THÉÂTRE & MUSIQUE | DÈS 14 ANS
Mise en scène Guillaume Barbot
Compagnie Coup de Poker
Soutien DSN
Texte de Gilles Leroy. D'après le roman Alabama Song, prix Goncourt 2007 (édition Mercure de France). Avec Lola Naymark, Pierre-Marie Braye-Weppe, Louis Caratini, Thibault Perriard. Création musicale collective dirigée par Pierre-Marie Braye-Weppe. Scénographie Benjamin Lebreton. Lumières Nicolas Faucheux. Son Nicolas Barillot. Chorégraphe Bastien Lefèvre. Costumes Benjamin Moreau. Assistant Stéphane Temkine.
Faut-il brûler franchement ou s'éteindre à petit feu ?
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Alabama Song c'est l'histoire tragique et majestueuse de Zelda Fitzgerald, une femme solaire, inspirée et inspirante, artiste aux multiples talents qui brille de mille feux. Romancière inclassable, peintre, danseuse, la « Belle du Sud » irradie de vie et d'insolence dans le New-York des années 1920 et ses rythmes de jazz. Mais ses amours sont à son image : entiers et destructeurs. Car Zelda est aussi « femme de » Scott Fitzgerald, auteur de Gatsby le magnifique, qui l'entraine dans une vie mondaine, la brime et l'aspire pour s'approprier des pans entiers de sa vie et de ses œuvres. Petit à petit, elle disparaît, artiste oubliée derrière la stature d'un mari vedette. Sur scène, une piste de danse aérienne ; tour à tour parquet brûlé d'une salle de bal ou d'un asile psychiatrique ; courbe infinie où Zelda, héroïne assoiffée de liberté, écrit, danse et chante l'ivresse, la passion et la folie jusqu'à épuisement. Au centre de ce cercle infernal, trois musiciens improvisent un jazz des années 20 (1920 et 2020) et incarnent les voix de son mari, de son amant, de ses psychiatres, des voix d'hommes qui la suivront toute sa vie. Une confession en forme d'uppercut de la femme artiste, sacrifiée, héroïne magnifique et tragique.
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« Dans l'ingénieux décor circulaire, imaginé par Benjamin Lebreton, Lola Naymark et ses acolytes, musiciens-acteurs, donnent vie aux mots de Gilles Leroy et réhabilitent éperdument Zelda Fitzgerald. Un show jazzy qui réchauffe les coeurs et offre un regard tout autre sur un des monuments de la littérature américaine. » L'oeil d'Olivier
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Spectacle présenté avec le soutien de l'ONDA Office National de Diffusion Artistique.
www.onda.fr
ATELIER DÉCOUVERTE
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Au théâtre, la musicalité est centrale. Venez écrire et mettre en musique vos textes avec la Compagnie Coup de Poker !
➔ Lun. 17 janvier | 18h30 | Studio dès 14 ans | Infos & résa
© Photo : Benjamin Lebreton.
Production : Cie Coup de Poker. Coprods : Le Tangram – Scène Nationale d'Evreux, Théâtre de Chelles, Théâtre du Vellein, scène de la Capi. Soutiens : DSN – Dieppe Scène Nationale, le Théâtre de la Tempête, Département 77, la SPEDIDAM et la Mairie de Paris. La Cie est conventionnée par la DRAC Île-de-France, et est associée au Théâtre de Chelles.
« Je suis Zelda Sayre. La fille du Juge. La future fiancée du grand écrivain »
Depuis plus de dix ans, je cherche à explorer de nouveaux univers, à ne pas rester en place. Ce qui me maintient debout et qui fait ciment à chaque fois : une langue, un swing et une parole à l'origine non destinée au théâtre. À la lecture d'Alabama Song, tout y était. Comme une évidence. Un rythme, une musicalité, une voix puissante, une parole politique et féministe, et des questions qui me traversent : faut-il brûler franchement ou s'éteindre à petit feu ? Que veut dire vivre « à côté » ? « De côté » ? Qu'est-ce qui nous rend vivant, là, tout de suite, dans l'urgence ? Comment s'affirmer ? Zelda est une figure passionnante. Autant dans sa biographie, ses oeuvres littéraires, que dans la fiction de Gilles Leroy. Un personnage brut, qui transperce l'air. Des mots qui jaillissent sans s'excuser. Une vie qui bouleverse.
