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saison 2017/2018

DANSE / MERCREDI 17 JANVIER 20H / GRANDE SALLE / DURÉE 55 MIN / TARIF A / CONSEILLÉ À PARTIR DE 15 ANS RÉSERVER

We Love Arabs

TEXTE ET CHORÉGRAPHIE HILLEL KOGAN

Un opus chorégraphique léger et court, aux vertus percutantes.

 

Cette pièce retrace l’histoire drolatique d’un chorégraphe israélien qui choisit un danseur arabe pour créer une pièce porteuse d’un message de coexistence et de paix. Seulement, il n’est pas si simple de se défaire de ses principes, de ses habitudes, de sa culture, de ses réflexes, de sa personnalité. Les personnages et les interprètes se confondent : Hillel Kogan est un « vrai » chorégraphe israélien (et non des moindres, il est, depuis 2005, l’assistant de Ohad Naharin et une figure centrale de la Batsheva Dance Company), et Adi Boutros un « vrai » danseur arabe de la scène indépendante israélienne. Chacun conserve son rôle, mais tous deux déroulent une parodie décapante des clichés chorégraphiques et des stéréotypes ethniques : Hillel, dans le rôle du créateur auto-glorifié, se trouve piégé par ces mêmes idées fausses qu’il prétend combattre ; Adi, dans celui de l’interprète au service du chorégraphe, est presque réduit au silence. Une entreprise réussie de démolition du mur des préjugés et une dissection des comportements ordinaires exécutée avec humour et subtilité.

 

«On admire alors ce Narcisse hilarant dans la pleine jouissance de son génie, se délectant de ses trouvailles à la symbolique pompière et à l’emphase romantico-too much.» LIBÉRATION

texte et chorégraphie Hillel Kogan • Danseurs Adi Boutrous et Hillel Kogan • lumière Amir Castro. Musique Kazem Alsaher, Mozart. Conseillers artistiques Inbal Yaacobi et Rotem Tashach. traduction française Talia De Vries.
Avec le soutien du Ministère de la Culture israélien, des Services culturels de l’Ambassade d’Israel à Paris et du Israeli Lottery Arts Council. Diffusion DdD

© photo : DR

Site de la compagnie


AUTOUR DU SPECTACLE

ATELIERS DÉCOUVERTE
LUNDI 15 JANVIER

COURS GAGA / PEOPLE

AVEC HILLEL KOGAN
À destination des adultes et adolescents dès 16 ans. Lundi 15 janvier, de 18h30 à 20h, au studio de DSN.
Ce cours est ouvert à toute personne avec ou sans expérience de la danse. C’est une pratique propre à la Batsheva company qui est enseignée exclusivement par des danseurs ayant travaillé étroitement avec Ohad Naharin. Hillel Kogan nous entraînera dans une série d’exercices pour nous amener à explorer et nous approprier les indications données. Ce cours Gaga/People offre un cadre créatif pour creuser les liens entre corps et imaginaire, travailler à la conscientisation du corps, améliorer endurance et souplesse, et expérimenter le plaisir du mouvement dans une atmosphère chaleureuse et bienveillante ! [+]


S'ouvre sur la silhouette d'un homme seul baigné d'ombres et de lumières. C'est Kogan lui-même. Il se tient sur une jambe, les yeux perdus dans le vague dans une attitude méditative. À mesure que monte la lumière, le climat de sa méditation en clair-obscur se dissout et Kogan commence à arpenter le plateau en proie à une préoccupation dont nous saisissons qu'il s'agit de danse. Nous ignorons s'il incarne un professeur qui s'adresserait à une classe imaginaire, un conférencier parlant des esthétiques de la danse ou un artiste qui, égaré dans la forêt des dogmes et des jargons de son art, laisse libre cours à son inconscient tout en s'essayant à des mouvements chorégraphiques comme à la recherche de ses mots : “trouve une façon de relier ton corps à l'espace et laisse l'espace trouver le moyen de se relier à toi [...] parfois j'appuie sur l'espace, parfois l'espace appuie sur moi. Parfois l'espace me résiste, parfois je sens que l'espace est positif ; parfois il est négatif... Les espaces négatifs ne sont pas les miens. Je sens que ces espaces appartiennent à un Arabe...”. À la place d'une apparente déclaration polémique, ces paroles établissent le cadre métaphorique dans lequel s'engage le spectacle.

Kogan a donc besoin d'un danseur Arabe pour rétablir l'harmonie spatiale et pour remédier à la négativité qu'il pense avoir éprouvé. Entre alors en scène Adi Boutrous. Au fil d'une parodie décapante des clichés chorégraphiques et des stéréotypes ethniques, Kogan, dans le rôle du créateur auto-glorifié, se trouve piégé par ces mêmes idées fausses qu'il prétend combattre.

“Ils risquent de penser que tu es le Juif et que je suis l'Arabe”, dit-t-il, agacé, au partenaire qu'il embauche...

Boutrous : qu'est-ce que tu as écrit sur mon front ?
Hillel : C'est pour que les gens s'y retrouvent. Moi, tu vois tu m'as fait une étoile de David et ben toi, je t'ai mis un croissant islamique. Comme ça ils comprennent.  
Boutrous : Ah ok. Mais euh... je suis chrétien.  
Hillel : Hein ? Nous traiterons cette question plus tard.


