THÉÂTRE | DÈS 8 ANS
Mise en scène Marie Levavasseur
Compagnie Tourneboulé
Distribution Écriture et mise en scène Marie Levavasseur. Jeu Amélie Roman. Musique et jeu Tim Fromont Placenti. Assistanat à la mise en scène Fanny Chevalier. Collaboration artistique Gaëlle Moquay. Conseils dramaturgiques Mariette Navarro. Costumes et accessoires Mélanie Loisy. Scénographie et construction Gaëlle Bouilly. Création lumière Hervé Gary. Marionnettes et objets Julien Aillet. Construction Amaury Roussel et Sylvain Liagre. Régie plateau Amaury Roussel et Gaëlle Bouilly. Régie générale, lumière et son Sylvain Liagre. Adaptation Langue des Signes Française Sandrine Schwartz.
Un conte initiatique aussi drôle que grinçant pour tenter de s'élever mutuellement.
______
Les enfants c'est moi est une histoire écrite comme un conte. C'est l'histoire d'une femme qui n'a pas tout à fait quitté l'enfance et qui devient maman pour la première fois. C'est l'histoire d'une femme qui vit encore dans le monde merveilleux de son imaginaire débordant. Dans son monde, il y a son papi qui fume la pipe, sa grand-mère qui est au ciel, Bambi, le loup qu'elle redoute, la déesse de toutes les mères, les petites filles modèles… Et il va falloir trouver une place à son enfant dans cet univers fantastique. Ce bébé la guidera-elle vers l'âge adulte ? Doit-elle abandonner sa propre enfance pour l'accueillir ? Entre théâtre d'objets et de marionnettes, accompagnée du musicien Tim Fromont Placenti, la comédienne-marionnettiste Amélie Roman donne vie à tous ces personnages. Elle illumine de sa présence clownesque et joyeuse les multiples facettes de cette histoire qui interroge le lien parent-enfant et, de manière plus symbolique, le sentiment d'abandon que l'on peut tous ressentir. Il y a du Petit Poucet et du Peter Pan dans ce récit qui nous fait grandir et réfléchir ensemble.
______
« Coup de coeur ! Un spectacle drôle et poétique qui nous invite à nous reconnecter à notre part d'enfant et qui bouscule la figure de l'adulte, de la grande personne qui ne détient pas forcément toujours la vérité. » Avignon OFF
© Photo : Fabien Debrabandere.
Production : Cie Tourneboulé. Coprods : Culture Commune – Scène Nationale du Bassin minier du Pas-de-Calais, Le Grand Bleu – Spectacle vivant pour les nouvelles générations à Lille, Le Théâtre Durance – Scène Conventionnée de Château- Arnoux | Saint-Auban, Le facm – Festival théâtral du Val d'Oise. Soutiens : Le Quai cdn Angers – Pays de la Loire, Le Théâtre 71 – Scène Nationale de Malakoff, Le Théâtre La Passerelle – Scène Nationale des Alpes du Sud – Gap, L'Expansion artistique – Théâtre Charles Dullin à Grand- Quevilly, La Ville de Nanterre. La Cie Tourneboulé est conventionnée par la DRAC Hauts-de- France, la Région Hauts-de-France et est subventionnée par le Département du Pas-de-Calais.
Au départ, il y a eu l'envie de bousculer les adultes dans leurs schémas de pensées et d'inviter les enfants à une autre place. Le spectacle Les enfants c'est moi s'adresse donc autant aux adultes qu'aux enfants, pari périlleux tant les frontières entre les deux mondes sont encore très codifiées.
Je me suis donc amusée à « chahuter » cette figure de l'adulte à travers le personnage du clown. En contre-point, je voulais aussi mettre en lumière le point de vue des enfants. Pour rythmer le récit et nous renvoyer à nos contradictions de grande personne.
Pour écrire, j'ai eu besoin d'associer des enfants au processus de création. Il était essentiel pour moi de « laisser infuser » leurs paroles pour me laisser traverser et bousculer.
Ils sont parfois venus simplement assister aux répétitions, mais cette collaboration a aussi pris d'autres formes comme Le Cri des carpes, projet de création participatif, La Voix de l'enfant, radio collaborative, ou Les Cahiers de pensées, support de collectage (retrouvez la présentation de ces projets en dernières pages du dossier).
Ces expériences m'ont beaucoup questionnée sur notre capacité à faire confiance aux enfants… et m'ont permis d'aller plus loin dans l'écriture de cette histoire. Ce spectacle oblige chacun de nous à repenser notre rapport à l'enfance, pour continuer à avancer ensemble, avec bienveillance.