Le célèbre couple, Francis et Zelda, a marqué l'histoire de la littérature américaine en traversant une période mythique du jazz. Le rapport créateur/créature est au centre de leurs oeuvres. Une question politique plus du point de vue féminin. Zelda est une femme. Zelda écrit. Zelda danse. Zelda boit. Zelda baise. Zelda hurle. Donc Zelda est folle... Cette terrible équation, alors que #MeToo ou La Ligue du LOL font la une des journaux, donne de quoi débattre. Sans revendication ou militantisme. Mais à travers l'humain et l'histoire. Où en est-on aujourd'hui ? Où en suis-je, moi, artiste, dans mon rapport à l'autre ? Au féminin ? Lola Naymark, ma femme dans la vie, jouera justement Zelda. Comme une mise en abîme. Une prise de parole à deux voix. Qui est créateur ? Qui est créature ?
Sur scène, une piste de danse aérienne ; parquet brûlé d'une salle de bal ou d'un asile psychiatrique… courbe infinie où danse et écrit Zelda jusqu'à l'épuisement. Et en son centre l'espace des trois musiciens qui improvisent un jazz des années 20 (1920 et 2020)… Ils seront aussi les voix de Francis Fitzgerald, Edouard Jozan (l'amant aviateur de Zelda) et des psychiatres qui ont suivi Zelda sur toute la fin de sa vie, les voix d'hommes présentes dans le roman de Gilles Leroy. Des voix non pas réalistes, mais inscrites dans un travail musical. Sous forme de théâtre-concert, dans un rythme soutenu à la Whiplash, film de Damien Chazelle, on s'attachera à retranscrire les grandes étapes de cette histoire débordante de vitalité et de rebondissements tout en privilégiant l'intime. Se glisser dans les mots et les tremblements de Zelda. Ne pas en ressortir indemne.
Guillaume Barbot – metteur en scène
« Ne pas se soucier des poupées
Ne pas se soucier du passé
Ne pas se soucier de devenir grande
Ne pas se soucier de ne pas être la première
Ne pas se soucier de triompher »
"Il s'agit bien ici d'un roman, souligne Gilles Leroy. J'ai relu les livres, j'ai relu les lettres, mais, au-delà des événements connus, je me suis surtout efforcé de lui rendre une voix personnelle. D'imaginer ses doutes, ses angoisses, ses envolées. De combler les lacunes laissées par les écrits biographiques."
Zelda est une véritable héroïne, magnifique et tragique. "Cela va jusque dans son prénom, explique-t-il. Sa mère l'avait choisi parce qu'il était celui d'une Gitane dans un roman populaire américain de la fin du XIXe, La Salamandre. Comme l'animal mythique, on a le sentiment qu'elle traverse les flammes." De fait, on franchit avec elle une succession d'épreuves. Fitzgerald pille ses écrits pour en faire ses propres textes, tente de l'empêcher de publier sous son nom, bride tant qu'il le peut son enthousiasme pour la danse, pour la peinture. On lui dénie le droit de s'occuper de sa fille. Tout cela entraîné par la psychose et le ressentiment. Zelda périra carbonisée dans l'incendie du Highland Hospital à 47 ans.
Article du journal Le Monde, 2007
« Scott, lui, a besoin de Zelda pour écrire. Il se plaît à déclarer aux journalistes : "J'ai épousé l'héroïne de mes nouvelles." Ou encore (lors d'une interview du couple) : "Zelda est parfaite." Ce à quoi Zelda objecte : "Vous n'en pensez rien. Vous pensez que je suis paresseuse. – Non, cela me plaît, insiste Scott. Je vous trouve parfaite. Vous êtes toujours prête à m'écouter lire mes manuscrits à toute heure du jour et de la nuit. Vous êtes charmante – belle. Vous nettoyez, je crois, la glacière une fois par semaine." C'est une plaisanterie, évidemment. Il n'en reste pas moins que la glacière est propre, et le roman publié. »
Journal de la création, Nancy Huston, éd. Babel
« Il en est qui se cachent pour voler, pour tuer, pour trahir, pour aimer, pour jouir.
Moi, j'ai dû me cacher pour écrire.
J'avais vingt ans à peine que déjà je tombai sous l'emprise - l'empire - d'un homme à peine plus vieux que moi qui voulait décider de ma vie et s'y prit très mal. »
ZELDA
Je n'ai jamais été une maîtresse de maison ni une femme au foyer, professeur. Je laisse ça aux bonnes femmes.
Je n'ai jamais su organiser un dîner, encore moins cuire un œuf. La vaisselle, la lessive, nada.
En fait il n'y avait rien à tenir, ni maison, ni ménage, ni buanderie car nous ne possédons rien. On déménage tout le temps d'hôtels en meublés.
Ne rien posséder nous ruine. J'aimais cette vie, ce tourbillon.
