séances scolaires jeu 14 mars 10h & 14h15 | ven 15 mars 10h & 14h15.
La philosophie pour les petits, c'est possible et ils aiment ça !
— Mêlant théâtre d'objets et marionnettes, Comment moi je ? pousse les spectateurs à s'interroger sur le monde qui les entoure afin d'y trouver leur place.
— Une naissance inattendue laisse une petite fille seule, tout emmêlée face à elle-même. Qui suis-je ? D'où viens-je ? Où vais-je ? Que d'interrogations ! Heureusement, sur son chemin, elle rencontre Jean-Pierre, philosophe perché dans son arbre. De questions en questions, comme on sème des petits cailloux en forme de points d'interrogation, cette petite fille bric-à-brac déroule le fil de l'existence, apprend à réfléchir et donc à grandir... Une histoire pour le plaisir d'entrer en philosophie. Pour découvrir cette histoire, les spectateurs sont invités à pénétrer dans un petit théâtre fermé par des rideaux de dentelle tissés de fils rouges. Au centre de la scène, de vieux objets éparpillés et l'arbre à palabres éclairé par une multitude de petites lumières chaleureuses créent un univers à la poésie délicate et attachante.
« Théâtre d'objets et de marionnettes, traversant l'univers des contes comme autant de références symboliques, ce spectacle aborde la philosophie avec l'intelligence de la simplicité, comme un fil rouge dont la scénographie se fait l'écho : un cocon de dentelles dans lequel est inclus le public et un bel arbre au milieu du plateau, qui fait office de castelet, d'où sont tirés tous les fils de l'histoire. Une belle proposition pour penser, tout naturellement. » Françoise Sabatier-Morel, Télérama Sortir
Mise en scène et écriture Marie Levavasseur. Dramaturgie Mariette Navarro. Jeu Amélie Roman, Justine Cambon (en alternance) et Gaëlle Moquay, Gaëlle Fraysse, Adeline-Fleur Baude (en alternance). Musicien comédien Rémy Chatton, Éric Recordier (en alternance). Création lumière Hervé Gary. Scénographie Dorothée Ruge. Direction et construction marionnettes Julien Aillet. Costumes et accessoires Morgane Dufour. Son et régie lumière Sylvain Liagre ou Martin Hennart. Construction Alexandre Herman.
Production Compagnie Tourneboulé. Coproduction Culture Commune, Scène Nationale du Bassin Minier du Pas-de-Calais, le Centre André Malraux à Hazebrouck, l'Espace Georges Brassens à St Martin-Boulogne et la Maison de l'Art et de la Communication de Sallaumines. Soutien DRAC Hauts-de-France, Région Hauts-de-France, Département du Pas-de-Calais et l'ADAMI. Remerciements la Ville de Béthune, la Ville de Lille – Maison Folie Wazemmes et Maison Folie Moulins, le Zeppelin à Saint-André, la Manivelle Théâtre, Le Grand Bleu – ENPDA, la Ville de Lambersart et le Théâtre de l'Aventure à Hem. La compagnie Tourneboulé bénéficie du soutien du ministère de la culture DRAC Hauts-de-France, au titre de l'aide à la compagnie conventionnée.
© photo : Fabien Debrabandere
Interpeller l'imaginaire, faire écho à notre histoire intime, convoquer la dimension magique qui nous relie au monde sont pour nous des moteurs forts. Ainsi que le désir de nous adresser à chacun d'entre nous, quels que soit notre âge ou notre parcours. Nous avons envie que l'histoire soit une invitation au questionnement, qu'elle éveille chez chaque spectateur une vibration différente…
C'est ce choix qui nous a donné envie de rêver un spectacle pour tous à partir de 5 ans. Cette nouvelle création creuse le sillon des questions philosophiques qui animaient déjà Ooorigines : Comment comprendre le monde qui nous entoure ? Comment y trouver sa place ? Car quel que soit notre âge, nous sommes habités par les mêmes angoisses. Le chemin vers la maturité est de tenter de donner un sens à ces questions existentielles, de comprendre ce que pourrait être pour chacun le sens de la vie. Et il n'y a pas d'âge pour commencer à s'interroger et à philosopher.
Marie Levavasseur et Gaëlle Moquay
Co-directrices artistiques
Parce que je suis libre de penser et que je me pose toujours mille questions, parce que ces interrogations m'aident à vivre le monde, j'ai eu envie d'un spectacle qui invite à la philosophie. J'ai eu envie de renouer avec cette discipline qui nous a tous traversés de manière fulgurante l'année de nos 18 ans. Et de prendre le contre-pied de ces 18 années pour nous adresser aux plus petits. Car leur capacité d'étonnement est d'un naturel souvent déconcertant, leurs questions sont brutes, et leur bon sens implacable.
Avec ce spectacle je veux poser aujourd'hui la question de notre propre existence. Qui je suis ? Qui est ce moi qui me constitue ? Comment mieux me comprendre pour comprendre les autres et mieux appréhender mon juste rapport au monde ? Poser ces questions, c'est aussi poser la question de la philosophie. Apprendre à réfléchir pour apprendre à se connaître, à construire sa pensée, à grandir.
Même si la volonté de m'adresser aux enfants à partir de 5 ans ne me restreint pas dans la force de mon propos, elle m'invite à développer plus loin notre langage dans sa forme. Comment tenir le fil de notre pensée et donner un spectacle qui s'adresse à ce regard particulier du tout petit ? Comment approfondir cette recherche autour d'un théâtre d'images qui fasse sens ? Quelle place donner aux mots ? C'est aussi le choix de la dramaturgie qui est en question.
Même si j'ai envie que ce spectacle soit une invitation au voyage, qu'il résonne en nous de manière intuitive et sensible, j'ai aussi envie qu'il soit porté par une histoire. C'est pourquoi j'ai choisi de m'appuyer sur la forme du conte.