Marie Levavasseur
LE CLOWN POUR RACONTER LA FRONTIÈRE DE L'ENFANCE
Le clown était une évidence pour raconter cette histoire. Il porte en lui un monde intérieur qui le relie directement à l'enfance. Il possède cette même liberté et cette fragilité qu'ont les enfants. C'est pour cela qu'il nous touche et nous fait rire. Mieux que quiconque, il sait nous mettre face à nos contradictions avec humour et tendresse. Cela a été le point départ de l'écriture. Cette femme clown ne porte pas de nez rouge, mais un long manteau de poils les jours d'expédition, une robe de madone et des baskets...
UN CONTE INITIATIQUE AUTOUR DE LA QUESTION SYMBOLIQUE DE L'ABANDON
Cette histoire est écrite comme un conte. Cet univers plus onirique et décalé m'a permis une distance et une fantaisie dans l'écriture. On ne sait jamais où se situe la frontière du réel, si cette femme joue, si son enfant existe vraiment... Il y a un peu du Petit poucet ou de Peter pan dans ce récit. Libre à chacun d'interpréter comment et pourquoi cette femme se retrouve à abandonner son enfant, si elle le laisse au coeur de la forêt ou juste au fond du jardin. Ce qui comptait pour moi, c'était d'évoquer le sentiment d'abandon que l'on peut tous ressentir parfois. Le conte permet d'aborder cette question de manière plus symbolique. Il y a mille occasions de se sentir abandonné et d'abandonner. Apprendre à s'assumer et se détacher est une étape nécessaire de notre construction.
UNE ÉCRITURE DE L'ESPACE
L'écriture de l'espace joue avec plusieurs codes, entre théâtre d'objets et marionnettes. Je me suis amusée avec les changements d'échelles, les frontières entre le dehors et le dedans. Dans cet espace très ouvert, les mondes se superposent de manière magique et poétique. Une façon d'évoquer la dualité entre ce qui nous constitue intimement et ce que nous aspirons à être, les chocs entre nos rêves et la réalité. Le travail de lumière a été déterminant pour révéler et raconter cette confrontation entre extérieur et intérieur, grand et petit. Hervé Gary a inventé une lumière ludique et vivante, qui se dessine entre les lignes épurées des kakémonos et les arbres métalliques aux lignes plus « rock ».
LES MARIONNETTES POUR INCARNER L'ENFANCE
La marionnette nous a permis d'exprimer la parole des enfants. Avec Julien Aillet, qui les a construites, nous n'avons pas voulu de formes réalistes. Les personnages enfants du roman de Tove Jansson Moumine, le troll nous ont particulièrement inspirés. Mi-animaux, mi-pantins, ces marionnettes font partie du monde fantasque du clown. La question était de savoir comment représenter le personnage de l'enfant... Quelle autonomie pouvait-on lui donner vis-à-vis de sa mère et sa « manipulatrice » ? Il fallait lui trouver une forme qui puisse lui permettre de prendre son envol complètement.
LA MUSIQUE, UN "PERSONNAGE" DE L'HISTOIRE
Dès le départ, j'ai souhaité que la musique tienne un « rôle » dans le spectacle. D'abord pour accompagner Amélie et rythmer le jeu, mais aussi pour faire corps avec l'histoire. Tim joue à la fois son propre rôle, mais représente aussi, en fonction de chacun, la figure du père, de l'ami, du voisin, avant d'incarner complètement le rôle de l'enfant. On peut imaginer que c'est lui qui vient raconter cette histoire et convoquer le souvenir de cette mère absente. Une manière pour lui de se libérer et se construire pleinement.
Portée par Marie Levavasseur et Gaëlle Moquay, la Cie Tourneboulé propose des spectacles au croisement de différentes écritures : écriture textuelle, écriture plastique et écriture de plateau. Ses créations s'adressent à tous les publics, avec une attention particulière pour l'enfance et la jeunesse. La Compagnie confronte des textes singuliers, en résonance avec notre époque, à une esthétique poétique forte qui mêle travail sur la matière, marionnettes, théâtre d'objets et jeu d'acteur.
La Compagnie a créé 10 spectacles, dont Comment moi je de Marie Levavasseur (bientôt 600 représentations), Le Bruit des os qui craquent et Elikia de Suzanne Lebeau présenté à Avignon en 2017.
Sa prochaine création Je brûle (d'être toi) sera créée en novembre 2019.
La Compagnie développe en parallèle un travail avec les publics autour d'actions artistiques ou de projets participatifs, avec comme sillon la question de la relation adulte-enfant.