Vous ne pouvez pas savoir, professeur, la violence des orages en Alabama. Je suis comme le ciel de mon pays.
Je change en une minute.
L'ironie du sort est de finir clouée dans une chambre d'hôpital, réduite à n'être plus qu'une femme- tronc, une tête qui sort de la camisole.
Je n'ai jamais, je dis bien jamais, préparé à manger à ma fille.
Je n'ai jamais su donner un ordre cohérent à un domestique, une nounou ou une cuisinière. De toute façon je n'ai jamais aimé manger.
Longtemps, je me suis nourrie à minuit d'une salade d'épinards et de champagne.
A Paris, certaines ont essayé de m'imiter, le « médianoche américain », elles appelaient ça. Elles tombaient dans les pommes au bout de deux jours.
Mon corps extrême n'a besoin d'aucun combustible. L'anorexie ? Quoi encore ?
Entre l'asthme et l'eczéma, vous ne trouvez pas qu'on m'a affublée d'assez de tares comme ça sans aller en chercher une nouvelle ?
Oui, j'ai perdu huit kilos, parce que je danse cinq heures par jour et qu'après je suis si fatiguée que je ne peux rien avaler de solide.
Oh ! savez-vous qu'hier en quittant mon appartement pour faire un tour du parc, je suis tombée dans le couloir sur deux pensionnaires que je connais : Léon, le décorateur des Ballets russes, et Ravel, le musicien. Ils m'ont dit qu'ils étaient là pour surmenage. N'est-ce pas notre cas à tous ?… L'alcool ? Quoi l'alcool ?
Je sais que je suis arrivée soûle, parce que sans ce litre de vin je n'aurais pas eu le courage ou l'indécence de monter dans le taxi. Ne vous inquiétez pas pour l'alcool. Quand j'aurai repris ma danse, il n'en sera plus question.
Mon époux vous a-t-il dit que le Ballet du San Carlo de Naples me demandait pour un solo ? Un engagement à l'opéra, vous vous rendez compte ?
Il faut que je sorte au plus vite, professeur, c'est la chance de ma vie et si j'allais la rater ? Mon pied guéri, je vais danser enfin. Oh ! ce n'est pas un rôle d'étoile, mais un grand second rôle qui vaut largement le premier
- et j'ai l'habitude des seconds rôles pourris.
GUILLAUME BARBOT - adaptation / mise en scène
Formé comme acteur à l'ESAD (école nationale à Paris), Guillaume Barbot fonde la compagnie Coup de Poker en 2005 en Seine et Marne. Il en assure la direction artistique. Il y est auteur et metteur en scène d'une dizaine de créations dont dernièrement :
CLUB 27 (Maison des Métallos, Théâtre Paris Villette, TGP à St Denis), NUIT (Prix des lycéens Festival Impatience 2015 au Théâtre National de La Colline), HISTOIRE VRAIE D'UN PUNK CONVERTI A TRENET (en tournée), ON A FORT MAL DORMI
(Théâtre de Rond Point), AMOUR et HEROE(s) (Théâtre de la Cité Internationale). En 2019, ANGUILLE SOUS ROCHE (TGP et Tarmac), autre solo féminin sous forme de théâtre concert, diptyque avec ALABAMA SONG.
Il développe un travail visuel et une écriture de plateau, à partir de matière non dramatique, mêlant à chaque fois théâtre et musique. Il est accompagné de différents artistes, rencontrés pour la plupart en écoles nationales. Ensemble, ils proposent un théâtre de sensation qui donne à penser, un théâtre politique et sensoriel.
La compagnie a été en résidence au Théâtre de la Cité Internationale (2017), au TGP – CDN de Saint-Denis (2018, 2019), et est associé au Théâtre de Chelles depuis 2015. Elle est conventionnée par la DRAC Ile-de-France.
Il écrit également pour la littérature. Son premier roman « Sans faute de frappe » publié aux éditions d'Empiria, avec le photographe Claude Gassian. Il met en scène aussi dans l'univers musical : à l'opéra de Montpellier avec l'ensemble baroque Les Ombres, à Alfortville avec le chanteur Louis Caratini… Il est aussi co-directeur artistique des Studios de Virecourt, lieu de résidence pluridisciplinaire près de Poitiers qui défend la création originale.
