Accorder des pensées, des anecdotes, des souvenirs, des voix, des sensations… Dans une surprenante cohérence.
— Après Champs d'Appel, présenté à DSN en 2016, place à la nouvelle création de François Lanel : la surprise, c'est ce à quoi il faut s'attendre.
— Ce spectacle est un voyage dans lequel on s'embarque sans en connaître la destination. Tout s'improvise et se construit au plateau. En prenant la parole, le comédien Thibaud Croisy s'apparente à un joyeux équilibriste. Son discours progresse sur le fil de l'inattendu, au bord du vide. Il passe du coq à l'âne, affirmant son goût pour les digressions, les cheminements improbables et les pas de côté. Progressivement, au rythme des mouvements de sa pensée, Thibaud Croisy laisse transparaître un paysage mental inouï.
CAFÉ CURIEUX : l'équipe de DSN vous accueille dès 10h avec café et viennoiseries.
« Je pars d'intuitions. Je demande ensuite aux personnes avec qui je travaille de rassembler différentes sources d'inspiration, tout ce qui s'impose pour les uns et pour les autres. Progressivement, les énergies se complètent, se font écho, pour arriver à quelque chose qui n'est pas la somme de chacun mais une série d'interactions entre tous. Au plateau, s'improvise et s'écrit un théâtre performatif, vivant. Il s'agit de libérer de soi des parts d'enfance, d'emprunter des cheminements improbables, d'affirmer son goût pour les digressions et les pas de côté, en se maintenant toujours sur le fil de l'inattendu. Tout se tisse dans la joie, tentant sans cesse de faire jaillir des rapprochements surprenants, des formes étranges... Transparaît alors un équilibre fragile, en constante évolution. » François Lanel
Avec Thibaud Croisy. Collaboration artistique Elise Simonet. Scénographie Olivier Brichet. Création lumière Vera Martins. Création sonore Jean-Baptiste Julien.
Production L'Accord Sensible. Coproduction Comédie de Caen, CDN de Normandie. Soutiens – DSN – Dieppe Scène Nationale, L'Aire Libre (Saint-Jacques-de-la-Lande), Théâtre de Chelles, Théâtre des Bains-Douches (Le Havre), L'Étincelle (Théâtre de la ville de Rouen), Théâtre Paris-Villette – Le Grand Parquet. Soutiens institutionnels DRAC Normandie, Conseil Régional de Normandie, Conseil Départemental du Calvados, Conseil Départemental de la Manche (résidences aux Fours à Chaux de Regnéville-sur-Mer), Ville de Caen, ODIA Normandie et ONDA. L 'Accord Sensible est associé aux Ateliers Intermédiaires et suivi par le bureau d'accompagnement Hectores.
© photos : François Lanel, Virginie Meigné
Le terme « tuning », avant d'être rattaché au monde de l'automobile (personnalisation et optimisation des performances des véhicules), est issu du verbe anglais « to tune » qui signifie « accorder » (pour les instruments de musique). Il y a donc un lien évident entre le nom de la compagnie, L'Accord Sensible, et le titre de cette nouvelle création.
L'enjeu est de mettre en résonance un ensemble d'intuitions que l'on ne penserait pas spontanément rapprocher les unes des autres. Des « choses » qu'on arrange, musicalement parfois, et qui s'accordent entre elles : des souvenirs, des images, des voix, des sensations… À l'étrange cohérence.
Le son, la lumière, l'espace, tout s'élabore dans le même mouvement, à partir de la prise de parole singulière, subversive et subtile de Thibaud Croisy. C'est un jeu de construction collectif, chacun orientant l'autre à sa manière.
Le spectacle est élaboré sur le principe d'une digression continue, imposant ainsi de ne pas connaître ce qui va suivre. C'est une véritable prolifération de possibles, avançant au rythme des surprises et des variations sensibles révélées par le plateau. Une règle qui pourrait rappeler celle du « cadavre exquis », à ceci près qu'avec Tuning, tout est très lié. Les coutures sont peu visibles. Tout coule assez naturellement.
Je souhaitais travailler avec une personne excitée à l'idée de sauter dans le vide. J'avais dit à Thibaud : « tu prendras la parole et on verra bien ce qui se passe ! » Sachant très bien parler pour ne rien dire et passer du coq à l'âne, Thibaud fait évoluer les sujets, les temporalités, le degré de fiction de ce qu'il raconte… Transparaît ainsi un paysage mental inouï. Toutes les modulations de sa parole ne cessent d'exprimer la complexité, la richesse et l'infini vertige des mouvements de sa pensée. Il manipule à merveille les possibilités du langage, cette matière composite, en proie à l'aléatoire, fatalement vivante, bien « tunée ».
François Lanel