Elle est associée à la Maison de la Culture d'Amiens - Pôle européen de création et de production et est "artiste compagnonne" de la Garance, scène nationale de Cavaillon.
Metteuse en scène, auteure
« Je me suis souvent imaginée d'autres vies qui auraient pu naviguer entre le journalisme, les sciences politiques, ou le commerce international mais le goût des planches m'a toujours rattrapé et en sortant de l'école Jacques Lecoq, il me faudra beaucoup moins de temps que prévu pour travailler sur l'écriture de spectacles plus personnels. Ce sont les débuts de la compagnie Tourneboulé avec Gaëlle Moquay rencontré au hasard d'une création. Une complicité qui dure depuis plus de 18 ans et qui s'est construite au fil des créations de la compagnie.
D'abord comédienne dans les spectacles, j'ai fait progressivement le choix de l'écriture et la mise en scène avec la volonté de défendre un théâtre exigeant ouvert à tous.
Notre aventure théâtrale se résume par une recherche qui mêle jeu d'acteurs, textes d'auteurs contemporains tout en laissant une grande place aux écritures visuelles. Je suis très sensible à la force suggestive des images qui permettent de transposer le réel, créent des « décalages poétiques » comme avec le théâtre d'objets ou les marionnettes par exemple.
C'est en confrontant ces disciplines que j'aime mettre mon imagination en jeu en restant au service d'une écriture multiple qui s'invente au plus près du plateau. Pour moi, « le théâtre c'est faire semblant pour de vrai ». Et parce qu'il y a cette urgence de dire et d'être ensemble, on ne peut pas tricher. C'est pourquoi j'aime que l'histoire se raconte en direct et pouvoir montrer les ficelles de notre théâtre. Partir de l'ici et maintenant avec le public pour l'emmener ailleurs.
Aujourd'hui, je veux continuer à chercher de nouveaux modes de narration pour raconter notre rapport intime au monde. En révéler sa noirceur pour mieux mettre en lumière sa beauté et sa poésie. Avec toujours la même crainte des chemins tracés d'avance et l'envie de me laisser bousculer par l'inattendu. »
« Une féerie visuelle et onirique. En faisant du personnage principal un adulte, Marie Levavasseur plonge les jeunes spectateurs dans des questionnements d'une grande densité. A travers le jeu clownesque, le lien avec le musicien, qui incarne la figure du père, de l'ami, mais aussi de l'enfant, la symbolique de l'abandon est explorée par touches poétiques. En signifiant avant tout celui qui nous fait grandir, celui qui nous invite à quitter une condition pour une autre, le ventre de la mère pour l'école. Un spectacle en forme de conte initiatique, au cœur d`une écriture visuelle foisonnante. » La Terrasse
« Un spectacle musical, de clown, de marionnettes ? Une comédie ou un drame ? Il faut se lever de bonne heure pour mettre cette création dans une case. Entre un film de Jeunet et Caro et un conte de Grimm, ce spectacle à voir à partir de 8 ans, doux et piquant, léger et profond, drôle et émouvant, est un oxymore à lui tout seul. Sur un thème pas facile. L'abandon maternelle il touche en plein cœur. Porté par une prose poétique, il est magnifié par Amelie Roman, clown capable de nous émouvoir et de nous faire rire dans une même phrase. Cerise sur le gâteau, la présence « live » d'un guitariste qui signe une chanson de toute beauté en clôture. » Le Parisien
« Ce conte initiatique qui rassemble enfants et parents dans un même questionnement, distille un vrai charme. On est toujours surpris, jamais dans la banalité ou les grands principes. Il est porté par la présence lumineuse d'Amélie Roman, drôle, touchante, avec encore un côté petite fille qui n'a pas oublié ses jeunes années. » Culturebox
« Les mots sonnent si juste aussi beau que la fantaisie de la comédienne Amélie Roman. Elle est lumineuse. Une femme enfant qui reconnecte et qui élève. Il y a un côté très Peter pan et on se perd dans cette forêt enchantée pour mieux ... se retrouver. » Le Courrier Picard
« Un conte initiatique aussi drôle que grinçant pour raconter les décalages entre nos fantasmes et la réalité, bousculer les stéréotypes et réfléchir ensemble sur la relation qui nous lie parents et enfants » Sceneweb.fr
« La présence juvénile et pantomimique d'Amélie Roman et les musiques enlevées de Tim Fromont Placenti, sont les atouts charmes de cette pièce qui questionne sans fard sur la maternité et la parentalité avec lucidité. Une ode aux mamans vibrante, touchante. » L'œil d'Olivier