LOLA NAYMARK - comédienne
Lola Naymark est comédienne, auteure et metteure en scène. Diplômée d'un master en philosophie politique, elle intègre la Classe Libre du Cours Florent. Elle joue au cinéma sous la direction entre autres de F. Dupeyron, E. Faucher (Brodeuses : nommée aux césar du meilleur espoir féminin, prix Michel Simon, ...) et intègre la famille de R. Guédiguian avec qui elle travaille à plusieurs reprises (Au Fil d'Ariane, Une Histoire de fou, L'Armée du crime). … Au théâtre, elle travaille avec T. de Peretti, J. Malkovich, D. Long,... . Elle joue seule en scène La nuit je suis Robert de
Niro, écrit par G. Barbot et mis en scène par Elsa Granat. Elle fonde la Cie L'Hôtel du Nord à Dunkerque et crée Pourtant elle m'aime à la SN du Bateau Feu en 2016. Sa deuxième mise en scène, Les rues n'appartiennent en principe à personne sera créée en octobre 2018 au Studio-Théâtre de Vitry et au CDN de Béthune.
PIERRE-MARIE BRAYE-WEPPE – compositeur / musicien / jeu
Violoniste depuis l'âge de 3 ans et demi. Titulaire d'un DFE de Violon et de Formation Musicale au Conservatoire de Fontainebleau, il s'attaque alors à l'improvisation David PATROIS au CA de Paris V où il obtiendra un CFEM Jazz et musiques improvisées. Elève de Didier LOCKWOOD pendant plusieurs années, diplômé du CMDL où il est aujourd'hui professeur principal, il multiplie les rencontres dans tous les domaines (Vincent Roca, Jean-Claude Casadesus, Maxim Vengerov, Romane, mais aussi François Rollin, Philippe Avron…) et se consacre à la scène au violon, à la guitare et divers instruments, ainsi qu'à la création de projets variés (jazz, classique, chansons, théâtre, arrangements, compositions).
Il travaille avec la Cie Coup de Poker depuis 2008. Il a joué et composé les spectacles mis en scène par Guillaume Barbot : Gainsbourg moi non plus, En Vrac, Nos Belles, Club 27, Nuit, Michaux tranquille à la maison, L'Histoire vraie d'un punk converti à Trenet, 'Amour', Heroe(s) et Anguille sous roche.
Il travaille également pour le théâtre avec des metteurs en scène comme Marcus Borja (CNSAD), Yohan Manca (Le Carreau du Temple), Lola Naymark (SN de Dunkerque), Julien Barret (CDN d'Angers)…
LOUIS CARATINI – Piano / jeu
Louis Caratini suit une double formation, musicale et théâtrale. Il rentre à l'École Supérieure d'Art Dramatique de la Ville de Paris à 19 ans où il apprend de J-C. Cotillard, Nicolas Bouchaud, entre autres et en sort en 2008. Parallèlement, il apprend le piano classique dans l'enfance et se perfectionne en jazz au Conservatoire du IXème Arr.. En tant que comédien, il travaille avec des metteurs en scènes du théâtre privé (Alexis Michalik, Rémi Cotta...) et public (Dominique Richard, Guillaume Barbot, Nicole Genovese, Alan Boone...).
En tant que chanteur, son projet personnel Méchants Sons naît en 2010 au Festival Off d'Avignon avec un premier EP. Il est finaliste de nombreux tremplins (Grand Zebrock, Festival Jacques Brel...) et lauréat du Carrefour de la Chanson grâce à son second EP Pour la Bonne Cause. Aussi metteur en scène, il collabore avec son père, le contrebassiste Patrice Caratini pour créer Nica's Dream, spectacle musical. Entre temps, il met en scène L'Appel D'Ereshkigal, opéra contemporain de B. Attahir puis Aragon en Chanson à partir des textes du poète.
THIBAULT PERRIARD - Batterie / jeu
Au cours de ses études (musicologie à la Sorbonne, CNSMD de Paris), Thibault Perriard s'entoure de musiciens à l'avant-garde du jazz, et notamment au sein des groupes Slugged et OXYD. Ce dernier est nominé aux Django d'Or en 2010 et lauréat des tremplins Jazz à Vienne et des Trophées du Sunside où il décroche en tant que soliste une mention spéciale du jury.
Une discographie éclectique ainsi que de nombreuses tournées en France et à l'étranger sont pour lui autant d'occasions de se produire avec des musiciens tels que Marc Ducret, Nelson Veras, Denis Guivarc'h, Laurent Cugny, Magic Malik, Giovanni Falzone, Jean-Charles Richard ou Mina Agossi.
Il collabore avec des danseurs (Duo Physis avec la danseuse R. Ardeno), des vidéastes (Focus Collectif) et des metteurs en scène et acteurs dont plusieurs créations de Samuel Achache et Jeanne Candel (Le crocodile trompeur…) où il est à la fois acteur et musicien.
Enfin, il co-fonde en tant que guitariste, batteur et chanteur lead le groupe de brit-pop Tomboy.