THÉÂTRE | DÈS 14 ANS
Texte Brad Birch
Mise en scène Bérangère Notta, Alice Vannier,
Guillaume Doucet / Le groupe vertigo
Coproduction DSN
Texte Brad Birch. Traduction Guillaume Doucet. Mise en scène, régie et jeu Bérangère Notta, Alice Vannier, Guillaume Doucet. Regard extérieur : Gaëlle Héraut.
Un thriller psychologique haletant.
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L'histoire pourrait se passer en Écosse, dans les Highlands, ces terres arides où se réfugie James Bond dans Skyfall. Mais ce pourrait être dans n'importe quel autre paysage sauvage où les hommes se font rares, à moins d'aimer la chasse… Rebecca et Paul se sont retirés dans une maison isolée, à la montagne. Ils ont décidé de se retrouver seuls, à l'écart du monde, pour sauver leur relation, pour faire le point après une trahison encore à vif. À moins que l'un des deux ait d'autres projets en tête... Paul ira fendre des bûches. Mais nous ne sommes pas dans La Petite Maison dans la prairie, plutôt chez Stephen King ou Michael Haneke : la hache disparaît, la sensation d'être observé s'installe, la tension monte. Mais cette tension est-elle de celles qui précèdent un massacre ? Paul est-il une proie qui attend son heure ou bien est-ce sa culpabilité qui parle ? Black Mountain est une pièce récente du jeune auteur britannique Brad Birch. Elle tient sur un fil entre thriller d'horreur et dissection psychologique d'un rapport humain. Et c'est sur ce trouble, dont le public est complice, que naît son humour et sa liberté d'invention.
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« Bérengère Notta, Alice Vannier et Guillaume Doucet démontrent avec succès leurs capacités à occuper l'espace public et/ou urbain en proposant un spectacle de qualité, exigeant, ne tombant pas dans la facilité et emmenant les spectateurs dans une narration les prenant à bras le corps, comme témoin d'une possible, vraisemblable et inquiétante réalité ! » Larevueduspectacle.fr
© Photo : Caroline Ablain, Leo Van Der Sanden.
Production Le Groupe Vertigo. Coprod : La Passerelle à Saint-Brieuc. Avec le soutien du CPPC – L'Aire Libre, de DSN - Scène Nationale de Dieppe, du Service Culturel de l'Université Rennes II, de L'intervalle, scène de territoire – Noyal-sur-Vilaine, du Grand Logis à Bruz. Avec l'aide de la Ville de Rennes et Métropole, du Conseil départemental d'Ille-et-Vilaine, du Conseil régional de Bretagne. Le groupe vertigo est conventionné par le Ministère de la Culture – DRAC Bretagne.
Création le 8 octobre 2019 à La Passerelle, Saint-Brieuc
Présentation
Black Mountain est une pièce récente du jeune auteur britannique Brad Birch. Elle se tient sur un fil entre thriller d'horreur et dissection psychologique d'un rapport humain. Quelque part entre Stephen King et Michael Haneke. Et c'est sur ce trouble, dont le public est complice, que nait son humour et sa liberté d'invention. Ici, un couple. Un homme a trahi une femme, ils s'isolent pour faire le point. Et la tension monte. Mais cette tension est-elle de celles qui précèdent un massacre, et Paul est-il vraiment une proie qui attend son heure, ou bien est-ce seulement sa culpabilité qui parle ?
L'histoire
Rebecca et Paul se sont retirés dans une maison isolée, à la montagne. Ils sont là pour sauver leur relation, pour faire le point après une trahison encore à vif. A moins que l'un des deux ait d'autres projets en tête. Ils ont décidé de se retrouver seuls, à l'écart du monde, de s'offrir du temps et de l'espace pour être honnêtes et s'écouter. A moins qu'ils ne soient pas seuls.
La forme
Cette pièce à la forme légère a vocation à s'inscrire dans les programmations théâtrales, mais à jouer hors des lieux culturels. En bars, chez l'habitant, dans des lieux plus insolites. Pour aller à la rencontre d'autres spectateurs, le thriller ayant aussi l'avantage de rassembler au-delà des cercles d'intérêt théâtraux habituels. Pour Le groupe vertigo, elle prend le relais de leur autre thriller à la forme légère, Nature morte dans un fossé, succès de la compagnie avec plus de 130 représentations.
L'AUTEUR
Brad Birch est auteur, écrivain en résidence au théâtre Undeb et détaché à la Royal Shakespeare Company. Ses pièces ont été produites au Royal Court, Sherman Cymru, Theatre503 et au National Theatre. Son travail a été présenté en Russie, aux États-Unis, en Italie, en Allemagne et en Espagne. Sa pièce intitulée Gardening: for the unfulfilled and alienated a remporté le premier prix du Scotsman Edinburgh Fringe en 2013. Brad a enseigné l'écriture et la dramaturgie à la Royal Court, il dirige maintenant le programme New Welsh Playwrights au Sherman Theatre.
