Soutenus de façon fidèle dans leurs débuts par la Maison de la Danse de Lyon dirigée par Guy Darmet, le Festival Suresnes Cités Danse dirigé par Olivier Meyer, et la Scène Nationale de Maçon dirigée par Charles Prajet. C’est l’accueil et le soutien du « Théâtre de la Ville » dirigé par Gérard Violette qui va les propulser sur les plus grands plateaux du monde avec « Paradis ».
En 1998, Dominique Hervieu et Jose Montalvo sont nommés à la direction du Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne. Leur écriture chorégraphique, nourrie de danse classique, de hip-hop, de danse contemporaine, de danse africaine et de flamenco, de cirque et d’arts numériques est salué sur les plus grandes scènes internationales : Théâtre de la Ville de Paris, BAM (New York), Melbourne International Festival (Melbourne), Teatro Municipal (Sao Paulo et Rio de Janeiro), Roma Europa (Rome), Barbican Center (Londres), Internationales Tanzfest (Berlin), HetMusiekteater (Amsterdam)… puis les tournées s’accélèrent en Espagne, Allemagne, Chine, Japon, URSS, Israël, Suède…
Un lieu emblématique aura une importance fortifiante pour eux le « Tanztheater–Wuppertal » où Pina Bauch les accueille dans son festival avec le « Jardin Io Io Io Ito ». Pour eux, cet accueil est vécu comme une consécration symbolique, un profond et tonifiant encouragement dans leurs désirs de continuer à creuser une lignée stylistique qui célèbre la mixité des pratiques corporelles. « Dans la salle Pina, devant tous ses danseurs, ses collaborateurs, jamais je n’ai ressenti une inquiétude, une peur, une angoisse si vive avant une représentation et un tel bonheur après ! »
Ils partagent la conviction que le dialogue ne doit jamais être rompu entre le monde de la création chorégraphique et la cité. Ils créent des événements artistiques qui ont pour vocation de faire vivre ensemble habitants et artistes, en offrant à tous ceux qui le souhaitent la possibilité d’entrer dans la danse notamment 2006 Bombaysers - Lille 3000, Le Bal moderne au Théâtre national de Chaillot à l’initiative de Michel Reilhac, plusieurs éditions de Jour de Fête qui célébraient les habitants de Créteil.
En 2000, Jose Montalvo est nommé, par la ministre de la culture Catherine Tasca, Directeur de la danse au Théâtre national de Chaillot et Dominique Hervieu, chargée de mission jeune public pour la danse afin de développer l’univers de la danse et des théâtres corporels à Chaillot. Leur mission est d’épauler Ariel Goldenberg, immense et brillant professionnel, avec lequel ils vont beaucoup apprendre. Ariel Goldenberg est nommé Directeur Général du Théâtre national de Chaillot, succédant à Jérôme Savari.
Dans leur impulsion, la mission du Théâtre National de Chaillot change en profondeur. Désormais la programmation fait la part belle à la danse avec l’invitation de grands chorégraphes : Angelin Preljocaj, Saburo Teshigawara ou Philippe Decouflé, William Forsythe mais aussi à des manifestations ouvertes au monde, comme les festivals de flamenco et de tango (Buenos Aires Tango, notamment). Chaillot s’ouvre aux jeunes créateurs Vincent Macaigne alors que de grands metteurs en scène sont à l’affiche. C’est la première fois dans l’histoire des théâtres nationaux français qu’un poste de directeur de la danse est créé à la tête d’un Théâtre National.
En 2008, Dominique Hervieu est nommée Directrice Générale à la tête du Théâtre de Chaillot. José Montalvo est nommé Directeur artistique. Une femme à la direction du lieu et un homme à la direction artistique vont développer ce projet qui deviendra plus tard par la détermination et le talent de Didier Deschamps un « Palais de la Danse » qui va devoir conquérir son public et la critique de la danse. José Montalvo et Dominique Hervieu ont l’expérience du lieu, ils perpétuent l’élan créatif initié la décennie précédente en fidélisant Trisha Brown, Angelin Preljocaj, Saburo Teshigawara ou Philippe Découflé, Williams Forsythe. Ils s’ouvrent à de jeunes créateurs et aux danses urbaines notamment Mourad Merzouki, Kader Atou tout en maintenant une partie de programmation de théâtre avec les créations de Wajdi Mouawad, de Krzysztof Warlikowski, Denis Podalydes, Vincent Macaigne, Élise Vigier…
Le duo José Montalvo et Dominique Hervieu laissera une empreinte durable dans l’évolution du Théâtre national de Chaillot. Tout en continuant à créer leurs propres spectacles comme « Orphée » ou « La, la, la Gershwin »… Ils signent la mise en scène et la chorégraphie de grands opéras, notamment « Les Paladins » créé au Théâtre du Chatelet de Paris direction musicale William Christie, « Porgy and Bess » à l’Opéra de Lyon, direction musicale William Eddins. En 2011, Dominique Hervieu décide de se consacrer à la direction de la « Maison de la danse de Lyon » et à la « Biennale internationale de la danse de Lyon ». Une nouvelle aventure artistique commence pour elle.
