Circus Incognitus

CRÉE ET INTERPRÉTÉ PAR JAMIE ADKINS

Après avoir fait ses armes dans la rue dès l’âge de 13 ans, Jamie Adkins a rejoint des cirques de renom tels que le Cirque du Soleil ou encore le Cirque Éloize. Américain installé au Canada, il Un des meilleurs clowns, jongleurs et acrobates de sa génération sur le grand plateau de DSN.promène aujourd’hui son personnage sensible et lunaire sur les scènes du monde entier. Maladroit virtuose, il rate à peu près tout ce qu’il entreprend et use de mille et une inventions pour lutter contre sa plus grande angoisse : prendre la parole en public. À partir des objets simples qui l’entourent (un chapeau, une corde, une chaise, une échelle…), il construit et réinvente un univers fantastique et poétique, un véritable festival de gags visuels qui fascine les adultes comme les enfants par les prouesses acrobatiques et par la sincérité de ce tendre personnage à mi-chemin entre Buster Keaton et Bugs Bunny !

« Jamie adkins est un clown. Un vrai, de grande classe. C’est-à-dire quelqu’un capable de vous faire rire avec des riens. son Circus Incognitus libère un rire pur et franc, qui donne des ailes : plutôt bon à prendre par les temps qui courent - ou qui reculent - , non ? ». LE MONDE

« Voici un clown qui transforme le trivial en merveilleux, le banal en extraordinaire et le quotidien en conte de fées équilibriste où les yeux s’écarquillent pendant que les zygomatiques fonctionnent à plein régime ». LES INROCKUPTIBLES



VIDÉO

 

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Propos recueillis par Stéphane Bouquet pour le Théâtre de la Cité Internationale à Paris où Jamie Adkins a présenté Circus Incognitus en janvier 2012

Que signifie le titre de votre spectacle ? Est-ce une façon de dire que c'est un spectacle à propos de n'importe qui ?
Le titre vient du fait que je suis un type ordinaire qui joue un one-man-show. Je ne m'attends pas à ce qu'on ait entendu parler de moi, donc le titre est une sorte de clin d'oeil qui dit, "c'est qui ce mec, Jamie Adkins ?"

Votre spectacle semble parler de quelqu'un qui a des problèmes avec le langage. C'est une façon correcte de le résumer ?
Mon personnage a beaucoup à dire, mais il ne sait pas vraiment comment le dire. À la fin, il découvre qu'il n'avait pas besoin de mots mais d'actions. Je trouve que je suis capable de m'exprimer mieux et plus clairement sans les mots. Quand j'utilise des mots sur scène, j'ai tendance à trop parler et le sens de ce que je veux dire devient confus.

Parmi toutes les techniques du corps, vous avez choisi le cirque plutôt que, disons, la danse. Qu'est-ce qui vous a conduit au cirque ?
En fait, j'ai plutôt choisi le clown que le cirque. Un clown danse, joue, rit, pleure et aime. Tout le monde a un clown à l'intérieur de soi. Il faut juste savoir le laisser sortir.

Diriez-vous qu'il y a un corps à la Jamie Adkins ?
Un corps à la Jamie Adkins serait un corps très normal essayant de faire des choses inhabituelles.

Votre spectacle est très " low-tech " en comparaison des possibilités offertes aujourd’hui. Je suis sûr que c’est un choix mais pourquoi ce choix ?
J’aime le "low-tech" Souvent, dans les spectacles, les jouets high-tech séparent l’artiste du public d’une manière artificielle et sans servir l’histoire. J’aime les expériences humaines. Je suis plus intéressé par le jongleur que par le jonglage. J’aime les spectacles remplis d’humanité, la face lumineuse de l’humanité et sa face sombre. Je préfère écouter un bon chanteur jouer de la guitare acoustique dans une petite salle que n’importe quel spectacle dans une arène, débordant de lumières, d’effets spéciaux, d’explosions et de chansons probablement en play-back. J’aime regarder les êtres humains être humains. Mais maintenant que j’y pense. Il n’y a pas un robot dans le monde qui puisse faire ce dont un corps humain est capable. Tous les ordinateurs du monde mis ensemble ne pourraient pas réaliser les fonctions complexes que le cerveau humain effectue sans effort. Donc, peut-être qu’en fait j’aime le high-tech.

