Spectacle annulé
DSN - Dieppe Scène Nationale est fermée au public, en application des mesures gouvernementales de reconfinement face à la propagation de la COVID 19. Toutes les représentations de spectacles programmées sur cette période sont annulées. Merci de vous rapprocher de la billetterie pour le remboursement ou l'échange de vos billets.
Jeu. 19 novembre
Durée 1h40
Grande Salle
Tarif A
THÉÂTRE | DÈS 16 ANS
Mise en scène Florence Minder, Venedig Meer
Création & coproduction DSN
Faire sens, faire bande à part, faire semblant, faire corps, faire n'importe quoi, ne pas s'en faire…
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Qu'est-ce qui nous donne l'énergie d'agir ? Notre capacité humaine à fictionnaliser la réalité joue-t-elle un rôle déterminant dans nos faits et gestes du quotidien ? Dans cette fiction lucide, optimiste et tragi-comique, sept personnages sont aux prises avec leurs capacités d'action : un professeur de géographie veut redessiner la carte du corps humain, un infirmier insulte sa hiérarchie, une actrice refuse d'être réduite à la mise en scène qui l'accueille, une employée des pompes funèbres s'entraîne à parler aux vivants… Après Saison 1 présenté à DSN en 2018, Florence Minder imagine un territoire scénique plein de failles avec cette nouvelle création. Un champ des possibles où se côtoient vie et mort, réalité et fiction. Mais surtout, où les forces singulières de chacun dévoilent la réelle interdépendance de tous. La pièce s'offre à nous comme une mine fictionnelle, sans danger et à ciel ouvert, où l'imaginaire, récolté et partagé, contribuerait à inventer des outils, des espaces, des récits et des relations pour ce monde.
CINÉMA
Eva, ses femmes vues par des femmes
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Un week-end autour de la représentation de la femme par les femmes dans le cinéma et l'art contemporain, en partenariat avec le festival Diep-haven.
➔ 20 > 22 novembre
Jeu Ninon Borseï, Raphaëlle Corbisier, Brigitte Dedry, Ivan Fatjo, Sophie Sénécaut, Lode Thiery et Florence Minder. Mise en scène Florence Minder assistée de Julien Jaillot. Dramaturgie Émilie Maquest et Julien Jaillot. Scénographie Prunelle Rulens-dit-Rosier. Création lumière Jan Maertens. Son et composition musicale Pierre-Alexandre Lampert. Costumes Marie Szersnovicz. Régie générale Yorrick Detroy. Stagiaire mise en scène Médéa Anselin. Consultants Jean-Claude Métraux, Xile Hu. Production Manon Faure.
Production : Venedig Meer. Coproductions : Mars – Mons Arts de la Scène, DSN – Dieppe Scène Nationale, Le Théâtre Varia, Le Théâtre de Liège, Le Théâtre de Namur, L'ANCRE, Théâtre Royal, La Coop ASBL et Shelter Prod. Avec la participation du Centre des Arts Scéniques et de La Bellone – Maison du Spectacle. Avec l'aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles – Service Théâtre. Avec le soutien de Nicolas Party sprl, taxshelter.be, ING et du Tax Shelter du gouvernement fédéral belge.
© photo : Hubert Amiel, Kourtney Roy
Faire quelque chose. (C'est le faire, non ?)
6 perspectives
La faille peut surgir d'un minuscule détail, et ne plus cesser ensuite de s'agrandir.
Là est l'idée la plus forte : en un croisement de regard avec un inconnu, tout peut changer, qu'on en soit conscient ou non.
Olivier Nicklaus à propos de Shorts Cuts un film de Robert Altman
"Les Etrusques disaient:
Ce n'est pas parce que les nuages se rencontrent que jaillit l'éclair. Mais c'est afin que jaillisse l'éclair, que les nuages se rencontrent. C'est une inversion de la posture. » Jean-Pierre Lablanchy
Ce qui mine de l'intérieur, ce qui rend fou, c'est la déconnection entre l'ampleur des découvertes scientifiques et l'impuissance où nous nous trouvons de les métaboliser et d'en faire de l'action politique à la bonne échelle. C'est une affliction psycho-morale : l'impuissance croît en proportion de l'imminence des catastrophes. Bruno Latour
être humain = 1 être humain. Judith Butler (en résumé).
