Une fable revisitée : tonique, optimiste et maîtrisée !
— Zoé est orpheline. Elle s'apprête à nous raconter Le Vilain Petit Canard. Comme prise dans le reflet d'un miroir, elle se retrouve déformée, abandonnée, au milieu d'une tempête. Son passé la bloque : dire, ne pas dire, « presque dire » ? Puis Zoé (re)trouve sa voix, une voie pour s'ouvrir un avenir, s'offrir une renaissance. Avec Vilain ! Alexis Armengol met en résonance les écrits de Boris Cyrulnik avec le conte d'Andersen. Il explore le processus de métamorphose comme expression de la résilience, cette capacité dont dispose l'humain à renaître de ses blessures, à travers l'errance de Zoé – interprétée avec brio par Nelly Pulicani.
— Le spectacle s'adresse ici à toutes les générations avec bonheur et efficacité. Le jeune public y voit un conte loufoque, drôle et fantaisiste sur la difficulté de grandir et de se construire. L'adulte quant à lui peut percevoir le dédale intérieur d'une enfance meurtrie, qui cherche à coups de fuites et d'amis imaginaires, l'humanité qu'on lui a promis. Dans ce voyage initiatique, musique, peinture et film d'animation se complètent parfaitement pour soutenir Zoé dans l'accomplissement de sa quête.
« Une pièce en trois parties où la recréation se fait en direct jusqu'à la renaissance symbolique, à la fois baroque et punk, de l'héroïne. » Chœur Média culturel, spirituel, durable
Écriture, conception, mise en scène Alexis Armengol. Assistanat à la mise en scène Cindy Dalle. Interprétation Nelly Pulicani, Romain Tiriakian, Shih Han Shaw. Compositions musicales et chants Romain Tiriakian, Camille Trophème. Dessins et film d'animation Felix Blondel, Shih Han Shaw. Création et régie son Quentin Dumay. Régie son Rémi Billardon, Matthieu Villoteau. Création et régie lumière Michèle Milivojevic. Costumes Marion Montel. Scénographie Heidi Folliet. Regard scénographique Caroline Guiela Nguyen. Conseil dramaturgique Julien Fišera. Régie générale et régie lumière Rémi Cassabé. Régie plateau Aurélien Trillot, Stéphane Foucher.
© photo : Florian Jarrigeon
Savoir ce que nous savons faire. Pour qui nous le faisons. Avec qui. Tenter de nourrir ces questions au fil du temps en les débordant. Être (de) bonne Compagnie et s'écarter de notre chemin dans l'espoir de trouver l'inattendu, au risque de s'égarer. Je crois que nous opérons ainsi depuis le début à Théâtre à cru. Le plus souvent de façon inconsciente. Nous avons certaines fois raconté des histoires, d'autres fois pas du tout, cherchant théâtralement, sans reculer devant les excès, allant du concert à Tchekhov, attaché à l'adresse publique, aux interprètes, à la musique, à varier les médias et les pratiques pour passer le message. Nous continuons pour Nous, pour réduire les écarts, pour être ensemble… Entre naïveté et obstination.
Alexis Armengol
Démarche artistique
En 1999, Théâtre à cru a été fondé autour d'un projet artistique, culturel et politique au coeur duquel se trouvent les spectateurs, les «non spectateurs» et une pratique de la scène contemporaine. L'introduction des nouvelles formes d'art scénique ne peut prendre tout son sens sans la mise en place de passerelles d'accès à celles-ci.
De façon très concise, nous pouvons résumer notre aventure par une recherche artistique autour d'un théâtre dont le texte ne serait plus l'élément fondateur, mais où l'usage de disciplines mixtes implique de nouvelles procédures. Nous tentons de concevoir et de tisser de nouvelles relations entre le jeu de l'acteur, le son, l'image, le corps, l'espace, le temps et le texte.
Nous souhaitons depuis plusieurs années investir un espace qui permette d'approfondir cette démarche. Sur une proposition de la Ville de Tours, nous nous sommes installés depuis le 1er janvier 2006 au Volapük, lieu dédié aux écritures contemporaines ouvert aux professionnels du théâtre, de la danse, de la performance, des arts plastiques et visuels.
J'ai fondé ma recherche théâtrale sur la dynamique de plateau, tenant absolument à ce que la vie y circule, réinterrogeant la fonction du personnage, l'histoire, l'écriture narrative, et laissant une place majeure à l'interprète et à sa relation aux spectateurs. J'ai cherché le plus petit dénominateur commun entre danseur, acteur, musicien pour définir un noyau essentiel au jeu et construire une relation à l'autre, au spectateur, au citoyen – à tous ceux qui participeraient au rassemblement théâtral. Avec Théâtre à cru, nous nous sommes attachés au mot comme au corps, à la musique comme à l'image. De Platonov mais… à 7 fois dans ta bouche, des Précieuses ridicules à J'avance et j'efface, c'est la teneur de la relation au public intergénérationnel, l'échange et la jubilation du jeu qui sous-tendent ce que j'entreprends : une manière d' « engager la conversation », d'engager le sens. Nous avons, tous ensemble, comédiens, musiciens, danseurs, compositeurs, vidéastes, régisseurs et sonorisateurs, cherché notre vocabulaire, notre grammaire scénique.
Alexis Armengol
Quelle ingénieuse idée de nous épargner un texte boursouflé de signifiant pour l'adulte en forme de leçon de vie pour le jeune public ! Pour autant il fallait bien, pour le metteur en scène et son équipe, servir un propos et tracer le parcours de Zoé. Ainsi le spectacle est construit sur l'errance du personnage, depuis sa course à travers bois, sa tranche de vie avec un ermite musicien trop sympa, ou encore la compagnie d'une grue rare et toujours souriante…Le jeune public y voit un conte loufoque, drôle et fantaisiste sur la difficulté de grandir et de se construire, l'adulte quant à lui peut percevoir le dédale intérieur d'une enfance meurtrie, qui cherche à coups de fuites et d'amis imaginaires, l'humanité qu'on lui a promis. Pour animer ce paysage intérieur, musique, peinture, vidéo, toutes ces différentes disciplines deviennent langages scéniques qui se complètent magnifiquement pour soutenir le voyage initiatique de Zoé dans l'accomplissement de sa quête et d'une issue aussi belle que celle de ce conte lu, vu, revu cent fois : « Maintenant il se sentait heureux de toutes ses souffrances et de tous ses chagrins ; maintenant pour la première fois il goûtait tout son bonheur en voyant la magnificence qui l'entourait ». Et lorsqu'à la fin Zoé se transforme en femme, c'est du récit de cette vie de heurts, de rêves et de rencontres qu'elle s'habille, mais on se gardera bien de dévoiler comment la mise en scène permet de rassembler tous ces petits bouts de vie pour construire l'armure de son existence à venir. Laurent Roudillon - Wanderer
Alexis Armengol, compagnie Théâtre à Cru, s'est entouré d'une joyeuse équipe pour éclore de Vilain !, une fable sur le rebond et la résilience inspirée par des créateurs de sens. Boris Cyrulnik et Andersen y côtoient des artistes contemporains plasticiens (Shi Han Shaw) ou musiciens (Romain Tiriakian, Camille Trophème) qui subliment la scénographie de Heidi Folliet et le jeu époustouflant de Nelly Pulicani. Une pièce en trois parties où la recréation se fait en direct jusqu'à la renaissance symbolique, à la fois baroque et punk, de l'héroïne. Choeur