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saison 2017/2018

THÉÂTRE / VENDREDI 6 OCTOBRE 20H / GRANDE SALLE / DURÉE : 1H35 / TARIF A / CONSEILLÉ À PARTIR DE 13 ANS RÉSERVER

9

DE STÉPHANE GUÉRIN MISE EN SCÈNE MANEX FUCHS

LE PETIT THÉATRE DE PAIN

Huis clos à neuf inspiré du chef d’œuvre de Sidney Lumet Douze hommes en colère.

 

Neuf jurés, cinq hommes et quatre femmes, sont enfermés dans la  salle de délibération. Ce pourrait être vous, ce pourrait être nous. Ces  juges d'un jour tirés au sort sur les listes électorales ne se connaissent  pas mais devront pourtant construire un verdict ensemble. Le présumé  coupable, un adolescent qui risque la perpétuité, est accusé d'avoir  tué ses grands-parents. Sa culpabilité paraît évidente, pourtant un juré  se questionne. Entre secret et transparence, doute  raisonnable et intime conviction, le conflit bat son  plein. 9 est une implosion. Mais gare aux apparences,  elles pourraient voler en un éclat de rire.  9 est une commande du Petit Théâtre de Pain à  Stéphane Guérin, auteur d'une dizaine de pièces  (Sex-Toy, Les vieilles, Playmobil Carnage, Caligula TM, Médée dernier  repas, Il n'y a pas d'autre amour que toi…). Son théâtre s'attache à la  réinterprétation des mythes et des figures, à la cellule familiale et à la  recherche de l'identité. D'où l'évidence de la rencontre entre son écriture  et l'univers multiculturel et engagé de la compagnie. 

 

« La troupe du Pays basque (…) livre un jeu efficace, rendant bien compte des états qui peuvent traverser un juré d’assises, dont la lassitude et le doute quant à la notion même d’« intime conviction ». » TÉLÉRAMA

Auteur Stéphane Guérin. Sur une trame de Stéphane Guérin et le Petit Théâtre de Pain. Mise en scène Manex Fuchs. Co-mise en scène, direction d’acteur Georges Bigot. Assistant Ximun Fuchs. Chorégraphe Philippe Ducou • Avec Mariya Aneva, Cathy Coffignal, Éric Destout, Ximun Fuchs, Hélène Hervé, Guillaume Méziat, Fafiole Palassio, Jérôme Petitjean, Tof Sanchez • lumière Josep Duhau. Scénographie Josep Duhau et Jose Pablo Arriaga. Musique Asier Ituarte et Ximun Fuchs Son Peio Sarhy. Costumes Vincent Dupeyron. Construction Ponpon et Jose Pablo Arriaga. Bande Annonce Eñaut Castagnet Photos Eñaut Castagnet et Jacques-Olivier Badia Régie générale Josep Duhau.
Soutien Hameka Fabrique des Arts de la Rue – CC Errobi (64), l’OARA Office Artistique de la Région Aquitaine, la Scène Nationale du Sud Aquita in Bayonne – Anglet – Boucau (64), l’Atelier 231 Centre National des Arts de la Rue Sotteville-lès-Rouen (76), le Sillon Scène Conventionnée pour le Théâtre dans l’Espace Public à Clermont l’Hérault (34), le Théâtre de Châtillon Châtillon (92), la Scène de Pays Baxe Nafarroa CC Garazi Baigorri (64), le conseil général des Landes (40), Quelques p’Arts Centre National des Arts de la Rue, Scène Rhône- Alpes, Boulieu lès Annonay (07), LE CRABB Centre de Rencontre et d’Animation de Biscarosse et du Born (40), L’ADAMI (www. adami.fr) “L’ADAMI, société des artistes-interprètes, gère et développe leurs droits en France et dans le monde pour une plus juste rémunération de leur talent. Elle les accompagne également avec ses aides aux projets artistiques.” La Culture avec la copie privée. Le Petit Théâtre de Pain est conventionné par la DRAC Aquitaine, le Conseil Général des Pyrénées Atlantiques, subventionné par le Conseil Régional Aquitaine et accompagné par l’OARA, Hameka et la Commune de Louhossoa

© photo : Eñaut Castagnet

Site de la compagnie


AUTOUR DU SPECTACLE

SPECTACLE & CINÉMA
DIMANCHE 8 OCTOBRE 16H

Autopsie d'un meurtre

DE OTTO PREMINGER
Alors que Le Petit Théâtre de Pain nous propose sa version de 12 hommes en colère de Sidney Lumet, revisitons un autre classique du « film de procès » : le magistral Autopsie d’un meurtre d’Otto Preminger. [+]


L’AUTEUR

9 est une commande du Petit Théâtre de Pain à Stéphane Guérin. Cette pièce s’est construite lors de résidences. La trame est l’oeuvre du Petit Théâtre de Pain et de Stéphane Guérin.