Ma théorie de base est que l'être le plus digne est ridicule au moins deux fois par jour. Ernst Lubitsch
Les actions qui peuvent être immédiatement interprétées me gênent. Elles sont plus facilement récupérables. En revanche, celles qui mettent à l'épreuve nos pratiques de lecture, qui nous plongent dans l'incertitude quant au mode de lecture à adopter, qui nous contraignent à redéfinir la façon dont nous interprétons les symboles publics, me semblent particulièrement précieuses. Judith Butler
- La déconstruction et l'identification des récits collectifs (fictions) est-elle une condition pour retrouver notre capacité d'action individuelle et collective ?
- En science, la catalyse consiste à utiliser une substance pour accélérer la transformation des molécules, ou pour causer une transformation qui n'aurait pas eu lieu naturellement. Son intérêt : accélérer le processus tout en utilisant moins d'énergie. Peut-on identifier des catalyseurs fictionnels ?
2018.
J'écris une pièce sur la façon dont les fictions nous mettent en action et élargissent notre expérience du vivant ou à l'inverse, comment elles nous paralysent et nous anesthésient.
(Entendre ici les fictions au sens large : celles qu'on consomme sur les écrans, mais aussi, et peut- être davantage, celles qui déterminent nos normes et limitent les contours de notre expérience du vivant : fictions de genres, fictions politiques, fictions biologiques…)
Je me demande :
Pourquoi un désir s'incarne-t-il dans un corps et comment ce dernier en devient-il l'agent ?
Si on identifie les fictions qui nous définissent, l'accès à nos désirs et à notre capacité d'action serait-il plus facile, plus rassembleur ? Je cherche des « catalyseurs fictionnels » !
J'ambitionne d'écrire un spectacle sur la vie, je suis enceinte, ça tombe bien.
2019.
Mon engagement artistique n'a pas bougé, mais ma perception de l'existence s'est fondamentalement transformée : en l'espace de deux mois, j'ai perdu brutalement mon frère dans un accident et assisté à sa mort, et j'ai donné la vie à un enfant, pour la première fois.
Jamais je ne me suis sentie aussi proche de ma condition humaine et jamais la vie ne m'aura semblée plus précaire et mystérieuse. A l'impuissance de voir le souffle d'une vie s'éteindre devant moi a succédé le miracle de voir éclore une existence dont la provenance exacte m'échappe.
2020.
Si j'écris cela ici ce n'est pas pour parler de ma vie privée mais bien plutôt pour mettre en perspective la matière de ce spectacle et affirmer le sens que je donne à mon travail d'artiste au quotidien : un sens indissociable des expériences que la vie nous propose, ou nous impose parfois. Le théâtre parle-t-il d'autre chose que de la vie et de la mort ? La représentation théâtrale n'est-elle pas, à chaque fois, une invitation à expérimenter tous les possibles de l'instant présent ? L'art, quelle que soit la forme qu'il prend, n'est –il pas le lieu où s'exprime notre impuissance d'être humain à donner du sens à ce qui n'en a pas ?
Accompagnée au plateau de cinq acteur.trice.s et d'un danseur, je vous invite dans un paysage humain et vivant où fiction et réalité s'entrechoquent pour troubler nos modes de lecture et révéler des failles dans lesquelles notre agentivité pourrait s'exprimer.
Une fiction lucide, optimiste et tragicomique est une ressource énergétique dans laquelle je vous propose de venir puiser.
J'ai le souhait que cette pièce agisse.
Qu'elle s'offre à vous comme une mine fictionnelle, sans danger et à ciel ouvert, où l'imaginaire, récolté et partagé, contribuerait à inventer des outils, des espaces, des récits et des relations pour ce monde.
Florence Minder
« Avec sa nouvelle création, portée par sept formidables comédiens débordant d'humour, Florence Minder questionne magistralement notre capacité d'agir et les rapports entre réel et fiction. (...) Souvent très drôle, intelligent, subtil, fantastique, Faire quelque chose est un spectacle constamment surprenant, nous menant petit à petit vers des moments de pure émotion. Avec, en prime, quelques discrètes mais pertinentes allusions à la situation sanitaire actuelle.» Le Soir
« La metteuse en scène laisse dans cette création ample et ambitieuse éclater sa foi en les corps ensemble sur un plateau, en la percussion des récits, du grave et du léger, de l'humour et de la profondeur. Où l'on comprend enfin que "la notion de cohérence s'applique davantage à l'architecture d'intérieur qu'à la vie", et que les superhéros ou les superhéroïnes ne seraient pas capables de grand-chose sans l'ordinaire qui forge leur socle.» La Libre Belgique