En solo
2012, José Montalvo se recentre sur sa passion primitive la création chorégraphique. Tout en restant aux côtés de Didier Deschamps, il s’affirme alors comme artiste permanent. Une collaboration fructueuse qui donne alors naissance à « Don Quichotte du Trocadéro » en 2013. Un opus qui reçoit le prix spécial du Meilleur spectacle étranger en Italie lors de la cérémonie des « Maschere del Teatro Italiano » l’équivalent transalpin des Molières. Suivra « Y Olé » un spectacle flamboyant dans lequel la musique de Stravinsky « Le Sacre du Printemps », côtoie le flamenco de Carcassonne de son enfance.
En 2014, il crée deux grands événements éphémères, « Le Printemps des poètes » Place du Trocadéro à Paris, repris dans plusieurs ville du monde et « Hymne à la Paix » Place de la Concorde à Paris, pour 200 jeunes qui clôturent le défilé du 14 juillet.
Invité par le National Theater of Korea, il crée un spectacle pour la National Dance Company of Korea, « Shiganè Naï » spectacle qui fera l’ouverture de l’Année de la France en Corée en Mars 2016 à Séoul et reçoit le grand prix du ministère de la culture de la république de Corée du sud. En 2016, Il est nommé Artiste Directeur à la Maison des Arts et de la Culture de Créteil et du Val de Marne. La possibilité de se lancer un nouveau défi l’enthousiasme.
À l’heure des communautés d’agglomérations et des grandes régions européennes, la mise en oeuvre d’un projet original et lisible pour une scène nationale dans une région capitale paraît pour lui un grand et beau challenge à relever. Porté par une double et exaltante ambition, il entend préserver l’excellence de la création artistique sur le plateau et porter haut l’idéal de la démocratisation de son art. Un projet social et politique. Pour cela il crée une suite de performances participatives originales pour permettre l’appropriation de l’acte artistique par le plus grand nombre à travers des performances participatives qui rassemblent entre 400 à 4500 personnes : « Le Musée d’Orsay fête ses 30 ans » (2016), « Entrez dans la Danse » à la Philharmonie de Paris (2017), « Le Grand Bal » au Grand Palais, Paris (2017), « Danser l’amour » Opéra de Paris Palais Garnier, Le Monde Festival (2018), « Créteil, Jour de fête » (2018), « Le Bal de Babelle » (2018), Canopée Les Halles, Paris (2018), Opéra Bastille, Le Monde Festival (2019).
Principalement orientée vers la diffusion avant son arrivée, Il maintient à la Maison des Arts, l’accueil pluridisciplinaire de grands artistes et d’artistes en herbes, tout en faisant une place aux créations avec les artistes associés notamment (LA)HORDE, Kaori Ito, Élise Vigier et Guillaume Séverac-Schmitz. En 2018, Il crée 2018 « Carmen(S) » qui trace le portrait en creux de Carmen de Bizet à travers des femmes d’aujourd’hui. En 2021, Après deux années et de nombreuses vicissitudes dues à la crise sanitaire, il crée « Gloria, la vie est une fête » pour l’ouverture de la saison.
Gloria célèbre aussi la danse et tous ceux qui veulent croire en leur rêve de danser, qu’importe qu’ils soient petits, gros, maigres ou en dehors des codes. Montalvo rassemble sur scène seize danseurs, des virtuoses du hip-hop, du contemporain, du classique et du flamenco qui, tel un kaléidoscope, déploient une danse aux formes multiples aussi bien sur la musique de Vivaldi que sur du jazz manouche. Un spectacle chaleureux et optimiste bienvenu en cette fin d’année ! Martine Pullara | lyoncapitale.fr
Dans son spectacle « Gloria », le chorégraphe embarque le spectateur dans un geyser gestuel. L’exaltation des interprètes, qu’ils soient hip-hop, flamenco, classique ou contemporain, nourrit un geyser gestuel continu. Sur du jazz manouche électrisant, c’est la course sur le plateau. La juxtaposition des styles, toujours présente chez Montalvo, est chamboulée par des échanges de savoir-faire. Les experts hip-hop se risquent dans les danses traditionnelles africaines tandis que les as du flamenco se juchent sur des chaussons de pointes. Et comme si ça ne suffisait pas, tout ce petit monde joue de la musique, chante et parle dans ce qui ressemble à une comédie chorégraphique inédite. Rosita Boisseau | Le Monde
Gloria, c’est ce grand voyage en bateau où l’équipage des 17 danseurs d’horizons géographique, chorégraphique et musical divers fait véritablement corps, au sens propre comme au sens figuré. Une danseuse classique accompagne au piano un trio de danse africaine sur l’air du Clavecin bien tempéré de Bach juste avant de monter sur pointes au son des tambours africains.Et fier, ce bel équipage peut l’être de nous avoir embarqués sur son bateau de la mixité, avec au bout du voyage un chant africain a cappella à 800 voix, public vent debout et débridé. Par les temps qui courent, voilà qui ressemble bien à un exploit ! Ouest-France
Certains titres ont le génie de vous transporter dans un univers merveilleux : il en va ainsi de Gloria, prochain opus de José Montalvo. sceneweb.fr