Un spectacle désopilant qui ausculte avec une belle acuité le monde du théâtre.
Philippe Nicolle et la compagnie 26000 couverts présentent le résultat des quelques jours du « chantier » qu’ils viennent d’effectuer en vue de monter un nouveau spectacle de rue autour d’une procession funèbre et musicale. Le texte n’est pas encore vraiment écrit, la musique est en cours, il y a des bouts d’essai, des tentatives folles, des idées (saugrenues), de (gros) problèmes d’accessoires, des costumes manquants... Mais comment fait-on pour répéter une procession de rue avec marionnette géante sur un plateau de théâtre ? La troupe des 26000 couverts nous entraîne dans son univers burlesque totalement déjanté avec ce joyeux faux foutraque déstructuré… En résumé, ce spectacle, c’est la répétition en salle d’un spectacle de rue. À moins que ce ne soit un spectacle sur la répétition d’un spectacle sur la répétition d’un spectacle sur la répétition… En tout cas, c’est en salle. Et ça parle de la rue. Encore que…
« Faire spectacle à partir d’un vrai-faux work in progress tourne avec les 26000 couverts à la franche réussite. Sérieux et drôle à la fois, sensible, simple et ingénieux... Un art absolument maîtrisé du plateau. » LA TERRASSE
Mise en scène Philippe Nicolle. Assisté de Sarah Douhaire. Écriture collective sous la direction de Philippe Nicolle avec l’extraordinaire collaboration de Gabor Rassov. Interprétation Kamel Abdessadok, Christophe Arnulf, Aymeric Descharrières, Servane Deschamps, Sébastien Chabane, Olivier Dureuil, Anne-Gaëlle Jourdain, Erwan Laurent, Michel Mugnier, Florence Nicolle, Gabor Rassov, Laurence Rossignol • Création musicale Aymeric Descharrières, Erwan Laurent. Technique Hervé Dilé, Michel Mugnier, Laurence Rossignol. Construction Michel Mugnier. Création costumes Laurence Rossignol avec Camille Perreau et Sigolène Petey. Création lumières Hervé Dilé. Postiches Céline Mougel. Coordination compagnie Lise Le Joncour. Administration Marie-Violaine Masson assistée de Catherine Euvrard.
Diffusion Production : Claire Lacroix. Production 26000 couverts. Coproductions Atelier 231, Centre National des Arts de la Rue à Sotteville-lès-Rouen – Les Pronomade(s) en Haute-Garonne, Centre National des Arts de la Rue – La Villette, Résidence d’artistes 2015 (Paris) – Scène Nationale de Bayonne et du Sud-Aquitain – Le Channel, Scène Nationale de Calais – Le Grand T, Théâtre de Loire-Atlantique – Théâtre de la Ville d’Aurillac - Le Parapluie, Centre International de Création Artistique (Aurillac) – La Scène Nationale de Sète et du Bassin de Thau – Le Cratère, Scène Nationale d’Alès – Festival des Tombées de la Nuit (Rennes) – Théâtre de l’Agora, Scène Nationale d’Evry et de l’Essonne – Théâtre Brétigny, Scène Conventionnée – La Vache Qui Rue, Lieu de Fabrique des Arts de la Rue à Moirans en Montagne – Ville de La Norville. Avec le soutien de DRAC Bourgogne- Franche-Comté – Conseil Régional de Bourgogne-Franche-Comté – Ville de Dijon – la Chartreuse de Villeneuve lez Avignon, Centre national des Écritures du Spectacle – Spedidam.
© photo : Raynaud de Lage
MERCREDI 28 MARS 19H annulé
Avant le spectacle, scène ouverte à la classe ensemble de sax du Conservatoire à Rayonnement Départemental Camille Saint-Saëns. [+]
"N'y a-t-il pas quelque danger à contrefaire le mort ?" Molière. Le Malade Imaginaire
L'argument : les acteurs de la compagnie 26000 couverts présentent au public le résultat des quelques jours du chantier qu'ils viennent d'effectuer au sein du lieu de résidence, en vue de monter un nouveau spectacle de rue.
L'idée du metteur en scène tourne autour d'une procession funèbre et musicale, entre légendes urbaines et faits divers macabres, ponctuée de scènes/stations censées célébrer l'absurdité risible de la mort.
Chanteurs aux fenêtres, projections lumineuses sur les immeubles, marionnette géante, installation de feux, conversation amplifiée dans un camion-pizza, bref, du théâtre de rue…
L'urgence de la soirée est d'autant plus grande, qu'une poignée de décideurs, qu'on n'attendait plus, sont là ce soir. De leur approbation dépendra le sort du spectacle… Le texte n'est pas encore vraiment écrit, la musique est en cours, il y a des bouts d'essai, des tentatives folles, des idées (saugrenues), des (gros) problèmes d'accessoires, des costumes manquants... mais comment fait-on pour répéter une procession de rue avec marionnette géante sur un plateau de théâtre ? Il y manquera toujours le sens : jouer dehors, c'est convoquer l'aléatoire, refuser le cadre, accepter le chaos, le populaire, la lune qui se lève, le badaud qui s'attarde…
Sans parler de la sécurité, l'accès à l'espace public toujours plus restreint. Est-ce bien raisonnable d'évoquer la Mort dans la rue, par les temps qui courent ?
Et surtout pourquoi cette habitude des lieux de résidence de contraindre la troupe à ce rituel étrange qu'est la "sortie de résidence" ? Comment communiquer l'indéfini, le potentiel, l'à peine imaginé ?
