Une virée majestueuse en terre de blues.
— Abou Diarra compte parmi ces artistes rares qui ne s'engagent dans un nouvel album qu'après y avoir été poussés par une nécessité intérieure profonde. À la fois attaché aux traditions mandingues recueillies dans son pays natal, le Mali, et soucieux d'évolutions inédites, il sait ne rien précipiter, attendre patiemment que le temps soit venu, puis mobiliser toute sa créativité pour transformer cet impératif en musique. C'est ce rapport très particulier au temps qui rend Abou Diarra si moderne.
— Avec son quatrième album baptisé Koya (du nom de sa mère qui chante sur un titre), il s'abandonne pleinement à son art. Accompagné par son instrument de prédilection, le kamele n'goni (luth /harpe) ainsi que par Vincent Bucher et son harmonica aux tonalités blues, la ferveur d'Abou Diarra transparaît dans chaque note de ce concert à l'image de son auteur. S'en dégage une sincérité absolue, une pleine acceptation de la vie considérée comme un devenir constant et, surplombant le tout, le sentiment serein d'une harmonie supérieure.
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« Abou Diarra, virtuose du kamele n'goni, a trouvé dans le magicien des samples et guitariste Nicolas Repac la meilleure oreille pour donner du relief à ses paysages intérieurs. » Le Monde
N'goni Abou Diarra. Clavier, chœurs Moussa Koita. Basse Laurent Loit. Percussions Amadou Daou. Harmonica Vincent Bucher.
Production Ginger Sounds.
© photo : Victor Delfim & Francois Mallet
Abou Diarra compte parmi ces artistes rares qui ne s'engagent dans un nouvel album qu'après y avoir été poussés par une nécessité intérieure profonde. A la fois attaché aux traditions mandingues recueillies dans son pays natal, le Mali, et soucieux d'évolutions inédites, il sait ne rien précipiter, attendre patiemment que le temps soit venu, puis mobiliser toute sa créativité pour transformer cet impératif en musique. Les modes et les tendances l'indiffèrent donc, tout comme les raisons accidentelles qui ont pu l'amener à la composition de tel ou tel titre. Ainsi a t-il conservé pendant plusieurs années les magnifiques parties de flûte peuhl et mandingue enregistrées pour lui par Cheikh Diallo et Simon Winsé. Si on les entend aujourd'hui dans Koya Blues et Djalaba, c'est que la nécessité de les utiliser est finalement apparue, au moment où ce nouveau projet se dessinait. « J'ai voulu changer de chemin pour voir ce que ça donnerait, explique-t-il. Pour les Européens et les Américains, les musiques d'Afrique de l'Ouest se ressemblent beaucoup, ce sont toujours les mêmes arrangements. Alors, j'ai réfléchi à ce que je voulais. Je n'ai pas décidé tout d'un coup. Chaque chose a son temps. Le temps n'était pas encore arrivé. Quand le temps est arrivé, je m'y suis mis.»
Chose moins paradoxale qu'il n'y paraît, c'est ce rapport très particulier au temps qui rend Abou si moderne. Telle qu'il la raconte, sa vie s'est déroulée hors des marqueurs de notre époque, dans une atemporalité où le pouvoir des images, de la parole et des symboles se révèle beaucoup plus déterminant que celui de la technologie. Pas d'informatique, pas de trajets ultra- rapides, pas de déconnexion entre l'individu et son destin. Longtemps, Abou a marché, tout seul. A la recherche d'un instrument, il a trouvé le kamele n'goni (luth/harpe), puis un maître, le musicien aveugle Vieux Kanté qui l'a accepté chez lui pour lui enseigner longuement les traditions et leurs plus secrètes combinaisons. Avec un tel bagage, le jeune homme aurait pu se contenter d'enseigner à son tour – c'est d'ailleurs une partie de son activité artistique. Mais pour un esprit aussi libre et curieux, la tradition devait continuer de vivre, et pour cela se nourrir de nouveaux échanges.
La rencontre avec Nicolas Repac s'est révélée déterminante. Il est l'arrangeur de ce quatrième album, baptisé Koya, du nom de la mère d'Abou, qui chante elle-même dans le titre Koya Blues de sa belle voix profonde et légèrement voilée. Là encore, il semble qu'Abou n'a rien précipité, laissant presque dix ans passer entre le premier échange avec le guitariste français et le début de leur collaboration. Ce qui l'a séduit chez ce compagnon de route d'Arthur H, auteur d'une poignée d'albums précieux et de deux disques en compagnie de Mamani Keïta (Yelema en 2006 et Gagner l'argent français en 2011), c'est la douceur de son jeu, le fait qu'il « n'était pas agressif ». De son côté, Repac a su dynamiser la musique d'Abou sans jamais la trahir ou la dénaturer. En l'habillant de touches d'electro discrètes, il n'a pas entamé son balancement caractéristique ni réduit à des angles droits informatisés ses rondeurs typiquement africaines.
Ajouté à ces arrangements très subtils, l'harmonica de Vincent Bucher témoigne du désir du musicien malien d'aller à la rencontre d'une musique qu'il aime et dont il a perçu depuis longtemps les affinités naturelles avec les traditions maliennes interprétées au n'goni, à travers l'emploi des gammes pentatoniques. « C'est un album qui a une tonalité très blues, précise-t-il, une tonalité pas du tout traditionnelle. »
Là encore, cette inflexion esthétique est apparue comme une évidence et la rencontre n'a rien eu de forcé. Il faut dire que Vincent Bucher a lui-même étudié les gammes et tournures spécifiques des traditions mandingues, attitude qui inspire le plus grand respect à Abou. Immense musicien reconnu dans le monde entier, le griot Toumani Diabaté a également joué de la kora sur deux titres, Djarabi et Labanko.
Grâce à ce compagnonnage parfaitement choisi, Abou a pu donner le meilleur de lui- même. Les conditions intérieures et extérieures étaient réunies, il s'est jeté dans l'instant pour s'abandonner pleinement à son art. Sa ferveur transparaît dans chaque note de cet album tout de richesse humble et entièrement à l'image de son auteur : une sincérité absolue, une pleine acceptation de la vie considérée comme un devenir constant, et surplombant le tout, le sentiment serein d'une harmonie supérieure.
L'un des plus beaux albums de musique métisse de l'année FIP
Abou Diarra, virtuose du kamele n'goni, qui a trouvé dans le magicien des samples et guitariste Nicolas Repac, la meilleure oreille pour donner du relief à ses paysages intérieurs. Le Monde
Une virée majestueuse en terre de blues Télérama
Abou y explore une veine blues qui, loin de dénaturer sa musique, en souligne encore la beauté profonde et la suprême sérénité. Les Inrockuptibles
Un opus d'une forte et apaisante densité Amina
Prêt à embarquer pour une croisière sonore sans frontières entre le Fouta-Djalon et la Lousiane RFI Musique
Pour la première fois, il se confronte aux tissages de samples de Nicolas Repac, à ses grooves plus electro, mais aussi au blues de l'harmoniciste Vincent Bucher. Pour autant, au kamele n'goni comme au chant, il ne s'écarte jamais d'une spiritualité musicale authentiquement malienne. Sa ferveur transparaît dans chaque note de cet album entièrement à son image : une sincérité absolue, une pleine acceptation de la vie avec le sentiment serein d'une harmonie supérieure. La Dépeche