HILLEL KOGAN

Hillel engage inlassablement son statut d'artiste universel : danseur, interprète, acteur, concepteur et dramaturge. De 2005 à 2016, à l'invitation d'Ohad Naharin, il assure la direction des répétitions de la Batsheva Dance Company. Actuellement, il assiste Naharin en Israël mais aussi partout dans le monde. Il est enseignant de cours « Gaga », un langage du mouvement développé par Ohad Naharin à travers les années et qui est appliqué en pratique et en exercice quotidiennement par les membres de la Batsheva Dance Company. En 2009 il a gagné le prestigieux Prix israëlien « Teva » catégorie danseur. En 2010 il a gagné l'Yair Shapira pour son travail dans le domaine de la danse israélienne au titre de chorégraphe, danseur et professeur. En 2013 il s'est vu attribuer le titre de « Créateur Remarquable » par le Cercle de Critiques de Danse israélien, pour son travail “We Love Arabs“. En 2015 Hillel a été nommé directeur artistique du festival Israélien de danse « Curtain Up ».

“Pretzle“ (1999). Prix du meilleur jeune Chorégraphe”. Tournée en Israël et au Portugal.
“Tormenta, Beringela e Harmonía“ (1999). Collaboration à l'écriture et à la création pour le Ballet National
Portugais.
“Welcome To Heaven“ (2003) crée au festival de danse de Almada, Portugal.
“The Afternoon of Adolf” (2006). Hommage à “L'après-midi d'un Faune” de Nijinsky.
“After the Bolero” (2007). Création au Curtain Up festival, Tel aviv.
“Everything” (2008). Création au Curtain Up festival, Tel aviv.
“Rite of spring” (2011). Création au « Tmuna Theater » Tel Aviv.
“Obscene Gesture” (2012). Création au Curtain Up Festival, Tel Aviv.
“We Love Arabs” (2013). Première : 2013 Intimadance Festival, Tmuna Theater, Tel Aviv.
En 2015, il est le lauréat de la Lotterie Nationale et du prix Landau.

Hillel Kogan est un artiste prolifique et engagé aux innombrables talents. La danse est pour lui une philosophie qui donne d'inoubliables leçons d'humour et une certaine vision du monde. Cette pièce est l'aboutissement d'un parcours indépendant, engagé et salutairement provocateur.

ADI BOUTROUS

Né en 1989 à Beer-Sheva en Israël. Boutrous diplômé en 2012 à l'Académie de Danse de Tel Aviv “Maslool” où il a étudié la danse moderne et contemporaine.
Après ses études il a travaillé comme danseur avec des chorégraphes israéliens comme Iris Erez, Dana Ruttenberg, Shlomi Twizer, Edmond Rousseau, Bosmat Nussan et d'autres.
Il crée aussi ses propres pièces de danse pour des événements divers dans la scène de danse indépendante israélienne. En 2013 il a gagné le jeune premier prix de chorégraphes “Shades in Dance” à Tel Aviv.
Il a commencé à collaborer avec Hillel Kogan comme danseur, en février 2013.


“A Avignon, deux formes radicales et radicalement différentes – déconstruisent avec un humour aussi lapidaire que subtil les rouages et subconscients du conflit israélo-arabe. Jouant des mots et gestes qui trahissent l'envers du discours, Adeline Rosenstein et Hillel Kogan livrent deux positions critiques d'une justesse implacable [...] Hillel Kogan [...] révèle à sa manière la persistance des présupposés qui imprègnent nos systèmes de pensée. Fussent-ils pavés de bonnes intentions.” MOUVEMENT - Cathy Blisson

“We Love Arabs, le buzz mérité du Off d'Avignon est un de ces spectacles que vous n'oublierez pas.” LA PROVENCE “Un spectacle courageux, jubilatoire et décapant, qui a dû faire grincer quelques dents en Israël. Notre Avis : excellent !” CULTURE BOX - Sophie Jouve

“Face à un Adi Boutrous parfait en presque muet à qui on ne la fait pas, le pédadogue et le chorégraphe repéré en Israel, agite un nouvel étendard choré-politico-rigolo bien parti pour tourner.”  LE MONDE - Rosita Boisseau

“« J'ai peur de l'Arabe. Mais c'est une peur artistique. » Le chorégraphe israélien Hillel Kogan est mordant d'ironie et se joue des clichés dans sa nouvelle création qui a fait le buzz à Avignon.” LE POINT

“En matière de perfection, We Love Arabs mérite aussi le coup de chapeau. L'oeuvre restera comme l'un des temps forts de la cuvée 2016 du Off.” MARIANNE

“We Love Arabs - L'art comme trait d'union C'est simple, touchant. Ça fait rêver à un monde meilleur. Où l'art, comme trait d'union, serait la source de ce mieux.”  RUE DU THÉÂTRE - Cécile Strouk

“Un geste d'amour contre la haine. Avec l'humour comme arme de construction positive, ce spectacle est une grande bouffée de générosité. Il dit des choses simples, il porte un message humaniste et politique. Ce spectacle porteur d'espoir est un sacré choc.” SCÈNE WEB - Stéphane Capron

“Une subtile petite heure durant, on aura vu un artiste se moquer avec esprit de lui-même et tenter d'approcher l'autre malgré ses inconscientes ornières, son ignorance. C'est généreux et piquant dans un espace sombre, hors frontières que les deux danseurs parviennent lentement à faire exploser, éliminant tous les murs possibles entre leurs communautés.”  TÉLÉRAMA - Fabienne Pascaud