Y a-t-il un régisseur dans la salle ? Où est le vrai metteur en scène ? Pourquoi celui-ci s'habille-t-il en femme ?
Où commencent la répétition, la représentation, la vie réelle ? Pourquoi ces cris d'effroi en coulisses ?
Quelles sont ces traces sanglantes sur les murs ? Ce sont les cercles concentriques du théâtre dans le théâtre…
Philippe Nicolle
La scène est traitée, du moins au début, comme un simple lieu de travail, dépouillé de ses artifices, complétement démystifié.
Sous l'éclairage fonctionnel du plein feu, et des services, une table de travail, des chaises dépareillées, un canapé, un paper-board raturé, quelques bouquins, un ordi, des carnets, un portant à costumes, les traces d'expériences passées, des planches, quelques instruments de musique, une tour SAMIA, des affaires personnelles qui traînent, des multi qui pendent des cintres...
Le public lui-même est éclairé. Nous sommes dans une restitution, une sortie de résidence, le débat, le face à face n'est jamais loin...
On éteindra la salle plus tard, quand le drame aura lieu...
Puis, dans un deuxième temps, l'atmosphère changera et rendra au théâtre son pouvoir de mystification; une rampe à l'avant-scène viendra éclairer une improbable opérette, des ombres fragiles seront projetées sur un écran improvisé, un chandelier viendra percer la pénombre d'une scène de crime...
13 personnes, comédiens, musiciens, techniciens. Oui nous voulons croire encore (dans notre folle naïveté) qu’on peut faire des spectacles à plus de 3 !
14 personnes en tournée, une vingtaine sur la création. Comme pour chaque spectacle, à une bonne partie d'anciens des 26000 viennent se greffer quelques petits nouveaux. Et comme toujours, les comédiens font de la musique, les techniciens jouent la comédie, et tout le monde monte et démonte…
« Après le succès de l'Idéal Club, [les 26000 couverts] réussissent un retour fracassant avec un spectacle désopilant qui ausculte avec une belle acuité le monde du théâtre. […] un antidote à la grisaille, une espèce de paquebot burlesque qui ne chavire que lorsque le spectateur se demande où se trouve la frontière entre la réalité et la fiction. » S. Capron - Sceneweb.fr et France Inter (1er juin 16)
« Faire spectacle à partir d'un vrai-faux work in progress tourne avec les 26000 couverts à la franche réussite. Sérieux et drôle à la fois, sensible, simple et ingénieux... Un art absolument maîtrisé du plateau. » E. Demey - La Terrasse (avril 16)
« [le public] est embarqué dans un tourbillon drôlatique par des comédiens faussement désinvoltes. Une comédie pétillante, irrésistible et grinçante. C'est gonflé quoi ! » T. Voisin - Télérama Sortir (juin 16)
« Qu'importe le titre, cette nouvelle création est percutante ! Et une fois encore on les maudit de ne rien pouvoir dire vraiment sur cet hilarant et burlesque jeu de massacre qui ne cesse de rebondir et vous fait crever de rire. Après avoir dézingué le cabaret (L'idéal Club), les 26000 couverts s'attaquent au théâtre. Sous toutes ses formes. Et c'est jubilatoire et grandiose. » D. Sanglard - Un fauteuil pour l'Orchestre (juin 16)
« Et c'est dans ce questionnement entre répétition et représentation, entre fiction et réalité que s'engouffre avec malice et pertinence, avec insolence joyeuse et foutu talent, les 26000 couverts. Pas pour y répondre mais pour y mettre avec bonheur davantage de chaos et de poésie. Ce qui revient au même. Tout faire exploser à commencer par le carcan du théâtre en boite. La compagnie 26000 couverts est avant tout une compagnie de rue, et de la rue elle amène un sacré courant d'air frais sur le plateau de la Villette. Un courant d'air qui balaye et fait place nette auquel répondent les deux heures d'hilarité qui secoue la salle. » D. Sanglard - Un fauteuil pour l'Orchestre (3 juin 16)
« Tout va très vite, tout est décalé et délirant. Si ce grand n'importe quoi a la force d'une grande farce, c'est qu'il n'est pas joué n'importe comment : il est réglé comme du papier à musique. Le phrasé, le chant, le piano et le saxo : tout sonne juste. Même les effets ratés sont grandioses. Les 26000 couverts nous ont fait mourir de rire, on n'est pas sûr de s'en remettre. » P. Chevilley - les Echos (2 juin 16)
« C'est drôle, extrêmement drôle, l'écriture est terriblement inspirée, les clins d'oeil et les situations farfelues s'enchaînent à un rythme vertigineux, avec des comédiens qui se délectent et lâchent totalement prise. Le talent clownesque de la troupe est bluffant. » M. Dochtermann - Toutelaculture.com (6 juin 16)
« C'est d'abord le jeu de chaque interprète qui saisit, scène après scène. Les comédiens maîtrisent à la perfection le rythme de la comédie. Le spectacle est au millimètre, ils enchaînent les séquences avec une nonchalance parfaite pour servir toujours au mieux l'absurde et la mise en abîme, de la mise en abîme. » M. Darblay - Valeurs Actuelles (3 juin 16)
« Des imperfections aux multiples potentialités, la compagnie nous livre un spectacle improvisé à la fois grinçant, original et savoureux. » C. Lafarge - TimeOut (mai 16)
« C'est du brutal ! » - M.P. - Le Canard Enchaîné (8 juin 16)