Le conte s'adresse à chacun de nous dans un langage symbolique et magique qui laisse libre à sa propre interprétation. C'est aussi un matériau fantastique pour développer notre recherche autour du théâtre d'objets. Nous sommes tous habités par des images de forêt, de château, d'ogres, de géants, ou de princes et princesses.
Je n'ai pas fait le choix d'un conte précis mais j'ai plutôt cherché à faire référence, sous forme de clin d'œil, à certains contes connus, comme Blanche-neige, le Petit chaperon rouge, le Petit Poucet… Le conte permet de développer une dramaturgie simple qui donne plus de liberté au théâtre d'images que je veux développer. Une écriture qui fait l'économie de mots pour développer avant tout une écriture visuelle et symbolique où la force des images poétiques fait sens.
Marie Levavasseur - Juin 2011
Pied de nez à la philosophie, le personnage principal ne se pose pas de questions métaphysiques (ou presque!). Elle répond à chaque fois aux situations qui lui sont proposées de manière très pragmatique. C'est à travers les expériences qu'elle traverse que se posent les questions philosophiques : l'autre, la mort, l'amitié, le fini et l'infini, la filiation, la peur,… avec à chaque fois en fil rouge la question « qu'est-ce que grandir ? »
Le thème de l'abandon est évidemment central mais il n'est pas abordé frontalement, et jamais de manière psychologique. Il est évoqué de manière très suggestive et poétique. C'est davantage le sentiment d'abandon, et de savoir comment il résonne en chacun de nous, qui m'intéressait. Parce qu'il est aussi fondamental dans les étapes de notre construction.
La peur
En témoignent tous les contes initiatiques, l'expérience de la peur est fondatrice dans la construction de l'identité. Comment réussir à dépasser ses peurs ? À quoi sert la peur ? Est-ce que c'est normal d'avoir peur ? On sait combien le loup est un personnage emblématique chez les enfants !
La mort
Ce thème est important car il est fondamental dans la construction de la pensée de l'enfant de 5 ans. La mort fait partie des questions qui le préoccupent le plus. La prise de conscience du «Je» à cet âge-là est simultanée à la prise de conscience de la mort. À partir du moment où je réalise que je peux mourir, je prends conscience de mon existence, et inversement.
L'amitié
C'est la prise de conscience de l'autre, du partage. Peut-on vivre sans les autres ? Est-ce que l'autre est un autre moi ? La rencontre de cette petite fille avec Jean-Pierre est évidemment fondamentale. À l'âge de la sociabilisation et des premiers liens d'amitiés, c'est une expérience forte dans son parcours.
Il y avait au point de départ l'idée d'une structure « cocon » qui puisse se poser sur la scène des théâtres et offrir une grande proximité avec le public. Le pari d'un grand spectacle pour les plus petits où la scénographie fait partie intégrante de l'écriture. Je souhaitais que cet espace permette à la fois d'accueillir le public et servir de support pour raconter l'histoire. Une structure comme objet unique.
Dorothée Ruge a imaginé avec moi un univers très poétique et symbolique pour le parcours du personnage principal de l'histoire. Un espace en construction, en devenir, comme cette petite fille qui arrive au monde et qui n'est pas encore tout à fait finie.
Au centre du plateau, il y a cet arbre bobine, arbre qui évoque aussi l'arbre à palabres, l'arbre à voeux. Il est le point central de l'histoire mais il a aussi une fonction très pratique. C'est notre arbre « à jouer », pouvant servir de castelet, de support de jeu pour les objets. De là, apparaissent et disparaissent nos marionnettes. C'est aussi le lieu refuge du philosophe. C'est aussi de là que se tireront tous les fils de l'histoire. Fils de laine, fils de dentelles cousues, fils à retordre, comme ces fils de la pensée qui nous façonnent. Je pense aussi à tous les liens invisibles qui nous rattachent à notre histoire intime, à ces mémoires ou fantômes qui nous hantent. Je crois que nous sommes tous traversés par une histoire plus grande que nous. On passe sa vie à comprendre comment dénouer ces noeuds. Pour apprendre à tenir debout.
En ce sens, les lumières d'Hervé Gary font aussi partie intégrante de la scénographie. L'idée était d'utiliser le moins de projecteurs possibles. Partir de l'objet. Toutes ces ampoules sont autant de présences rassurantes, réconfortantes et font contre-point à l'absence des parents.
Un spectacle qui mêle musique, objets et marionnettes dans un joyeux questionnement philosophique, simple mais juste. Un cheminement qui fait grandir tous les spectateurs, même les déjà grands. La Provence
Cette création de la compagnie Tourneboulé nous interpelle sur notre monde. De manière suggestive et poétique, les points fondamentaux de notre construction sont abordés. Les Echos
Marie Levavasseur et son équipe signent une proposition efficace et diablement réussie. En portant à l'unisson musique, décor, textes, ainsi qu'une interprétation dynamique et enlevée, la compagnie donne vie à un spectacle malin et intelligent. Un univers attachant à la poésie délicate. Sortir
Comment moi je aborde les grandes questions pour graines de philosophes au travers d'un petit récit sans chichis (...) Heureusement, il y a tout plein d'idées charmantes ! Une petite scène de théâtre d'objets nous invite, par exemple, à une guillerette fête d'anniversaire en compagnie de verres. Quand les artistes travaillent sur les ombres, ils créent des moments pudiques que la musique interprétée sur scène rend encore plus poétiques. Surtout la scénographie vaudrait à elle seule le détour. Rond de douceur évoquant la maternité, la scène est dominée par le ramage d'un grand arbre aux diverses merveilles. Les Trois coups