Note de l’auteur
« À moins d’être un auteur autiste, j’ai l’impression que les artistes doivent répondre au monde. À la violence du monde. À la façon d’un entomologiste, je me suis penché sur ces neuf jurés afin de voir comment ça vivait les hommes entre eux, en huis clos, toute une nuit, une très longue nuit, sans possibilité de fuir. Et qu’en est-il de nous autres aujourd’hui ? De quoi a-t-on peur ? Qu’est-ce qui est pire ? Se taire ou dire ? Dans 9, il y a des hommes et des femmes, des personnes qui se regardent, comme dans un miroir, en se demandant si ils vont le traverser ou bien le briser. »

Stéphane Guérin, mai 2014

À son actif
Stéphane Guérin est l’auteur d’une dizaine de pièces (Sex-Toy, Les vieilles, Playmobil Carnage, Caligula TM, Médée dernier repas, Il n’y a pas d’autre amour que toi…). Il a signé pour Micheline Presle, Claire Nadeau, Sylvie Joly, Marianne Basler et d’autres, des oeuvres noires et drôles. Son théâtre s’attache à la réinterprétation des mythes et des figures, à la cellule familiale et à la recherche de l’identité. Kalashnikov est créée au CDN des 13 Vents à Montpellier et au Théâtre du Rond-Point en mai 2013 dans une mise en scène de Pierre Notte. Il est lauréat du prix théâtre 2012 de la Fondation Diane & Lucien Barrière. Depuis septembre 2012, il a intégré le Comité de lecture du théâtre du Rond-Point.

AUTRES NOTES

Le propos
D’ordinaire, le meurtre est le résultat d’un échec du langage. Pour autant, le devenir de l’accusé se joue à l’oral. Au bout du bout sera le verbe. L’enjeu de la parole est au coeur du propos.
“ Le tribunal est un théâtre, unlieu ouvert à toutes les révélations et pour la plupart, ce sont bien des histoires de mères, d’épouses, de fils, de pères, de filles ou de grands-parents qui s’y dévoilent.” *

Le lieu de l’action
Au tribunal les mots sont suivis d’actes. Avec le théâtre des opérations militaires, c’est le seul lieu où le simple citoyen est amené à exercer une violence au nom du droit. Et pour les jurés comme pour tous ceux qui ont vécu « le merdier », il y a un avant et un après.

* Pierre-Marie Abadie Juré d’assises, témoignage d’une expérience citoyenne et humaine

ESPACE DE JEU

Le rapport au public tri-frontal constitue le dispositif. Ce vis-à-vis en trois dimensions rappelle l’agencement d’une salle d’audience, et les trois corps qui s’y affrontent : défense, partie civile et parquet. Il est pour nous un moyen de renforcer le huis-clos, et d’y inclure les spectateurs. La mise en danger des acteurs est palpable. L’acuité du jeu s’en trouve augmentée, l’adresse à travers le public l’enrichit. L’écriture chorégraphique des ellipses fragmente la continuité du temps, et contribue à planter l’espace dramatique. Une huisserie aux allures de guillotine ou de porte sacrée signe la scénographie. Neuf chaises, deux tables, un point d’eau, un piano, un porte manteau. La musique est jouée sur scène.


Fondée en 1994, le Petit Théâtre de Pain est une troupe permanente constituée de quinze personnes de langues et cultures différentes. Aujourd’hui, elle réside à Louhossoa, au Pays Basque et y assure la direction artistique de Hameka, lieu de fabrique dédié aux arts de la rue et au théâtre en euskara (langue basque).

La troupe cultive cet esprit qui passe par la mise en commun des propositions et le souci de réinventer un théâtre vivant et métissé. Les choix artistiques se font de manière collective : aller vers un théâtre populaire, jouer partout, même là où le théâtre est absent, investir les théâtres et les espaces publics tout en gardant l’exigence des propos. La mise en scène (individuelle ou collective), le rapport au public et à l’espace sont en recherche permanente.

Le Petit Théâtre de Pain est conventionné par la DRAC Aquitaine, le Conseil Général des Pyrénées Atlantiques, subventionné par le Conseil Régional Aquitaine et accompagné par l’OARA, Hameka et la Commune de Louhossoa.