En 2017, il a participé au programme Channel 4 - Writers 'Scheme. Il est actuellement auteur associé au Théâtre national de Londres.
MISE EN SCENE ET JEU
Guillaume Doucet est acteur (formé à l'Ecole du TNB) et metteur en scène. Il dirige depuis 2008, Le groupe vertigo, compagnie théâtrale basée à Rennes et conventionnée par la DRAC Bretagne, avec qui il met principalement en scène des textes britanniques contemporains. Ses spectacles ont un commun un engagement politique aigu passant par le sensible, un équilibre entre un rapport stylisé à la langue et une puissance narrative, une recherche sur la comédie contemporaine et son rythme, et une mise en jeu en complicité avec le public du présent de la performance. Ces dernières mises en scène sont Love and information de Caryl Churchill et Pronom d'Evan Placey. Il a joué et co-mis en scène avec Bérangère Notta le spectacle Nature morte dans un fossé, le polar théâtral hors les murs qui a fait plus de 130 représentations depuis 2010.
Alice Vannier est actrice et metteuse en scène. Elle est diplômée à l'ENSATT à Lyon en 2017, après la réalisation de plusieurs projets d'école en jeu et en mise en scène. Depuis Elle a joué dans La parabole de Gutenberg, mise en scène de Léa Carton de Grammont, et dans L'expression du tigre face au moucheron, mis en scène de Daria Lippi. Elle réalise une collaboration artistique auprès d'Olivier Martin Salvan sur la mise en scène de Jacqueline. Elle réalise la mise en scène de En réalités (d'après la Misère du monde de Bourdieu, Lauréate de Prix 13 et Jeune metteur en scène 2018. Elle met en scène et joue dans 5 4 3 2 1 J'EXISTE (même si je ne sais pas comment faire).
Bérangère Notta est actrice et assistante à la mise en scène. Elle codirige depuis 2010, Le groupe vertigo compagnie théâtrale basée à Rennes et conventionnée par la DRAC Bretagne. Elle a participé comme assistante à la mise en scène, de Guillaume Doucet à la création de Tout va mieux de Martin crimp, de Love and information de Caryl Churchill, et de Pronom d'Evan Placey. Elle a joué dans Mirror Teeth, La forme close, Dom Juan mis en scène par Guillaume Doucet. Elle a joué et co-mise en scène avec Guillaume Doucet le spectacle Nature morte dans un fossé, le polar théâtral hors les murs qui a fait plus de 130 représentations depuis 2010.
LE GROUPE VERTIGO / DÉMARCHE ARTISTIQUE
Nous mettons principalement en scène des textes contemporains, qui ont en commun une puissance formelle, un fond politique actuel et incisif, et une certaine forme d'ironie cinglante et bienveillante. Nous développons une théâtralité qui interroge le rapport au public et au présent de la représentation, permettant au présent de nourrir la fiction et vice-versa. Nous essayons de décliner ces préoccupations et cette théâtralité dans tous les domaines de la création théâtrale, dans le jeu des acteurs comme dans la lumière ou le travail de l'espace.
Pour donner un exemple concret, dans Pour rire pour passer le temps, notre deuxième création (et première vraie production), un personnage "dangereux" tirait en l'air un coup de feu. Dans l'axe du tir, un projecteur tombait du grill et venait s'écraser sur le plateau. L'effet de réel est saisissant, alors que le spectateur sait pertinemment que ce coup de feu n'a pas pu décrocher ce projecteur. Une complicité peut donc se créer entre le plateau et la salle à partir de cet humour du moment, et en même temps le présent et la fiction se nourrissent chacun. C'est à dire que le fait que le personnage soit violent a nourri le moment de la chute du projecteur, et cette chute de projecteur ne fait qu'accentuer l'inquiétude suscitée par ce personnage. L'effet est à la fois anti-naturaliste (dans la vie nous n'avons pas de projecteur au-dessus de la tête) et archi-réaliste au présent (puisqu'il est dit dans l'histoire qu'un coup de feu est tiré, si c'était vraiment le cas ici et maintenant, voilà ce qui arriverait). L'effet ne met pas à distance la fiction, il la fait jouer avec le réel. Cette théâtralité qui n'était qu'une ébauche à l'époque de cette pièce s'est affirmée depuis, pour devenir un des moteurs actuels de notre travail. Elle est aussi une affirmation de la force du spectacle vivant, dans le sens que ce type de rapport à la représentation est exclusivement théâtral. Le cinéma ou la peinture par exemple ne pourraient pas faire ça de la même manière, jouer du réel du présent pour nourrir la fiction. C'est un repère pour nous en répétitions, si une proposition est exclusivement théâtrale, c'est qu'elle correspond à une idée « en théâtre », et elle mérite qu'on s'y intéresse de plus près qu'une autre.