Les accessoires que vous utilisez, la façon dont vous les utilisez, et votre visage neutre, sans émotion, rappelle beaucoup Buster Keaton. Diriez-vous qu’il a été une de vos principales influences ?
Je n’ai pas été influencé par le cinéma muet directement. Je travaillais déjà depuis de nombreuses années quand j’ai vu les chefs-d’oeuvre créés par ces maîtres. Mais, en grandissant, j’adorais regarder les dessins animés de la Warner Bros. Bugs Bunny, Sam le pirate, Charlie le coq, etc. et ces dessins animés étaient très influencés par le cinéma muet burlesque. Ils ont volé à ce cinéma de très nombreuses blagues. Donc j’ai été influencé par Chaplin et Keaton via Bugs Bunny.

D’autres vous ont-ils influencé ?
Quiconque m’a fait rire, aimer ou pleurer a directement influencé ma comédie.

Comment travaillez-vous ? Comment inventez-vous vos numéros ?
Si je travaille pendant une semaine et que durant cette semaine, surgit une seule blague, idée, ou moment pour le spectacle, je considère que c’est une semaine très fructueuse. J’invente mes numéros essentiellement grâce à l’improvisation. Sur scène ou dans le studio, m’abandonnant à l’improvisation, je fais quelquefois quelque chose qui me surprend et me fait rire, alors je sais que je tiens un truc et j’essaie de suivre l’improvisation jusqu’à sa conclusion logique.

TÉLÉRAMA / MATHIEU BRAUNSTEIN
Tout est rond, chez le clown américain Jamie Adkins. Rond, souple et généreux, comme les balles de ping-pong et les oranges avec lesquelles il s'entend à jongler. Equilibriste empêtré, tour à tour cascadeur et funambule, cet ancien du Cirque du Soleil compose un personnage sympathique, un peu gaffeur, dans un solo « low tech », fait de bric et de broc.
L'essentiel, ici, passe par la relation au public, avec lequel l'homme-orchestre établit les règles d'unjeu enfantin. Adkins distribue dans la salle des agrès/ agrumes puis récolte, de façon inattendue, les fruits de ses largesses. Rien de vraiment révolutionnaire... Mais l'as de la pique a le geste sûr. A la fin des envois, il touche.

L'EXPRESS / E. L.
2 RAISONS D’ALLEZ VOIR CIRCUS INCOGNITUS !
1 C'est absolument formidable. Artiste de rue passé au Théâtre du Soleil, Jamie Adkins est un clown acrobate et jongleur qui s'amuse des objets qu'il trouve sur son chemin : un morceau de carton, une balle de pinq-ponq, une chaise, une échelle déglinguée, une fourchette...
2 C'est absolument formidable. Jamie Adkin est surtout un homme de spectacle qui crée de la poésie et du rire à chaque instant. Il y a du Stan Laurel, du Pee-Wee Herman et du Tex Avery chez cet homme à la technique irréprochable qui ne se contente pas de faire rire mais prouve qu'il maîtrise toutes les disciplines circassiennes. Reste à savoir qui de l'enfant ou de l'adulte rit le plus. La standing ovation est en tout cas méritée.

LE JOURNAL DU DIMANCHE / ANNIE CHENIEUX
Un spectacle tout public, drôle et inventif.
Il s'avance sur la scène, timide, pantalon trop large, trop court, les cheveux hérissés. Jamie Adkins, qui vient du Canada, dît avoir été inspiré par Buster Keaton, mais c'est en petit frère de Stan Laurel, célèbre petit rire inclus, qu'il se présente sur scène. En fond musical, des notes de piano sautillantes ramènent au temps des films muets et du burlesque américain. Ici, pas de machineries compliquées.
Avec peu d'accessoires, les plus élémentaires, Jamie Adkins présente des numéros simples, épurés, drôles et poétiques. Ses inventions, il les réserve à l'utilisation des objets, par exemple pour établir un échange avec le public, il propose un lancer d'oranges pas banal, avec réception directe sur une fourchette entre ses dents.
S'il jongle, c'est avec des balles de ping-pong. Le sourire est constant dans ce spectacle rare dont on imagine le travail de préparation et qui se fait léger, aérien comme ces petites balles envoyées en l'air qu'il rattrape avec sa bouche. Pour finir, il y a ces deux mâts entre lesquels il faut bien tendre une corde. L'échelle est là mais pas au bon endroit, pas solide ... Il finira bien par réussir à installer la corde, pour un numéro de glisse, en avant, en arrière, où, comme cela ne suffisait pas, il jonglera avec des anneaux. Il n'y a pas d'âge pour apprécier.