« (…) et voilà que je pense à ceux et à celles dont aucun livre ne parlera jamais, dont aucune histoire ne citera jamais les noms et les travaux, engloutis qu’ils ont été par la violence, l’ignorance et la bêtise. Je pense à cette femme juive qui dirigeait un théâtre dans le ghetto de Vilno. Oui, un théâtre. Prenant sur sa ration de pain de chaque jour, elle pétrissait et modelait de petites poupées de mie. Et tous les soirs, cette femme affamée animait ces apparitions nourrissantes, faisant entrer ses acteurs de pain sur son théâtre minuscule, devant des dizaines de spectateurs affamés comme elle, et comme elle, promis au massacre. Tous les soirs, jusqu’à la fin. Il faut garder la trace de cette femme comme une plaie inguérissable. Il le faut car si nous oublions le petit théâtre de pain du ghetto de Vilno, nous perdons le théâtre. »
Ariane Mnouchkine Préface de Le théâtre en France de Jacqueline de Jomaron


Des débats s'engagent, où percent l'égoïsme des uns et les traumatismes des autres. Sur cette trame un peu convenue, la troupe du Pays basque, « coachée » depuis les débuts par Georges Bigot, ancien comédien du Théâtre du Soleil, livre un jeu efficace, rendant bien compte des états qui peuvent traverser un juré d'assises, dont la lassitude et le doute quant à la notion même d'« intime conviction ». Le dispositif scénique, un gradin trifrontal, pouvant être installé aussi bien en extérieur que dans une salle des fêtes, va également à l'essentiel. Par rapport au Siphon, son précédent spectacle, la troupe du Pays basque a gagné en maturité et surtout en sobriété. Télérama

C’est l’une des grandes forces du texte de Stéphane Guérin : faire sentir que, dans cette situation exceptionnelle qu’est une délibération de cour d’assises, les décisions ne sont pas prises en fonction des seuls éléments matériels mais de l’histoire et de la sensibilité de chacun, avec la part d’irrationnel que cela peut comporter. En l’espèce, cette affaire de parricide renvoie chacun des jurés à sa propre famille, à ce qu’ont été ses parents pour lui et à la manière dont il vit sa propre parentalité. Leurs histoires personnelles sont en ce domaine souvent douloureuses… (...) Cette dynamique est de surcroît servie par une somme technique de très grande qualité, à commencer par le jeu déployé par l’ensemble de la troupe. On sent que Mariya Aneva, Cathy Coffignal, Éric Destout, Ximun Fuchs, Hélène Hervé, Guillaume Méziat, Fafiole Palassio, Jérôme Petitjean et Tof Sanchez ont une réelle empathie pour leur personnage, qu’ils se livrent à eux sans réserve, avec générosité, impétuosité et tendresse. La mise en scène de Manex Fuchs, qui s’appuie sur la chorégraphie de deux tables et neuf chaises, est d’une grande inventivité. Jouant d’arrêts sur images, d’éclairs de délires impromptus, de mises en abyme astucieuses, elle soutient à la perfection le développement de l’intrigue. À souligner aussi le très bon travail effectué sur la musique et le son. L’ensemble produit un résultat cohérent, intelligent et puissant, qui m’a séduit autant qu’il m’a pris aux tripes. 9 n’est pas de ces pièces qu’on oublie aussitôt qu’on sort du théâtre. Elle continue à être à l’œuvre plusieurs jours après, et à distiller un subtil plaisir. Le signe indéniable d’une belle réussite. La tournée du Petit Théâtre de Pain se poursuit jusqu’en mai : ne les ratez pas s’il passe près de chez vous. Les Trois coups

Inspiré par Douze Hommes en colère, de Sidney Lumet, ce spectacle immersif plonge le public dans la réflexion. La pièce - écrite par Stéphane Guérin et mise en scène par Manex Fuchs et Georges Bigot - ne laisse aucun répit. Tout est remis en question. Des examens psychiatriques au rôle des journalistes et leurs jugements expéditifs: «Tous ces portraits de l'accusé qui s'étalent dans les journaux à la télé comme l'homme à abattre.» Les heures passent et, sous le coup de l'épuisement, chacun révèle sa vraie personnalité. Du problème hormonal aux douloureux souvenirs d'enfance, les problèmes d'argent et les pensées racistes, ces neuf jurés forment une petite société. Il n'est pas rare de croiser le regard d'un comédien et de se sentir troublé par la sensation de réalité. Après tout, ces jurés ne sont que des êtres humains. À tour de rôle, ils sont impressionnants, exaspérants, touchants. Tel cet acteur incarnant un homme âgé diminué - seulement - physiquement: «Je suis peut-être un peu sourd de l'oreille droite mais j'entends bien du côté cœur.» À la fin de la représentation, la troupe propose au public de boire un coup «à la fraternité». Trinquons au mérite de cette pièce. Le Figaro