Un autre axe de notre recherche théâtrale, c'est le travail sur le texte. Nous sommes très exigeants sur le choix des textes, sur un équilibre entre puissance formelle et narrative (d'où un certain goût pour le théâtre britannique), et nous lisons beaucoup, menant à l'année un travail de défrichage, avec notamment de nombreux séjours en Angleterre pour découvrir des textes et des auteurs.
Enfin, une autre de nos grandes lignes directrices en répétitions, c'est un travail continu et souterrain de création d'un système de références commun. L'invention de cette base de références part de l'équipe que nous réunissons, et des liens que nous pouvons tisser avec le monde qui nous entoure. Nous jouons en permanence avec un réseau d'inspirations et d'évocations, choisies autant dans des œuvres artistiques, que dans les médias ou dans des aspects du quotidien. En répétitions, ça se traduit plus précisément dans des outils de travail que nous nous sommes inventés (à base d'improvisations préparées), et dans les notes de jeu faites aux acteurs. Nous créons en général un petit monde de références autour de la pièce. Une note de jeu ou une impro peut être en lien avec un autre texte, comme avec un personnage de film, un homme aperçu au fond d'un plan dans un document télévisuel, ou la boulangère croisée le matin. Tout ce qui nous arrive nous sert, et nous essayons de faire des liens entre les différents moments de répétitions, y compris sur des pièces différentes. Ce réseau de références a aussi la particularité d'être déhiérarchisé. Nous pouvons nous inspirer autant d'Antonin Artaud que de Lady Gaga, des séries américaines que de Jean-Luc Godard, d'un discours ministériel que de la façon de dire bonjour d'une réceptionniste. Tout sert à jouer.
La notion de plaisir est également omniprésente et indissociable du travail de création. Nous menons un petit combat quotidien contre l'idée que pour être respectables comme créateurs, il faudrait travailler dans la douleur. Ce plaisir de jeu est quelque chose que nous cherchons également à partager avec le public, et ce à chaque instant de plateau, y compris quand la pièce aborde des situations ou des idées violentes. C'est ce que Meyerhold appelait la « joie créatrice ». Nous pouvons la ressentir comme spectateur devant une œuvre dont le fond est très dur, et qui devrait nous abattre, mais dont l'acte de création qu'il y a derrière est si énergique et affûté qu'il nous réjouit et nous éclaire. Et nous portons un soin tout particulier à la constitution des équipes de nos spectacles, faisant appel à des gens avec qui nous pouvons partager cette joie créatrice, sans déconnecter dans notre choix l'artiste de la personne, puisqu'il s'agit avant tout de jouer avec le vivant.
Un certain nombre de fidélités se sont créées ainsi au fil du temps, avec certains acteurs et techniciens, même si nous restons attentifs à chercher de nouvelles collaborations. En général l'équipe de nos spectacles est constituée à la fois d'un groupe de personnes fidèles, et de nouveaux venus.
« La pièce de Brad Birch se tient sur un fil entre thriller d'horreur et dissection psychologique d'un rapport humain. Quelque part entre Stephen King et Michael Haneke. Et c'est sur ce trouble, dont le public est complice, que nait son humour. » Scèneweb.fr
« On découvrira surtout les évitements, les subterfuges, l'impossibilité de l'échange dans un jeu d'acteur au discours heurté, hésitant, anxieux. Quand l'isolement et quelques éléments viennent ajouter un soupçon d'horreur à l'histoire, le public entre dans un huis clos oppressant. Heureusement l'humour apporte quelques salutaires respirations. Une belle prestation très applaudie, de Bérangère Notta, Alice Vannier et Guillaume Doucet. » Ouest France
« Remarquablement interprétée par Bérengère Notta qui s'amuse peu à peu de sa patience et de son désir souriant de conciliation toujours renouvelé (...) Entre les protagonistes, les phrases ne se terminent pas, les échanges croisés sont manqués, comme détournés, empêchés et coupés, et comme si l'essentiel ne pouvait être jamais formulé – s'aimer ou ne pas s'aimer toujours. S'enclenche, irréversible, le jeu énigmatique, vide et insatisfaisant des répétitions et des redites. Soit la façon banale et quotidienne de parler et d'échanger – une impasse consentie. Le trio des trois comédiens joue à plein la folie entêtée des êtres à vouloir se trouver. » Hottellothéâtre